Le député isérois Hugo Prevost, 25 ans, a été exclu du groupe de La France insoumise à l'Assemblée nationale, ce mardi 8 octobre, après des signalements portant sur "des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d'infractions pénales". L'ancien étudiant et syndicaliste avait été élu en juillet dernier, devant l'ancien ministre Olivier Véran.
Le groupe de La France insoumise à l'Assemblée nationale a décidé, ce mardi 8 octobre, d'exclure le député de l'Isère Hugo Prevost. La raison invoquée : "des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d'infractions pénales", selon un communiqué.
Le document précise qu'il s'agit de faits "antérieurs" à l'élection du député de l'Isère, élu pour la première fois en juillet contre l'ancien ministre macroniste Olivier Véran. Le groupe explique avoir été saisi fin septembre par le Comité de vigilance contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de LFI "concernant des faits graves à caractère sexuel pouvant relever d'infractions pénales, antérieurs" à l'élection du député.
🔴 Déclaration du groupe parlementaire La France insoumise - NFP ⤵️ pic.twitter.com/pmFGL1Aot5
— La France Insoumise #NFP à l'Assemblée (@FiAssemblee) October 8, 2024
Après l'audition du député et au vu des éléments du CVSS, le groupe parlementaire réuni mardi "a prononcé l'exclusion du député", "conformément aux principes de la charte signée" par les candidats aux législatives, engageant à "défendre les valeurs féministes et à combattre les violences sexistes et sexuelles". Il souligne que cette décision ne pourra jamais "se substituer" à une décision de justice et "réitère son engagement sans faille dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles".
"Au moins deux cas de violences sexuelles", selon des témoignages
L'Union étudiante, qu'Hugo Prevost a co-fondée, rapporte de son côté dans un long communiqué avoir recueilli des "témoignages" faisant état de "faits de harcèlement moral et sexuel, de schémas de prédation, de faits graves pénalement répréhensibles à caractère sexuel".
Ces faits "s'étalent sur une période de 2020 à 2024 et se seraient poursuivis après le départ de Hugo Prevost de l'équipe nationale (...) en mars", ajoute l'organisation étudiante qui dénonce "une volonté de contrôle sexuel et politique des femmes". Selon des témoignages recueillis par l'Union étudiante, Hugo Prevost aurait fait état d'"une domination physique à travers au moins deux cas de violences sexuelles".
Communiqué : Les agresseurs n'ont pas leur place dans nos orgas
— L’Union Étudiante (@unionetudiante_) October 8, 2024
Nos orgas ne sont pas imperméables au patriarcat, nous nous devons de nous prémunir à tous les niveaux contre la survenance des VSS. Nous nous tenons aux côtés des victimes de violences et leur disons notre soutien. pic.twitter.com/fH8pRnB0IP
L'organisation ajoute que "la majorité des faits (...) étaient connus de certains depuis plusieurs mois voire plusieurs années". Elle demande que "justice soit faite" et exhorte le député à "démissionner de son mandat".
Contacté, le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, a indiqué qu'aucune plainte à ce sujet n'avait été déposée à son parquet.
"Economiste en herbe"
Ancien étudiant âgé de 25 ans, Hugo Prevost avait fait tomber le candidat de la majorité présidentielle Olivier Véran dans son fief de Grenoble, la première circonscription de l'Isère, lors des dernières élections législatives. Le candidat du Nouveau Front populaire avait obtenu 42,4 % des suffrages et devancé ainsi l'ancien ministre de la Santé de plus de 1 300 voix (40,2 %).
Titulaire d'un master d'économie, il se décrivait comme "économiste en herbe". Interrogé en juillet dernier sur ce qu'est un bon député, il avait répondu par "un député sérieux et au travail, qui connaît et creuse les sujets".
Fils d'un cadre du bâtiment et d'une ingénieure au CNRS, il se dit "issu d'une classe moyenne basse". Il voulait faire de la question de la précarité une de ses priorités. Il était devenu un des plus jeunes députés de cette nouvelle législature.