Meurtre de Maëlys : "Sois compris, c’est tout ce que je te souhaite", revivez la deuxième journée du procès dans notre direct

La deuxième journée du procès de Nordahl Lelandais, accusé du meurtre de Maëlys et de deux agressions sexuelles, a notamment été consacrée, comme la veille, à faire la lumière sur la personnalité de l'ancien militaire. Son frère, Sven, ainsi que deux amis ont été appelés à la barre.

Les proches de Nordahl Lelandais à la barre. Après la demi-sœur et la mère du trentenaire, c'est au tour des amis et ex-compagnes de témoigner mardi 1er févier devant la cour d'assises de l'Isère.

La famille de l'ancien militaire, jugé pour le meurtre de Maëlys de Araujo et des agressions sexuelles pour deux petites cousines, a décrit "quelqu'un de doux" qui a pris un virage sombre fin 2016. "J'ai commencé à prendre de l'alcool et de la drogue. A partir de là, j'étais comme un vagabond", a déclaré Lelandais lors de la première journée d'audience. Le trentenaire a également reconnu le meurtre de la fillette.

"J'ai bien donné la mort à Maëlys. Je ne voulais pas lui donner la mort. Je m'expliquerai sur les faits au cours de l'audience", a-t-il dit en présentant ses excuses à la famille de Maëlys. Ses amis, son frère et des ex-compagnes témoigneront devant la cour ce mardi. Suivez la deuxième journée d'audience minute par minute dans cet article.

La journée d'audience en direct

17h30 - Nouveau moment d'audience avec le témoignage de Nazim, l'un des meilleurs amis de Nordahl Lelandais. Depuis plusieurs minutes, il revient difficilement sur sa relation avec l'accusé. Alternant silences et longues déclarations, le quadragénaire s'adresse tantôt à la cour, tantôt à "Nono".

"La dernière fois qu’on s’est vu, c’était dans le même contexte. La dernière fois qu’on s’est vu, c’était nécessaire et traumatisant parce que la personne qui est là, je suis désolé, j’ai énormément de mal à comprendre ce qui fait qu’on en arrive là", se rappelle Nazim.

"Ce qui est dur, c'est de réussir à mettre une explication logique sur des faits. C’était mon pote. Et pas sur d’autres faits : une petite fille n’est plus là et c’est la faute de mon pote, pose-t-il. Je pense et je repense tous les jours à ce qu’il s’est passé. Je me pose des questions. Qu’est-ce qui fait qu’un gars comme Nordahl ait pu basculer du jour au lendemain d’un côté de la barrière où on ne peut pas le récupérer ? C’est inconcevable et pourtant on est là."

Comme ce fut rarement le cas depuis le début de l'audience, le témoin évoque la petite Maëlys. "Je ne la connaissais pas, dit-il, mais je pense à elle tous les jours. Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à elle. Je n’arrive pas à comprendre tout ça. Je n’arrive même pas à ne pas être triste pour Nordahl. C'était mon pote. Ce qu’il a fait, ça doit être puni parce qu’il faut qu’on préserve la société dans laquelle on vit. Mais je ne peux pas oublier que c’était mon pote et je ne peux pas m’empêcher d’être triste."

Pour finir, il s'adresse à Nordahl Lelandais : "Pour ton propre bien-être tu devrais parler. T’as la chance d’avoir un temps de parole précieux. Il faut expliquer inexplicable pour que tout le monde essaye de comprendre l’incompréhensible. Il faut le faire par respect pour les victimes, leurs proches, mais il faut aussi le faire par respect pour toi-même. Je te dis ça Nordahl parce que c’est sûrement la dernière fois de nos vies qu’on se voit."

Et de conclure : "Sois compris, c’est tout ce que je te souhaite." Ni la cour, ni les avocats ne posent de questions. Lelandais se lève dans son box, effondré, mais ne souhaite rien ajouter. L'audience est levée et reprendra mercredi à 9 heures.

17h - L'audience est reprise. Un ami de Nordahl Lelandais s'apprête à témoigner devant la cour.

16h35 - La témoin exhorte Lelandais à parler. Lorsque la présidente lui demande si elle souhaite s'adresser à l'accusé, Coralie se lance dans un long monologue. "Il t’est passé quoi par la tête ? T’as eu une pulsion sexuelle ? T’as forcément eu quelque chose ?", questionne-t-elle.

"Tu peux pas dire que t’es parti à 3 heures du matin emmener une petite voir tes chiens. Il y avait un garçon puis il y en avait plus. Tu mens, tu le sais. Et tu sais que je sais. T’as pas d’empathie, tu ne ressens pas ces émotions-là. On t’a vu une semaine après, t’étais normal. On ne peut pas être normal après avoir tué quelqu’un. Pourquoi tu ne parles pas ? Pourquoi tu ne le dis pas ? Tu ne diras pas la vérité pour ton image. Ca ne sera pas pire. Et de toute façon…" Elle s'assoit, visiblement déstabilisée.

"T’as un problème Nono, t’en es conscient ? Pourquoi pas nous ? T’as tué des gens et pourquoi pas nous ? T’as dormi chez moi. Je t’ai ramené de boite de nuit, on était tous seuls dans la voiture. Comment t’as pu être avec nous et faire ça ? Tu ne peux pas tuer une petite, c’est pas possible. Elle avait fait quoi ? Elle était juste au mauvais endroit au mauvais moment." Lelandais se lève dans son box, presque impassible.

"Je m’excuse auprès de mes amis, je suis sûr qu’ils sont dans l’incompréhension mais je m'exprimerai plus tard", répond-il. La séance est suspendue.

16h20 - Il est maintenant question des relations amoureuses de Nordahl Lelandais. Coralie, ancienne amie, évoque ses difficultés à chaque rupture et son attitude ambivalente. "Il pouvait passer de l’une à l’autre, avoir quelqu’un d’autre sous le coude. Quand il se séparait avec ses compagnes, il pouvait très bien aller voir quelqu’un d’autre. Il était toujours énervé, pas bien. Je l’ai vu pleurer", se souvient la jeune femme. Pour autant, elle souligne ses "difficultés à se remettre en question".

16h10 - La témoin décrit un bon copain qui avait un penchant pour les petits mensonges. Comme lorsqu'il a été surpris volant un billet à un ami. "Il ne l’a pas fait non plus 50 fois mais on passait dessus parce que c’est quelqu’un de sympa, on passait de bons moments avec lui", explique-t-elle.

16h - Une nouvelle témoin s'avance vers la barre. Coralie, 38 ans, est une ancienne amie de Lelandais. "C’était pas quelqu’un de mauvais, c’était pas quelqu’un de méchant. C’était quelqu’un de très sympathique, marrant, protecteur avec moi", décrit-elle.

Tous deux se sont rencontrés en 2009 par le biais d'amis communs. "On était une bande de copains", dit-elle avant de reprendre : "Je parle au passé, forcément." Elle regarde Nordahl Lelandais qui hausse les sourcils puis baisse le regard. Le dos courbé, les mains jointes et les yeux rougis, l'accusé fixe la témoin.

15h50 - Comme à la mère et la demi-soeur de Nordahl Lelandais, l'avocat de la défense demande à Sven les épreuves qu'il a traversées depuis les affaires judiciaires de son frère.

"C’était des agressions verbales, c’est allé très loin, se souvient-il. Je suis dans l’optique de changer de nom pour trouver un travail avancer dans ma vie et essayer de me dépatouiller comme je peux. C’est pour ça aussi que je fais des saisons. Je m’en vais 4 mois, 6 mois pour essayer de penser à autre chose. Et surtout essayer d’avancer."

15h45 - L'avocat de Nordahl Lelandais, Alain Jakubowicz, revient sur la "rupture" évoquée par le témoin après le passage de l'accusé à l'armée. 

Il avait quel âge quand il est parti ?

"18...", répond Sven sans certitude.

"17 ans, corrige l'avocat. On a un post-adolescent un peu foufou avec sa mobylette et vous avez un homme qui revient quatre ans plus tard. Il a vécu deux expériences en opérations extérieures."

15h35 - "Vous nous livrez quelque chose de très lisse alors que nous sommes en quête d’aspérités. Vous nous dites 'circulez, il n’y a rien à voir'", observe Me Boguet, l'avocat du père de Maëlys, à propos du discours de Sven. "C’est mon ressenti, répond l'intéressé. Je n'ai jamais eu aucune embrouille avec Nordahl." Fermé, il n'en dit pas davantage.

15h25 - Me Rajon revient sur les penchants pédophiles de Nordahl Lelandais. Des accusations que son frère a mis du temps à accepter. "Il y avait trop de choses. Qu’on soit intéressé par un homme, une femme, c’est son problème. Mais les enfants, non."

15h20 - L'avocat de la mère de Maëlys, Me Fabien Rajon, interroge maintenant le témoin. Il lui demande qui était le pilier de leur famille. "Le pilier, c'était mon papa qui est décédé", répond Sven sans hésiter.

Contrairement à l'accusé qui a décrit un père absent, il était au contraire présent pour Sven.

15h10 - La présidente continue de questionner Sven.

Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois ? "C’est vieux… Je crois l’avoir vu au parloir en septembre ou octobre", répond-il, peu sûr de lui.

Avez-vous un message pour Nordahl ? Il laisse planer un silence. "Qu’il se soulage en disant ce qui a été fait. Je pense qu’il y a beaucoup de monde qui attend la vérité. Je pense aussi que ça ne pourra lui faire que du bien d’expliquer parce que la famille de la petite et notre famille, on est des dommages collatéraux. Ils ont besoin de comprendre et nous aussi."

Puis il reprend : "Quand on fait un truc comme ça et qu’on le garde pour soi, c’est lourd. Se soulager en disant ce qui a été fait, je pense que ça peut être une bonne solution pour s’apaiser."

15h - Nordahl et Sven ont eu des parcours plutôt différents. L'accusé est régulièrement revenu vivre chez ses parents quand son frère a pris son indépendance, vivant dans son propre appartement. Pour autant, Sven vient de regagner le domicile parental.

"Pendant très longtemps, je n’ai pas eu de job à cause de cette histoire (les affaires judiciaires de son frère, ndlr). Donc je ne peux pas me permettre d’avoir un appartement", explique le quadragénaire. Si lui a fait le choix de partir, pourquoi Nordahl est resté au domicile familial, demande la présidente.

"Parce qu’on est bien à la maison, estime Sven. Ce n’est pas une question de fainéantise. Quand on est bien à un endroit, on n’a pas envie d’en partir."

14h49 - Contrairement aux autres témoins, Sven décrit son frère comme étant quelqu'un de "travailleur". Pourquoi ses amis et connaissances trouvent Nordahl, au contraire, moins investi professionnellement ? "Tout le monde a déjà tourné le dos à Nordahl", tranche-t-il.

14h37 - Nordahl Lelandais est devenu plus "froid" après son passage à l'armée, remarque son frère. "Après l’armée… Je ne sais pas ce qu’il a vu, certainement pas de belles choses", se souvient-il sans aller au bout de sa phrase.

La présidente cherche à comprendre ce qui a pu changer chez l'accusé. Sven, déstabilisé, cherche ses mots et peine à s'expliquer. Lui qui s'est beaucoup investi pour défendre Nordahl Lelandais lorsque les affaires judiciaires ont éclaté semble s'être éloigné.

Il n'est pas allé en unité de vie familiale pour lui rendre visite comme sa mère et sa soeur. "Je préfère laisser ma place en premier à ma mère et ma sœur. Ca me ferait plaisir de rester plusieurs heures avec lui mais s’il faut attendre, j’attends", tranche-t-il.

14h23 - Le frère de l'accusé est longtemps resté incrédule face aux accusations qui pesaient sur lui. "Au début, je ne voulais pas y croire. Au bout d’un moment, on s’aperçoit des choses", se rappelle-t-il en cherchant ses mots.

La présidente cherche à décrypter sa relation avec Nordahl Lelandais. Quelles sont ses qualités ? "Il est serviable", élude Sven. Ses défauts ? Après un long silence, il répond : "Il est… Quand il a quelque chose en tête, il le garde."

"C’était, enfin, c’est quelqu’un de bien, reprend Sven, toujours hésitant. La drogue et l’alcool, ça a amplifié. C’est lui qui l’a fait mais la drogue et l’alcool ça a fait un cocktail explosif."

14h15 - Sven, 40 ans, employé dans la restauration, s'avance vers la barre d'un pas hésitant. "Je ne l’ai jamais vu violent avec quiconque. Je ne l’ai jamais vu s’emporter avec personne, homme, femme ou enfant", dit-il d'emblée pour décrire Nordahl Lelandais.

"Ça reste mon frère, poursuit-il. Pour moi, c’est quelqu’un qui n’a pas de problème avec les autres. Il était ami avec beaucoup de gens, beaucoup de gens l’aimaient."

14h09 - L'audience est reprise. L'après-midi va débuter avec l'audition de Sven, le frère de Nordahl Lelandais. C'est la première fois qu'il témoigne devant une cour d'assises.

12h24 - "Je ne suis pas sûr qu'il se rende compte qu'il n'a plus rien à perdre", répond-il à Me Jakubowicz, à propos de la vérité qu'il doit aux familles. L'ami de Nordahl pense qu'il n'a pas dit toute la vérité sur l'affaire : "Qu'est-ce qu'il vous conduit à dire qu'il n'a pas dit la vérité." Les échanges entre l'avocat de la défense et le témoin montent quelque peu en volume sonore. Des interventions émanent du public et du côté de la famille. Le greffier demande du silence.

Après des derniers échanges, l'audience est suspendue. Elle reprendra à 14 heures.

12h19 - "La première chose qu'on m'a demandé pendant les auditions, c'est comment il était avec les enfants ? Nordahl c'était quelqu'un qui allait faire attention aux enfants (...). Je l'ai pris comme quelque chose de protecteur. En une demi-seconde, il (l'enquêteur, ndlr) m'a prouvé que ça pouvait ne pas être protecteur", se souvient-il.

Me Jakubowicz hausse la voix : "Nous, ce qu'on veut attendre c'est le témoin, l'ami que vous êtes." L'avocat lit des passages des auditions de l'ami de Nordahl Lelandais : "Jamais, j'aurais pu imaginer qu'il pourrait s'en prendre à un enfant", avait-il notamment déclaré.

12h10 - Après plusieurs questions, la présidente l'interroge une dernière fois :  souhaite-t-il adresser un message à Nordahl Lelandais. "Les gens ont besoin de la vérité Nordahl. Il faut que tu le dises, c’est pas grave. Ce que tu as fait à la petite, il faut que tu le dises à ses parents. Tu ne peux pas le garder pour toi. Tu sais que c’est fini. Fais l’effort pour elle, pour ses parents", lui demande-t-il en le regardant.

12h03 - "Pour moi Nono, il se reprend pour l'appeler 'Nordahl', c'est quelqu'un d'intelligent mais dans la connerie", répond-il lorsqu'on lui demande comment il aurait pu dissimuler le corps de Maëlys : "Il va savoir comment réfléchir. Il va avoir les aptitudes pour savoir comment s'en débarrasser. Je ne saurais pas vous dire pourquoi (...). C'est une intuition."

11h55 - Tous ses liens sont coupés avec Nordahl Lelandais "à partir du moment où il a avoué". Avant cela, il pensait qu'il avait tué Maëlys "par accident" en voiture. "On ne voulait pas le condamner dans nos têtes, jusqu'au moment où il a avoué. Il nous a bernés, comme il a berné tout le monde."

"Elle était belle comme tout", explique-t-il au sujet de Maëlys. C'est la première fois du procès qu'un témoin évoque la jeune fille, en dehors des circonstances de sa disparition. La sœur de Maëlys, présente dans la salle, prend sa mère dans les bras, les yeux rougis. Nordahl Lelandais a enlevé son masque, le temps de se frotter la barbe. Plusieurs proches de la famille ont commencé à pleurer. Une boîte de mouchoirs circule dans les bancs.

11h45 - Il se souvient d'une soirée où ils étaient postés devant la télévision, au moment de la disparition de Maëlys. Il avait la "tête baissée". Au moment de repartir, il lui aurait demandé : "Si ça part en couilles, tu peux me trouver un avocat ?" Déjà questionné par les forces de l'ordre, il ne pensait pas qu'il pouvait être mis en cause, quelques jours avant son interpellation.

11h39 - Sorties en boîte, alcool, cannabis... cet ami confie que Nordahl Lelandais n'a pas évolué à la même vitesse que son cercle d'amis : "On était tous pris par les responsabilités du quotidien. Il ne trouvait pas un métier qui lui plaisait vraiment." "Il tenait bien l'alcool, mais comme d'autres." En revanche , il n'était pas au courant de sa consommation de cocaïne.

11h33 - "Souvent, il répond présent. (...) C'est appréciable d'avoir quelqu'un sur qui on peut compter", poursuit-il. Mais il se questionne ensuite sur les faits qui lui sont reprochés : "Pourquoi c'est arrivé à d'autres et pourquoi ce n'est pas arrivé à nous ?"

"C’est pas la drogue ou l’alcool. A un moment, on sait ce qu’on fait", a-t-il expliqué.

11h20 - C'est au tour de Fabien, un ami de Nordahl Lelandais, de témoigner devant la cour. Tous les deux se sont connus en 2009 par le biais d'amis communs.

"Je ne comprends pas comment il en est arrivé là. Il avait une vie sociale, il avait des amis (…) ce n’est pas quelqu’un qui était retranché chez lui, il a vécu. Il n’était privé de rien", estime-t-il.

Nordahl Lelandais l'a cité comme l'un de ses amis les plus proches. Fabien nuance : "J’ai été très proche de lui. Après, j’ai fait ma vie, j’ai changé de boulot, on a des enfants. Nous, on évoluait."

11h10 - Lors d'une audition, elle avait évoqué son incompréhension sur la mise en cause de Nordahl Lelandais et avait alors pensé "à un pétage de plomb" de sa part. Elle réaffirme sa pensée aujourd'hui. Elle quitte la barre en sanglots.

11h06 - Me Jakubowicz insiste sur le fait qu'il n'y avait pas de violences sexuelles de la part de Nordahl Lelandais, pas "de contrainte". Il ajoute que c'était une "relation libérée" sexuellement.

Il revient sur les disputes et précise qu'il y en avait beaucoup. "Avant de porter des coups, il s'est toujours arrêté avant."

Elle continue de répondre aux questions de la défense. Elle précise qu'à aucun moment Nordahl Lelandais a eu un comportement avec son fils qui aurait pu le porter en défaut.

10h45 - Questionnée sur ses rapports "SM", elle répond : "On était d'accord. j'étais la soumise, il était le dominant." Elle précise qu'il était particulièrement demandeur, parfois "au parc" ou encore une fois "dans les toilettes d'un restaurant".

Sur la situation actuelle, elle parle d'"incompréhension" : "Je n'ai pas de réponse."

10h38 - Elle confie qu'il leur arrivait de regarder des films pornographiques ensemble, mais elle ignorait que Nordahl Lelandais visionnait des films à tendance pédopornographique : "Je n'ai pas l'habitude de fouiller dans les affaires des mes conjoints."

Elle revient sur les vidéos de sa personne postée sur les réseaux : son prénom était affiché sur le site.

10h33 - Interrogée par Me Remond, l'avocate de la famille de deux cousines agressées sexuellement, l'ex-compagne révèle qu'elle a avorté de Nordahl Lelandais. C'était un choix personnel.

"Je sais que lui aurait bien voulu le garder. Mais c'était trop tôt dans la relation."

10h30 - Toujours la voix fragile, elle confie que Nordahl Lelandais l'a trompé, à son domicile. Elle partage une importante partie de sa vie privée, parce qu'elle souhaite "en terminer".

10h20 -  Au sujet des vidéos, il se justifie : "Dans la vidéo, on t'entend dire 'montre pas trop'." Pour lui, elle aurait donné son accord. Cependant, il ne souhaite pas répondre sur la diffusion de ces vidéos sur un site pornographique : "J'ai fait une erreur." Elle l'interroge de nouveau à ce propos. Un long silence règne sur la salle d'audience. Il se rassoit. 

10h14 - "Je pense qu'on s'est aimé très fort, très vite. Peut-être trop vite", répond Nordahl Lelandais. Il explique ne pas être d'accord avec tout ce que son ex-compagne vient de dévoiler.

Il explique avoir écrit une "lettre de disparition". Son ex-compagne ne s'en souvient pas.

Il parle "de chamailleries" au lieu "de dispute". Lui, ne se souvient pas des scènes de violences racontées par son ex-compagne. Elle répond en pleurs : "Mon dos n'a pas oublié."

"Mon dos a fait le mouvement d'une feuille. Tu es costaud par rapport à moi (...). Si tu m'avais donné un coup de tête, j'aurais eu des putain de séquelles", lui répond-elle directement en le regardant : "Je n'avais qu'une envie, j'avais envie de tout arrêter."

10h07 - Elle reproche à Nordahl Lelandais de ne pas s'être investi dans les taches domestiques : "C'est la légende des hommes, on leur demande quelque chose et ils le font trois semaines après." Elle évoque un "ras-le-bol".

Elle confie avoir accepté des relations, alors qu'elle "n'en avait pas envie" pour éviter des disputes : "Je savais que j'allais être tranquille." Dans le box des accusés, Nordahl Lelandais continue de la regarder. "J'aurais préféré ne jamais l'avoir rencontré", conclut-elle.

9h59 - L'objet des disputes était "banal". Par exemple lorsque le fils n'avait pas fini son repas. "Je ne sais plus trop, mais mon fils s'était mis sous la table." Au terme de cette dispute, Nordahl Lelandais était parti de l'appartement.

Quelques jours après, la jeune dame a évoqué l'idée d'une rupture avec Nordahl Lelandais. Ils se sont de nouveau disputés. Lui ne voulait pas se séparer. "J'ai eu le droit à des menaces", elle continue en disant qu'il allait "lui faire bouffer le carrelage". "Il m'a attrapé par le bras et m'a emmenée dans la chambre. (...) Il m'a bien secoué, et m'a jeté sur le lit. Il a fait le geste, et j'étais à deux centimètres de me prendre un coup de tête."

Elle a ensuite fait un geste qu'elle ne "voulait pas" : elle l'a pris dans ses bras pour apaiser la situation. Ils ont ensuite fait un tour dehors avec les chiens. A leur retour à l'appartement, il voulait avoir des rapports. Pas elle. Il lui a répondu : "Ce n'est pas grave, je trouverais d'autres putes pour coucher avec moi."

Le lendemain au travail, elle a eu "un état de choc" et une tendinite au poignet, "et le dos s'en souvient encore". Elle avoue ne pas avoir porté plainte "parce que ça sert à rien". Elle explique que leur relation s'est terminée au retour de son fils. Elle demande un mouchoir à la présidente pour se sécher les larmes.

9h45 - Ils ont habité ensemble un mois. Elle explique qu'il y avait des désaccords et des disputes lors de leur cohabitation et que "ça partait assez violent".

Nordahl Lelandais avait confié à l'enquêtrice de personnalité qu'il s'était investi dans l'éducation de son fils. Son ex-compagne nuance : "Ils s'entendaient bien (...). Il y a eu des moments de complicité."

Elle poursuit : "Ca se passait bien. Quand tout est sorti, j'ai parlé à mon fils. Lui a tout oublié." "Quand on se disputait, il avait des cauchemars", elle peine à parler et commence à pleurer : "Il a été témoin de disputes."

Elle confie que son fils ne voulait pas laisser sa mère seule avec Nordahl Lelandais.

9h36 - C'est la deuxième fois qu'elle est devant une cour d'assises, après le procès pour le meurtre d'Arthur Noyer. A Chambéry, elle n'avait pas parlé de ces vidéos, "pas aussi librement".

Elle a ressenti "de la colère et du dégout, beaucoup de dégout" pour Nordahl Lelandais à leur rupture. "C'est un non-respect de la femme en général. C'est ce qui l'amène aussi ici, c'est du non-respect pour les autres."

9h32 - Les détails sur leur intimité se poursuivent. Elle explique notamment qu'ils s'adonnaient à "du SM" : "du sado-masochisme mais soft".

Elle avait porté plainte suite à la diffusion des vidéos, mais l'affaire a été classée sans suite. Sur ces trois vidéos, on ne voyait pas son visage mais les tatouages étaient reconnaissables. Quand elle a vu ces vidéos, elle a perçu ça comme un "viol". "Le nombre de vues explosait (...). J'ai eu l'impression d'un viol interactif."

9h28 - Les bras croisés, cette responsable en boulangerie aux longs cheveux blonds raconte que son fils avait trois ans lorsqu'ils se sont rencontrés. Nordahl Lelandais faisait du dressage canin à l'époque.

La présidente la questionne sur leur intimité : "On était en bonne entente là-dessus." Elle raconte qu'elle était également vendeuse à domicile de sex-toys à domicile : "Il y a donc certaines choses où je suis en accord et d'autres où je ne suis pas d'accord", insiste-t-elle en regardant Nordahl Lelandais.

Elle explique que Nordahl Lelandais l'avait filmée, à son insu, lors d'ébats sexuels. Puis, il a posté ces vidéos sur un site pornographique, des mois après leur rupture.

9h20 - Habillée tout en noir, cette responsable de boulangerie avait un enfant et sortait d'un divorce. Il était "accueillant et marrant" : "Oui, j'ai succombé au charme." Elle explique que ça s'est passé au "feeling" : "Il m'a fait rire, on a passé de bons moments."

Elle explique néanmoins ne pas avoir été au courant de son passé et de ses premiers petits délits. Elle ne savait pas qu'il avait porté "un bracelet électronique". 

"Quand on me parle de malinois, je suis gaga", continue-t-elle pour expliquer le début de leur relation.

9h15 - Une ex-compagne de Nordahl Lelandais arrive à la barre. Âgée de 34 ans, elle a entretenu une relation de six mois avec l'ancien militaire entre 2013 et 2014. Ils se sont rencontrés par l'intermédiaire d'une connaissance et étaient, tous les deux, intéressés par les chiens. Ils ont habité ensemble et ont une "séparation très compliquée".

9h - Les avocats arrivent et prennent place dans la salle d'audience. Les avocats des parties civiles sont présents. Me Jakubowicz, l'avocat de Nordahl Lelandais, n'est pas encore arrivé. La deuxième journée des assises de l'Isère devrait débuter avec quelques minutes de retard.

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Me Boguet, l'avocat du père de Maëlys, arrive dans la salle d'audience, ce mardi 1er février. ©Aurélie Massait/FTV

8h30 - La deuxième journée du procès de Nordahl Lelandais débute à 9 heures, ce mardi 1er février. Pourtant, dès 8 heures, une petite foule de visiteurs s'était amassée devant le palais de justice de Grenoble, malgré le froid. L'audience est à suivre en direct dès 9 heures.

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