Canicule : ressenti, parades, solutions… des chercheurs de GEM ont mené une grande enquête dans l'agglo de Grenoble

Comment les habitants de la métropole grenobloise vivent-ils les épisodes de plus en plus fréquents de canicule ? Quelles solutions pour les supporter ? Quels aménagements urbains sont prioritaires ? Des chercheurs de Grenoble Ecole de Management ont mené l'enquête auprès de près de 1 000 habitants.

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"Notre étude a permis par exemple de confirmer la forte dichotomie qui existe entre les résidents de la métropole en situation précaire et les autres. Pour certains logements, il existe une impossibilité d’ouvrir les fenêtres la nuit. De même, ces résidents ne peuvent pas quitter la ville pour s’échapper", explique Corinne Faure, coordinatrice du panel de recherche et enseignante-chercheuse à Grenoble Ecole de Management (GEM).

La sécheresse, en particulier, inquiète les deux tiers des habitants. La moitié des habitants ont ressenti l'été 2020 comme particulièrement pénible mais ce chiffre monte à 71% pour les habitants en situation financière précaire.

 

Des logements mal adaptés, particulièrement pour les plus précaires

  • 2/3 des sondés en situation précaire indiquent que leur logement devient insupportablement chaud, immédiatement ou après quelques jours (particulièrement dans Grenoble intra-muros) ;
  •  46% des sondés estiment que leur chambre à coucher était en moyenne entre 25 et 30 °C l’été, avec 9% dont la chambre était en moyenne à plus de 30 °C ;
  • Les disparités de revenus sont encore plus marquées : pour les foyers en situation financière précaire, ces épisodes sont dominés par les journées étouffantes très pénibles (25%), suivies par les soucis financiers qui empêchent de sortir (21%), et les nuits trop chaudes (19%).

 

Le ventilateur plébiscité par rapport à la climatisation

La grande majorité des habitants (80 %) déclare modifier ses habitudes en période de forte chaleur : repas plus légers, report des activités fatigantes, aération des logements, douches froides, augmentation des pauses dans le cadre de leur travail.

  • 16 % des foyers sondés ont la climatisation (et seulement 4 % l’utilisent toujours) tandis que 75 % utilisent régulièrement un ventilateur ;
  • En période de fortes chaleurs, 58 % vont dans des bâtiments publics frais, tels que les centres commerciaux ou bibliothèques.

En 2020, cette stratégie a été affectée par la crise sanitaire : 43% des habitants ont réduit leur fréquentation des lieux publics à cause du Covid.

 

Déménager plutôt qu’isoler

  • 39 % des métropolitains indiquent qu’ils seraient prêts à déménager pour un logement mieux isolé ou en altitude si les épisodes de chaleur devaient se multiplier. Seuls 7 % disent qu’ils investiraient dans la rénovation thermique ;
  • 87 % des répondants soutiennent le remplacement de zones bitumées ou bétonnées par de la végétation, et 90 % considèrent que planter des arbres est une priorité ;
  • Parmi les mesures spécifiques attendues en cas de canicule : l’accès des personnes vulnérables prioritaires aux piscines municipales, l’allongement des horaires de piscine, l’installation de points d’eau potable gratuits ou un dispositif de soutien et de veille auprès des personnes fragiles.

 

La montagne pour fuir les vagues de chaleur 

  •  Plus de 74 % des sondés sont partis au moins une fois à la montagne lors de l’été 2020 pour chercher la fraîcheur, dont 59 % l'ont fait à la journée et 38 % lors de week-ends ;
  • Ces habitants ont bien entendu leur massif de prédilection : 49 % des habitants de la métropole placent le Vercors comme leur massif préféré, 24% choisissent Belledonne, 20% la Chartreuse.

 

La végétalisation considérée comme une priorité

90 % des personnes interrogées considèrent que planter des arbres est une priorité. Présentés avec l’idée d’une nouvelle application qui indiquerait les endroits frais à proximité, 92% se disent prêts à télécharger et essayer l’appli, quoiqu’un certain scepticisme soit exprimé dans les réponses, et en particulier une crainte que les lieux recommandés deviennent trop fréquentés. 74 % et 68 % respectivement souhaiteraient que l’appli indique les espaces à proximité de l’eau, et les espaces arborés.

 

Des habitants plutôt pessimistes pour le futur

  • Au-delà de l’été 2020, 80 % des habitants de la métropole s’attendent à des étés futurs plus chauds avec des températures maximales en hausse et des sécheresses plus marquées. 71 % à des périodes de canicule plus longues et plus chaudes ;
  • Près de 9 personnes sur 10 (89 %) pensent que la prédiction d’avoir entre 43 et 108 jours au-dessus de 35 °C d’ici 2050 est réaliste. Si cette prévision s’avérait exacte, seulement 7 % des sondés auraient l’intention d’investir pour améliorer l’isolation thermique de leur logement ;
  • Par contre, 39 % chercheraient un nouveau logement, mieux adapté à la chaleur ou en altitude. Ceci aurait donc un effet majeur sur le marché immobilier régional et en particulier sur l’attractivité des montagnes avoisinantes.

"Cette étude pose les premiers jalons face aux arbitrages à faire pour la gestion des vagues de chaleur, et dresse des constats sur les sujets à traiter notamment pour les pouvoirs publics. Nous avons relancé une seconde étude depuis fin juillet 2021 pour affiner ces premiers résultats obtenus l’an dernier", précise Corinne Faure. "Cette étude reste une photographie de la période de la fin de l’été 2020 : les situations et avis des habitants ont pu évoluer depuis."

* Découvrir ICI l'intégralité de l'étude ou s'inscrire au panel pour participer aux prochaines études : www.grenoble-em.com/panel-grenoble

* La canicule était en effet à l'ordre du jour quand le Covid a fait brusquement son apparition, s'imposant comme une priorité pour les chercheurs qui avaient alors relégué au second plan les fortes chaleurs, pour consacrer leurs questionnaires au bouleversement du confinement.

 

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