Le CHU Grenoble Alpes est l'un des 5 centres français, et le seul de l'arc alpin, qui expérimentent un nouveau traitement de chimiothérapie contre la "carcinose péritonéale". Nous avons pu assister à l'intervention.
La carcinose péritonéale c'est l'invasion du péritoine par des tumeurs malignes. Le péritoine, c'est cette vaste et fine membrane (environ 2 m²) qui tapisse la cavité abdominale et l’extérieur des viscères contenus dans l’abdomen.
Un de ses rôles principaux est de faciliter le glissement des organes entre eux lorsque ceux-ci bougent, au cours de la digestion notamment.
L'atteinte du péritoine est le signe d’une dissémination de métastases suite à un cancer de l'appareil digestif (cancers de l'estomac, du colon, du rectum, du pancréas) ou gynécologique. On estime à plus de 6 000 par an le nombre de personnes atteintes en France.
La nouvelle technique expérimentée à Grenoble consiste à injecter la chimiothérapie sous forme d'aérosol pressurisé dans l'abdomen du patient. Celui-ci est préalablement insufflé lors d'une coelioscopie classique, comme pour une ablation de la vésicule par exemple.
Ce 24 avril, au CHU Grenoble Alpes, le dixième patient était traité par les équipes du Professeur Arvieux et du Docteur Abba, tous deux chirurgiens digestifs. Nous avons pu assister à l'intervention.
Intervenante : Professeur Catherine Arvieux / Equipe France 3 Alpes : Daniel Despin, Maxence Régnault, Lisa Bouchaud.
Cette nouvelle technique, dite PIPAC (chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée par aérosols), permet d'agir au plus près des tumeurs. En profondeur.
Et donc d'utiliser des doses 4 à 10 fois plus faibles que par voie classique intraveineuse. La qualité de vie des patients s'en trouve améliorée. Les effets secondaires, comme la fatigue extrême, les diarrhées, ou l'ulcération des muqueuses, sont limités.
L'ambition de cette chimothérapie, actuellement en phase d'évaluation, est de prolonger l'espérance de vie.