Coronavirus : 175 000 masques en tissu commandés à Grenoble, le maire promet d'équiper tous les habitants

Le maire de Grenoble, Eric Piolle, a pris l'engagement d'équiper l'ensemble de ses administrés de masques de protection contre le coronavirus. Une centaine de milliers de pièces a été commandée par la ville, venant compléter les 9 millions déjà promis par la région.

Tous les habitants de Grenoble qui le souhaitent pourront être équipés de masques en tissu. C'est l'engagement pris par la municipalité qui a commandé quelque 175 000 pièces "grand public pour la population", annonce-t-elle jeudi 23 avril. "On s'engage à ce que la population soit protégée", a résumé le maire (EELV) Eric Piolle lors d'une conférence de presse, sans pouvoir donner de date de distribution à ce jour.

Ces centaines de milliers de masques commandés à "des entreprises locales" viendront compléter les 9 millions de pièces en tissu, lavables 50 fois, déjà promises aux habitants d'Auvergne-Rhône-Alpes par la Région. La piste de masques fournis à la population par l'Etat semble, elle, "se dégager". Mais "ils n'arriveront pas d'un coup pour tout le monde", a nuancé le maire de Grenoble, expliquant qu'il s'agissait d'un marché "assez volatile et complexe". Le coût de cette commande passée par la ville n'est "pas connu à ce jour".

Et surtout, une question reste en suspens : celle de la logistique. "La question qu'on se pose tous (les maires, NDLR), c'est comment organiser cette distribution au mieux", a ajouté l'édile qui a participé jeudi à une réunion avec le président de la République. Une quinzaine de maires français, dont celui d'Annecy, étaient conviés pour aborder, notamment, la question du déconfinement qui s'opérera "progressivement" à partir du 11 mai.
 


"J'ai proposé que les distributions de masques puissent se faire en testant la logistique qui est d'habitude en place pour distribuer des pastilles d'iode en cas d'incident nucléaire", a rapporté Eric Piolle. Une méthode qui permettrait, selon lui, de "développer une logistique pour de futures crises sanitaires et développer des réflexes collectifs". Un système de commande de masques sera mis en place, mais peu de détails ont été communiqués par la municipalité. Le plan de distribution reste toujours "en cours d'élaboration".

 

Vers une "coordination plus forte"


Les discours ont longtemps divergé en France sur le port du masque de protection, un temps déconseillé par le gouvernement, mais recommandé par la communauté scientifique pour se prémunir du nouveau coronavirus. "Nous avons réagi très rapidement en créant (...) une nouvelle catégorie de masque, le fameux masque grand public (...) qui peut avoir un intérêt dans les situations inévitables de promiscuité"a indiqué jeudi le directeur général de la santé Jérôme Salomon, interrogé par la commission parlementaire, ajoutant que cet équipement devait "être adapté au visage". Et surtout, le port du masque ne remplace en aucun cas les gestes barrière contre le Covid-19.

La doctrine évolue, et les collectivités locales sont invitées à s'adapter. Les maires de France ont appris, lors de la dernière allocution d'Emmanuel Macron le 13 avril, qu'ils allaient être en charge de la distribution de "masques grand public" à la population "en lien avec l'Etat". Des directives trop floues, déplorait le maire de Grenoble. Eric Piolle avait alors demandé au gouvernement d'établir avec les maires "un plan de déconfinement précis au niveau national", sans quoi le tout s'apparenterait à "un sauve-qui-peut".
 
"On demandait depuis longtemps qu'il y ait une coordination plus forte entre l'Etat et les maires qui sont sur le terrain face à cette crise. Pour réussir le déconfinement, il faut une stratégie nationale sur les masques, les tests et là-dessus, c'est favorable puisque le président a indiqué qu'ils allaient se mettre en situation de fournir des masques aux personnes les plus fragiles", a annoncé le maire de Grenoble après son entrevue avec Emmanuel Macron.

 

Équiper les plus démunis


Pour Eric Piolle, la distribution de ces masques lavables doit s'opérer "dans le temps" auprès des "personnes les plus fragiles, les personnes pour lesquelles il y a des distributions alimentaires". L'édile a aussi rappelé que "le masque ne sera qu'un petit maillon de notre chaîne de protection". Les gestes barrière resteront la principale arme contre le Covid-19 une fois le confinement levé, martèlent les autorités sanitaires.
 
Mais d'après le maire de Grenoble, "il faudra se préparer à vivre d'autres pics épidémiques plus ou moins importants dans les mois à venir" étant donné la faible part de la population française ayant été en contact avec le virus. Selon une estimation de l'Institut Pasteur, 5,7% des Français auront été infectés d'ici au 11 mai. Un taux très insuffisant pour éviter une deuxième vague épidémique si toutes les mesures sanitaires étaient intégralement levées.

 
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