À Grenoble, le Dr Alexandre Sage a lancé un cabinet dentaire ouvert aux patients sans aucune couverture sociale. Le cabinet fonctionne avec deux salariés et des dentistes bénévoles. Seulement trois mois après son ouverture, le cabinet, sous-dimensionné, recherche de nouvelles forces vives.
Ce lundi 20 février, Alpha Omar Touré a rendez-vous chez le dentiste. Avant l’ouverture du cabinet dentaire solidaire, Solident, ce jeune homme sans-papier ne s’était jamais fait soigner les dents.
"Un patient sur deux vient ici sans jamais avoir consulté de dentiste. Ceux qui l’ont fait, ont consulté dans des conditions d’hygiène et d’asepsie vraiment limites, ils ont donc le regard un peu craintif. Raison pour laquelle, on prend le temps d’expliquer ce qu’on va faire. On ne fait pas un soin en dix minutes. Ce n’est pas possible", explique Alexandre Sage, dentiste fondateur de Solident.
Reportage Marion Feutry, Gilles Ragris et Lisa Bouchaud
L’idée est inspirée du Bus dentaire social de Paris. Seuls les patients sans couverture sociale sont accueillis dans la structure pour bénéficier de ces soins gratuits. Avant chaque consultation, un médiateur sanitaire les accueille pour leur expliquer le principe du cabinet.
"Nos partenaires principaux sont médecins du monde, la permanence d’accès aux soins de santé de l’hôpital, plus des associations, qui nous appellent pour prendre des RDV. Ce qui nous permet d’être sûrs que les personnes n’ont pas de couverture sociale ouverte. Le cabinet est déjà sous dimensionné pour elles. On ne peut pas accueillir tout le monde", explique Boris Roche, médiateur sanitaire et travailleur social
Depuis 3 mois, ce cabinet ne désemplit pas. A raison de trois matinées d’ouverture par semaine, les rendez-vous s'enchaînent. En quête de nouvelles subventions, il cherche donc des dentistes bénévoles quelques heures par mois pour répondre à la demande toujours plus forte.