Une semaine après l'évacuation du Carrare à Echirolles (Isère), considéré comme un important point de trafic de drogue de l'agglomération grenobloise, les dealers sont de retour aux abords de l'immeuble. La police tente tant bien que mal de les stopper. La maire de la commune demande plus de moyens à l'État pour endiguer le trafic.
Au matin de ce vendredi 4 octobre, les agents de la ville d'Échirolles (Isère) attendent les policiers municipaux pour commencer leur journée de travail. Chargés de nettoyer les abords du Carrare, une semaine après son évacuation, ils sont désormais accompagnés par les forces de l'ordre. Les dealers sont toujours sur le trottoir d'en face.
"Je pense que c'est le minimum de rassurer les agents. Ça rassure un peu les habitants qui se trouvent autour. On n'a pas bien le choix, on doit faire avec", avance Thierry, chef de secteur du service propreté de la ville d'Échirolles.
"Ça prouve que notre action est efficace"
Les policiers municipaux fouillent les moindres recoins, à la recherche de drogue. Depuis la fermeture des accès de l'immeuble, la semaine dernière, ils se relaient avec les policiers nationaux pour déloger les dealers.
"Ça a son effet : quand on est sur place, il n’y a plus de dealers, ils s’en vont. Même si dans l’immédiat, on n'arrivera pas à éradiquer le trafic, on arrive à les déranger, témoigne Gilles Bonaventura, responsable de la police municipale à Échirolles. Il peut y avoir des tensions puisque notre présence dérange leur business. On peut essuyer quelques insultes, quelques agressions verbales et quelques caillassages parfois. Ça prouve que notre action est efficace."
Un travail de sape qui sollicite beaucoup d'effectifs de police. La maire d'Échirolles réclame avec plus de force encore la création d'un commissariat sur sa commune.
"On a besoin de présence humaine sur ces territoires-là. Que ce soit la police ou les agents de prévention, on a besoin de présence aujourd’hui pour que l’espace public soit occupé de façon positive, plaide Amandine Demore (PCF), maire d'Échirolles. Et donc un commissariat de plein exercice, des moyens humains conséquents pour Échirolles, et pour le sud de l’agglomération."
Un appel resté sans réponse pour l'instant. "Ça fait plus de 20 ans qu’on demande un commissariat de plein exercice à Échirolles, pour le sud de l’agglomération, poursuit l'édile. Je m’étais adressée au président de la République fin août. Et je n’ai toujours pas de réponse à l’heure qu’il est."