La maire d’Echirolles a lancé une pétition, vendredi 18 octobre, auprès de ses administrés pour demander l’ouverture d’un poste de police dans sa commune. Elle en avait fait la demande auprès du président de la République, qui l’avait refusée.
"Si on refuse d’entendre mon appel à l’aide, on écoutera peut-être celui de la population." Amandine Demore a décidé de persévérer et de s’appuyer sur ses administrés pour faire pression sur le gouvernement.
Maire (PCF) d’Echirolles, elle demande l’ouverture d’un commissariat de plein exercice sur sa commune, qui ne possède pour l’instant qu’un poste de police "ouvert quelques heures par jour juste pour déposer plainte, et pas pour faire partir des patrouilles".
"Chaque signature compte"
Le 18 octobre, l’élue et ses équipes ont lancé une pétition en ligne et en format papier pour faire connaître leur projet. En trois jours, plus de 1 200 signatures ont été recueillies dans la commune de 36 000 habitants. "J’en appelle toujours au Président et au ministre de l’Intérieur avec cette pétition. Chaque signature compte", ajoute la maire.
Une deuxième tentative pour se faire entendre, après un premier revers présidentiel. Fin août, elle avait contacté Emmanuel Macron pour lui demander l’ouverture du commissariat à Echirolles, lui faisant part de la recrudescence des violences liées au narcotrafic. "Il y a dix jours, j’ai reçu sa réponse. Il refuse en évoquant la configuration géographique de l’agglomération, et affirme que ça distrairait les forces là où il faudrait les mettre. Je n’ai pas bien compris, parce qu’on ne demande pas de déshabiller Grenoble pour habiller Echirolles. On demande juste des effectifs supplémentaires", réagit-elle.
Le président de la République a toutefois promis 28 effectifs supplémentaires pour la zone police, qui couvre Grenoble, Echirolles, Saint-Martin-d'Hères, Fontaine, Saint-Martin-le-Vinoux, La Tronche et Gières. "Selon les syndicats, il manque une centaine de policiers. Donc 28 en plus, c’est toujours ça de pris, mais ce n’est pas suffisant, balaie Amandine Demore. Nous, on demande quelque chose de spécifique pour le sud de cette zone police".
On est en échec sur les stratégies sécuritaires et sur la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Amandine Demore, maire (PCF) d'Echirolles.
Fusillades, règlements de compte, évacuation d’un immeuble gangrené par le trafic... Ces derniers mois ont été particulièrement marqués par les violences dans l’agglomération grenobloise. "Il faut qu’on puisse avoir des agents en nombre suffisant sur le territoire, présents 24 heures sur 24. Ce commissariat à Echirolles offrirait plus de visibilité à la police nationale et permettrait de retisser le lien avec la population", ajoute Amandine Demore.
L’élue assure que sa pétition est soutenue par les Echirollois rencontrés depuis son lancement : "Tout notre quotidien est impacté par ce sentiment d’insécurité, les habitants trouvent cette demande légitime".
Un courrier sera bientôt adressé à tous les habitants de la commune, avec la pétition en annexe. Les signataires seront invités à la signer et à la remettre dans les urnes disposées à cet effet dans l’Hôtel de Ville.