Les commerçants non-sédentaires subissent une baisse importante de leur activité à cause de la crise du coronavirus. Plusieurs mesures restrictives qui avaient été mises en place sur les marchés de l'Isère ont été levées ce mardi. Des voix s'élèvent pour une reprise rapide.
La deuxième phase du déconfinement est amorcée. Les terrasses des bars et restaurants retrouvent leurs clients depuis le mardi 2 juin et nombre de lieux accueillant du public redémarrent leur activité. Mais en Isère, certains ont le sentiment d'être laissés de côté.
Les commerçants non-sédentaires, déballant leurs étals de marché en marché tout au long de l'année, accusent une forte baisse d'activité depuis le début du confinement. Et la machine peine à se remettre en marche trois semaines après la levée de ces mesures. "Nous souhaitons un retour à la normale au plus vite, on ne peut plus attendre des jours ou des semaines, c'est trop long", estime Marie Amore, présidente du syndicat des marchés de l'Isère, affirmant que cette reprise doit se faire "dans le respect des règles sanitaires".
Un arrêté préfectoral a imposé, durant plusieurs semaines, une distance de cinq mètres entre chaque étal sur tous les marchés du département à cause de la crise sanitaire. Résultat : la plupart des municipalités avaient dû restreindre le nombre de commerçants pouvant déballer, faute de place. Mais cet arrêté a été abrogé le 2 juin, abaissant la distance réglementaire à un mètre entre chaque stand.
"Certains ne vont pas tenir"
"C'est maintenant qu'on va voir la volonté des municipalités de rouvrir leurs marchés à tous les commerçants (...) Si on attend trop longtemps, certains ne vont pas tenir", craint Marie Amore, en appelant les maires à "rouvrir leurs marchés à tous".
D'autant que pour ces commerçants, la pleine saison est lancée avec l'arrivée des beaux jours, d'où l'impatience de relancer l'activité. Mais un autre constat les inquiète : la baisse d'affluence, malgré la fin du confinement. "Quand on change les habitudes de consommation des gens, c'est difficile de retourner en arrière (...) On espère tous que les clients vont revenir, surtout qu'il y a moins de chance d'attraper le virus sur un marché en plein air qu'en étant confiné dans une grande surface", abonde la présidente du syndicat des marchés de l'Isère.
Dans l'agglomération de Grenoble, Tahar Abdelhadi alerte sur la situation de certains professionnels du secteur. Président de l'Association des forains de l'agglomération grenobloise (Afag), il déplore que plusieurs marchés ne soient toujours pas rouverts aux commerçants non-alimentaires. Vendeurs de vêtements, artisans, fleuristes... Beaucoup redoutent une "catastrophe" économique si la situation n'évolue pas.