C'est une pratique devenue à la mode : le "street pooling", où l'art d'ouvrir les bornes à incendies situées dans les rues pour créer d'éphémères piscines. Une pratique toutefois strictement interdite, dangereuse et très néfaste en cette période de restrictions d'eau.
Les fortes chaleurs incitent parfois les plus téméraires à ouvrir les bornes incendie pour se rafraîchir. Ce phénomène appelé parfois Street Pooling (”piscine de rue”) est strictement interdit : tout contrevenant s’expose à des poursuites judiciaires. Mais cela peut aussi et surtout avoir des conséquences dramatiques.
D'abord, l’ouverture de ces bornes incendie complique fortement le travail des pompiers en les empêchant d’intervenir rapidement et efficacement en cas de sinistre. Mais cela entraîne aussi d’autres risques : blessures graves pour le public placé alentour en raison de la pression très forte de l’eau, électrocutions en cas d’inondation d’équipement électrique et accidents de la route potentiels.
178.000 mètres cubes gaspillés en 2017!
L’utilisation des bornes à incendie entraîne également une chute de pression sur le réseau et donc une baisse du débit de l’eau au robinet pour les usagers.
Enfin, ce phénomène est un véritable gaspillage d’eau, une ressource particulièrement précieuse, notamment en été. En 2017, près de 178 000 m3 d’eau ont été gaspillés, uniquement sur Grenoble, par des ouvertures de bornes à incendie. Un chiffre qui représente la consommation annuelle d’une ville de plus de 3 500 habitants.
Grenoble-Alpes Métropole a, en effet, la responsabilité de veiller au bon fonctionnement du réseau des 6 300 bornes à incendie installées sur son territoire. Pour lutter contre l’ouverture de ces « Points d’eau incendie » (PEI en langage technique), la Métropole teste depuis l’été 2018 une nouvelle génération de matériel de protection sur un nombre limité de bornes. Un dispositif d’inviolabilité qui semble faire ses preuves puisqu’aucune PEI équipée n’a été vandalisée, la Métropole enregistrant dans la foulée une baisse significative du volume d’eau perdu à cause du streetpooling : 48 000 m3 en 2018 contre 178 000 m3 en 2017, soit 130 000 m3 économisés.