Amélie Gratier est dermographiste médicale. Grâce au tatouage réparateur, elle achève la reconstruction de celles et ceux qui ont été touchés par le cancer du sein. Ce métier, elle l’exerce avec passion près de Grenoble, en Isère.
"Ça fait bizarre de retrouver cette apparence de femme" confie Marjorie. Après un cancer du sein et une double mastectomie, effectuée en 2014, l’iséroise entame l’étape finale de sa reconstruction mammaire en se faisant tatouer des aréoles mammaires. "Il ne faut pas aller trop vite" ajoute Marjorie qui affirme :
Il faut se laisser le temps d’accepter, de se reconstruire et de se redécouvrir autrement.
Marjorie.
Car si Marjorie a pris le temps et fait le choix d'une reconstruction avec des prothèses, d'autres choisissent la reconstruction à plat, comme Peggy, que nous avions rencontrée il y a quelques semaines.
Infirmière et tatoueuse médicale
Le tatouage, en trois dimensions, est réalisé par Amélie Gratier, dans les locaux isérois de "Place à L", un lieu dédié aux personnes touchées par la maladie.
Celle qui rêvait de devenir restauratrice d’œuvres d’art est devenue infirmière, puis tatoueuse médicale. "Je restaure quand même des oeuvres d'art" s'amuse la dermographiste médicale. Achever la reconstruction des femmes et des hommes qui souhaitent se reconstruire après un cancer du sein "anime" Amélie Gratier. Une sororité et une passion qu’elle met au service de son métier.
Nous connaissons toutes, de près ou de loin, une amie, une mère, une tante, une sœur qui a été touchée par le cancer du sein.
Amélie Gratier, tatoueuse médicale.
Suivre l'évolution du monde médical
Pour approfondir ses connaissances et s’adapter aux évolutions du monde médical, Amélie Gratier est en relation permanente avec les chirurgiens du CHU de Grenoble, où plus de 300 personnes se font opérer du cancer du sein chaque année. "C’est satisfaisant, pour nous, praticiens, chirurgiens, d’amener les patients jusqu’au bout de la réparation après une mastectomie, une reconstruction" affirme la sénologue Anne-Cécile Philippe.
Ce sont des parcours longs et éprouvants.
Anne-Cécile Philippe, chirurgienne et sénologue.
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"Le tatouage est la dernière touche qui va finir le travail, restaurer totalement l’enveloppe d’une patiente. Différemment, évidemment, car on ne la restaure pas à l’identique" précise Anne-Cécile Philippe du CHU de Grenoble.
Cette nouvelle image corporelle, Marjorie pourra l’apprécier dans quelques semaines, à l’issue d’une seconde séance de tatouage lors de laquelle Amélie Gratier peaufinera les détails… Dernière étape, avant le début d’une nouvelle vie.