24 grandes entreprises de Rhône-Alpes spécialisées dans la fourniture de denrées aux hoteliers et restaurateurs viennent de s'unir pour demander plus d'aides à l'Etat. Les deux confinements, le couvre-feu et la quasi-inactivité des stations de ski sont lourds de conséquence pour ces professionnels.
S'unir pour être plus forts. 24 grandes entreprises de Rhône-Alpes spécialisées dans la fourniture de mets et denrées (boissons, poisson, viande, café...) dédiés notamment aux bars, hotels et restaurants viennent de s'unir au sein d'un collectif régional pour défendre leur filière et demander plus d'aides à l'Etat.
Ils subissent de plein fouet la pandémie de coronavirus, les confinements et les couvre-feu depuis le début de l'année. Parmi leurs demandes, une adaptation du fonds de solidarité ou encore un soutien encore plus important aux trésoreries fragilisées.
"On a créé cette association pour pouvoir se faire entendre, pour être plus nombreux pour dire à l'Etat de ne pas nous oublier, que l’Etat soit là pour nous aider, encore"
Des stocks périssables
Au sein des Cafés Fraica, située au Fontanil-Cornillon en Isère, le moral n'est pas au beau fixe. L'entreprise familiale est quasiment à l'arrêt. Les machines, elles, sont vraiment inactives et le maitre-torrefacteur est seul. En raison du deuxième confinement, lié à l'épidémie de Covid-19, l'activité a chuté de 60 %.
"On n’a plus de clients ou peu : aujourd’hui, 75 % de nos clients, ce sont les bars, hôtels et restaurants, qui sont tous fermés."
A Varces-Allières-et-Risset, toujours en Isère, même phénomène. Pierre Alessi, directeur du site Rhône-Alpes Distribution, un important grossiste en boissons, est très inquiets. Dans son entrepôt, les stocks sont anormalement impressionnants. "Nous avons plus d'un million d'euros de stock en ce qui concerne fûts, vins, alcools, softs..." Ce stock est périssable, il risque la destruction.
Problème, impossible de fournir quiconque, les établissements sont fermés. "On ne travaille pas, on ne fait pas 2 % du chiffre d'affaires depuis début novembre. On est à l'arrêt complet." Son entreprise, comme tous les fournisseurs, ne bénéficie pas du plan de soutien de l'Etat pour les bars et les restaurants.
La filière en danger
La fermeture des remontées mécaniques, liée à celle des restaurants et des bars, met à mal son entreprise et tout le cycle de livraison.
"Pour livrer les restaurants en altitude, il faut le faire en septembre-octobre avant la tombée de la neige, ça nous permet de monter les camions jusqu’en haut. D’habitude les restaurants en altitude sont pleins en marchandises, futs, bières, bouteilles, tout ce que vous voulez, et ils sont fermés. Se pose pour eux la problématique de l’ouverture avec 0 chiffre d’affaires pour eux, mais pour nous également."
Pierre Alessi tire la sonnette d'alarme. "Demain, si on n'ouvre pas ces commerces, toute la marchandise qu’on a livrée en septembre, on ne pourra la récupérer qu’en avril lors de la fonte des neiges, quand les camions pourront remonter..." Et la perte de chiffre d'affaires serait encore plus colossale. Sans aides supplémentaires, toute la filière pourrait disparaître, avec des centaines d'emploi en jeu dans la région. La mobilisation collective apparaît comme l'une des solutions.