Procès Lelandais : "C’était une magnifique soirée de mariage jusqu’au raz-de-marée qui a renversé ma famille", ce qu'il faut retenir de la septième journée d'audience

Les invités du mariage lors duquel la petite Maëlys a disparu ont été entendus par la cour tout au long de la journée ce mardi. L'audience a débuté ce matin avec l'audition des mariés. Cet après-midi, d'autres invités se sont succédé à la barre. Relisez l'audience minute par minute.

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Au septième jour du procès de Nordahl Lelandais, la cour d'assises de l'Isère va se pencher sur la soirée lors de laquelle Maëlys de Araujo a disparu, le 27 août 2017. Les mariés sont attendus à la barre dans la matinée du mardi 8 février, après les témoignages des proches de la fillette lundi.

Des invités présents au mariage témoigneront également tout au long de la journée afin d'établir le déroulé de cette soirée. Suivez cette nouvelle journée d'audience en direct dans notre article.

Ce qu'il faut retenir de la journée d'audience

  • Premier appelé à la barre, Eddy, cousin de Jennifer Cleyet-Marrel, la maman de Maëlys. C’est lui qui se mariait le 26 août 2017 et qui a invité au dernier moment un vieil ami qu’il n’avait pas vu depuis cinq ans, Nordahl Lelandais. "J’ai fait entrer le loup dans la bergerie, a-t-il regretté. Quand les faits sont-là, on tombe de haut". A la fin de sa déposition, il s’est tourné vers l’accusé pour s’adresser directement à lui : « Si Maëlys ne t’avait pas arrêté, tu aurais fait quoi encore ? C’était quoi ton objectif ? Tuer et violer encore ? Moi, je ne te reconnais pas ». L’accusé, lui, est resté silencieux. Sa femme, Anne-Laure, a elle livré son ressenti sur le procès de l’ancien militaire. « Il ne va pas être jugé pour tous ses crimes, a-t-elle déclaré avec amertume. Il n’est pas jugé pour les dommages collatéraux dont on fait partie, pour toutes les séquelles psychologiques, pour les vies brisées ».
  •  « C’était une magnifique soirée de mariage jusqu’au raz-de-marée qui a renversé ma famille. » Cinq invités du mariage sont venus témoigner devant la cour d’assises au fil de la journée. Membres de la famille de la fillette ou ex-amis de Nordahl Lelandais, ils ont listé les interactions entre la victime et l’accusé. L’un entend Maëlys l’appeler « tonton », une autre les aperçoit jouant au ballon et un dernier voit Lelandais lui montrer des photos de ses chiens sur son téléphone. « C'est un mariage, on ne pense pas au pire », reconnaît un invité.
  • Sur les coups de 3 heures du matin, la noce bascule. La petite Maëlys est introuvable. Les invités se mobilisent les uns après les autres pour mener les premières recherches. « L’ambiance est lourde, on se demande ce qui arrive, a relaté un invité. Quand on commence à chercher dans des chambres froides et des poubelles, c’est l’enfer. » L’accusé a quitté la salle des fêtes sans participer aux recherches, selon un témoin. « Le dernier souvenir de lui que j’ai, c’est une Audi A3 qui quitte la salle des fêtes juste avant l’arrivée des gendarmes. A ce moment-là, j'ai pensé qu'il partait parce qu'il avait de la coke dans sa voiture. »
  • En toute fin de journée, Nordahl Lelandais a été invité à s'exprimer sur la conversation qu'il a eue avec Maëlys le soir du drame. A demi-mots, il a confirmé lui avoir demandé de sortir par une autre porte de la salle pour, dit-il, "lui éviter de se prendre les pieds dans les câbles du DJ". En revanche, il maintient qu'un autre enfant, "un petit garçon blond" était monté dans sa voiture avec la fillette. A ce jour, aucun élément de l'instruction n'a permis de confirmer la présence de cet enfant. 

L'audience minute par minute

18h26 : L'audience est suspendue. Elle reprendra demain, mercredi 9 février, à 9 heures. 

18h23 : Jacques Dallest, l’avocat général, demande à l’accusé comment Maëlys s’est intéressée à ses chiens. "Quand j’étais assis à la table des mariés, j’avais mon téléphone posé, j’ai appuyé sur l’écran pour regarder l’heure. A ce moment là, la petite est passée sur le côté et a vu mes chiens sur l’écran d’accueil" explique l'intéressé. 

"Pourtant on dit de Maëlys qu’elle ne va pas facilement vers les adultes qu’elle ne connaît pas" relance l'avocat général.

"Je suis formel, j’ai appuyé sur le bouton et elle l'a vu en passant" confirme Nordahl Lelandais.

18h12 : La présidente demande maintenant à l’accusé s’il maintient sa version concernant la présence d’un petit garçon blond dans sa voiture aux côtés de Maëlys.

"Oui, la petite Maëlys jouait avec un garçon blond au ballon juste avant et ils ont voulu voir les chiens. J’ai ouvert ma voiture pour montrer que les chiens n'étaient pas là, ils ont voulu regarder" répond-il, en bottant en touche. 

Valérie Blain rappelle qu'à ce jour, aucun élément de l’instruction ne confirme la présence de cet enfant. 

"Moi je me souviens bien d'un petit blond qui est monté dans ma voiture !" assure l'accusé. 

18h06 : La présidente de la cour, Valérie Blain, demande à Nordahl Lelandais de s’exprimer. Il confirme à demi-mot les propos de Michaël : oui, il a bien demandé à Maëlys de faire le tour pour ne pas passer par l’entrée principale de la salle des fêtes. Selon lui, c'était pour lui éviter de se prendre les pieds dans les câbles du DJ. 

18h02 : "J’ai apporté cette information aux enquêteurs, car il (Lelandais, ndlr) a dit le lendemain qu’il n’avait pas parlé avec Maëlys" justifie Michaël.  

Me Jakubowicz termine son interrogatoire et s’excuse. "Si je vous ai heurté tout à l’heure, ce n’était pas mon intention" assure-t-il avant de libérer le témoin.    

Avant de quitter la barre, ce dernier se tourne vers la famille de Maëlys pour "présenter ses sincères condoléances".

17h58 : Me Jakubowicz décortique toujours le procès-verbal du témoin, qui détaille l’échange surpris entre Nordahl et Maëlys.

"Vous dites ne pas avoir entendu leur conversation puis ensuite vous affirmez avoir entendu l’échange entre eux ?".

"J’étais dans la voiture puis je suis sorti à ce moment-là, se justifie Michaël, qui commence sérieusement à perdre patience. C’est là que je les ai vu tous les deux devant la porte du DJ".

17h46 : "Sur 4 procès-verbaux, vous produisez 4 versions différentes. C’est assez problématique, attaque Me Jakubowicz, l’avocat de la défense. Nous sommes le 27 août, tout le pays commence à se demander où est cette enfant. Vous êtes interrogé et vous dites avoir vu Maëlys pour la dernière fois dans les toilettes. Et le lendemain, vous dites que vous l’avez vue plus tard sur le parking  avec Nordahl Lelandais ! Expliquez-vous monsieur, car cette contradiction est énorme".  

"Arrêtez vos âneries, déjà vous me respectez !Je n’ai tué ni violé personne moi !" rétorque le témoin, visiblement déstabilisé par le ton véhément de l'avocat. 

"Je vous respecte totalement mais nous avons là une contradiction au cœur de nos débats" enchaîne Me Jakubowicz en haussant la voix. 

La tension monte entre le témoin et l’avocat de la défense, qui se défient du regard.

"Monsieur a répondu, tempère la présidente de la cour. Il dit qu’il a d'abord tu ce dernier détail (la conversation entre l'accusé et Maëlys, ndlr) pour ne pas mettre dans l’embarras Mr Lelandais".

"La question est de savoir quand il a vu la petite fille pour la dernière fois, répète l’avocat. Je demande tout à fait respectueusement à ce monsieur quelle est la bonne version". 

17h42 : Jacques Dallest, l’avocat général, interroge le témoin sur ce qu’il savait des actes de violence de l’accusé. Il évoque brièvement l’incendie du restaurant où il travaillait, puis l’agression d’une autre personne. Mais il reconnait ne pas avoir été témoin direct de ces faits. 

"Est-ce que vous le trouviez impulsif ?" demande l’avocat général.

"Moi non, je ne l’ai jamais vu comme ça" assure le témoin.

17h38 : La rencontre entre Michaël et Nordahl Lelandais à la station de lavage est à nouveau abordée. Le témoin s’est demandé pourquoi l’accusé lavait sa voiture ce jour-là, alors que tout le monde était inquiet pour la fillette. "Mais je n’ai rien remarqué de bizarre dans son attitude" souligne-t-il.

17h32 : Michaël relate ses sentiments suite à la disparition de l’enfant. "Au début, on se dit qu’elle s’est endormie quelque part. Puis le temps passe, l’inquiétude monde et la gendarmerie arrive".  

Le témoin du marié explique avoir continué à chercher l’enfant "malheureusement sans succès". Puis il raconte avoir été auditionné une première fois par les gendarmes le dimanche à 16h, comme la plupart des invités. La mairie de Pont-de-Beauvoisin avait été réquisitionnée pour l’occasion.

17h25 : Me Rajon, avocat de la mère de Maëlys, interroge à présent le témoin sur son état de santé au mariage. Ce dernier assure ne pas avoir consommé d’alcool car il était "malade" et "sous antibiotiques". Il reconnait avoir tiré sur un joint mais assure avoir eu l'esprit clair pendant la soirée. 

17h22 : Michaël raconte avoir eu des doutes sur Nordahl Lelandais lorsque ce dernier a assuré qu’il n’avait jamais parlé à la fillette et qu’il avait participé aux recherches. "C’est le petit truc qui fait que le lundi, je prends la décision de recontacter les gendarmes" justifie le trentenaire. 

17h16 : La présidente questionne à nouveau le témoin sur l’échange qu’il a surpris entre Nordahl et Maëlys. 

Une vue aérienne de la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin est ensuite présentée. A l'aide d'un pointeur laser, Michaël montre l'endroit où il a vu l'accusé converser avec la fillette.

17h08 : Michaël revient maintenant sur le lendemain du mariage, le dimanche 27 août. "J’ai fait le plein à la station essence et c’est là que j’ai vu Nordahl Lelandais laver sa voiture" raconte-t-il.

Les deux hommes échangent de banalités puis Michaël quitte la station. "Je me suis demandé pourquoi il lavait sa voiture aussi loin de chez lui. La nuit j’ai cogité et le lendemain aussi. Donc j’ai demandé à mes amis ce qu’ils pensaient de cette situation, si je devais en parler ou non. Le marié m’a dit que tout ce qui pouvait aider l’enquête devait être dit. Donc j’ai contacté la gendarmerie des Abrets qui m’a convoqué immédiatement".

16h58 : Le dernier témoin de la journée s’approche de la barre. Michaël, 37 ans, était l’un des témoins du marié. Il est le frère de Kévin, entendu plus tôt dans l’après-midi et aussi "un ex-ami- de l’accusé".

Il explique qu’il était malade le jour de la noce et qu’il a passé la soirée à faire des aller-retour entre la salle des fêtes et sa voiture pour se reposer. "J’ai entendu l’accusé demander à Maëlys de passer par l’entrée du DJ tandis que lui passait par l’entrée principale. Après je suis retourné me poser dans ma voiture et ma compagne m’a réveillé plus tard pour me dire qu’une enfant avait disparu".  

A l’instar de son frère Kevin, il assure que l’accusé n’a pas participé aux recherches avec eux. Cette version contredit celle de Nordahl Lelandais, qui disait avoir cherché l'enfant en compagnie de ses amis. 

16h55 : Des photos de l’accusé prises le soir du mariage sont présentées au témoin. On y voit Nordhal Lelandais vêtu d’un bermuda et d’un tee-shirt bleu.   L’avocat de la défense lui demande s’il a vu des photos de l’accusé dans la presse, avant de l’identifier formellement auprès des gendarmes comme celui que la fillette avait appelé "tonton".

"Je ne sais plus" souffle Anthony.

"Donc ce n’est pas impossible" conclut Me Jakubowicz avant de se rassoir.  

16h48 : Me Jakubowicz revient sur les déclaration du témoin après le drame. Interrogé par les gendarmes le lendemain du mariage, ce dernier déclare ne rien avoir vu d’anormal.

C’est seulement le 31 août, lors d’une nouvelle audition, qu’il raconte avoir entendu Maëlys dire à Nordahl Lelandais "arrête Tonton". Face à l’avocat de la défense, il reconnait avoir parlé de cette scène à sa compagne le soir du drame.

"Pourtant, votre compagne ne va pas en parler non plus lorsqu’elle est interrogée juste après la disparition. De tous les deux, il n’y en a pas un seul qui a l’esprit de dire qu’il avait vu Maëlys à l’entrée avec un type qu’elle appelait tonton ?" demande Me Jakubowicz. 

Anthony rougit et semble gêné. Sa réponse est à peine audible : "Je suis sûr qu’elle l’a appelé tonton".

16h30 : L’audience reprend. Anthony, un ami des mariés lui aussi présent lors de la soirée de mariage, est appelé à la barre.

Il raconte qu’il a entendu Maëlys appeler Nordahl "tonton" pendant la soirée. Mais il a attendu quatre jours avant d'en parler aux gendarmes. La présidente lui demande pourquoi il n’a pas parlé plus tôt de cette "information cruciale". Il répond que ça a mis du temps à "revenir". 

16h04 : L’avocat de la défense souhaite lui aussi questionner le témoin. Kévin est invité à donner de nombreux détails sur le déroulé de la soirée. Puis il quitte la barre.

L'audience est suspendue et reprendra à 16h30 avec l'audition de deux autres invités du mariage. 

15h59 : Après les questions de la présidente, c’est au tour du collaborateur de Me Rajon d’interroger Kévin. Les mains enfoncées dans son pull bleu vif, le trentenaire revient sur les premières recherches, peu après que la disparition de Maëlys ait été signalée.

Il se souvient aussi d'un coup de téléphone, le lendemain, de Nordahl Lelandais où ce dernier lui demande si la fillette a été retrouvée. "Puis il nous a rejoint sur le parking de la mairie et nous a fait la bise comme un lâche. Pour monter son alibi, il nous a utilisé. Encore maintenant, il joue avec tout le monde".

15h50 : Le témoin explique avoir ensuite perdu de vue l’accusé pendant la soirée. Il se souvient l’avoir croisé dehors, alors qu’il fumait un joint. "Nordahl a refusé de fumer et a dit qu’il ne touchait plus rien" détaille-t-il.  

"Et au moment de la disparition, est-ce que vous vous trouvez avec Nordahl ? Car il dit qu’il a cherché la petite avec vous et votre frère ?" demande la présidente.

"Pas du tout, réfute le témoin. Oui j’ai cherché avec mon frère, mais il n’était pas avec nous. Le dernier souvenir de lui que j’ai, c’est une Audi A3 qui quitte la salle des fêtes juste avant l’arrivée des gendarmes. A ce moment là, j'ai pensé qu'il partait parce qu'il avait de la coke dans sa voiture". 

15h38 : Un nouveau témoin, gardien dans une résidence pour personnes âgées, se présente à la cour. Il s’agit de Kévin, 34 ans. Frère de l’un des témoins du marié, il explique avoir été invité au vin d’honneur.

Tout comme l'accusé, il n’était pas invité au repas mais obtient l’autorisation du marié de revenir en fin de soirée. "On s'est mis d'accord avec Nordahl Lelandais pour se retrouver vers 23h30 / minuit sur le parking et faire la fête" se souvient-il.  

15h34 : Me Rajon interroge sa cliente. Il revient sur la notion de "proximité" entre Nordahl et sa fille, caractérisée selon lui par le surnom de "copain", par le sujet des chiens et par l’invitation de Maëlys à rencontrer l’accusé. Jennifer Cleyet-Marrel approuve sa théorie et retourne prendre place sur le banc des parties civiles. 

15h26 : Me Jakubowicz, l’avocat de la défense, prend le micro. Des rires surviennent dans la salle. "J’aimerais bien poser mes questions sans ces rires sarcastiques à chaque fois que je prends la parole, s’agace-t-il. Je trouve ça extrêmement désagréable et ça nuit à la sérénité de ces débats".

Puis il interroge la mère de la victime sur la notion de "tonton" et de "copain" et veut savoir pourquoi la petite fille a surnommé ainsi l'accusé. Jennifer Cleyet-Marrel répète que Maëlys et Nordahl Lelandais avaient sans doute fait connaissance avant la scène de la table, mais ne sait pas exactement quand. 

"C'est lui qui a approché ma fille et ce n'est pas ma fille qui est allée vers lui. Je pense qu'il l'a attirée vers lui en lui parlant des chiens" argumente-t-elle. 

La présidente émet l'idée que Maëlys et Nordahl Lelandais auraient pu se rencontrer pendant le vin d'honneur. La mère de la fillette approuve cette possibilité, mais reconnait n'avoir rien remarqué. 

15h15 : La présidente rappelle Jennifer Cleyet-Marrel à la barre. Elle lui demande de raconter à nouveau "la scène de la table" car son témoignage contredit la version de David, son cousin, également témoin de la scène.  

"Je me suis levée pour aller aux toilettes et j’ai croisé ma fille, explique la mère de famille. Elle revenait de la salle des enfants et m’a demandé si elle pouvait voir les chiens de son copain. Et je l’ai accompagnée". A son tour, elle s’appuie sur le plan de table pour monter son déplacement.  

Les versions de Jennifer et David divergent sur un fait : Maëlys a-t-elle rejoint la table de l’accusé avec sa mère ou était-elle déjà en train de converser avec lui lorsque sa mère est arrivée ?

En tout cas, la mère de la fillette n'est "pas d'accord" avec son cousin. Selon elle, Maëlys n'est pas allée seule discuter avec l'accusé à sa table. Mais elle reconnait qu'ils avaient déjà fait connaissance, car la petite fille a parlé de son "copain". 

15h08 : Un plan de la salle est projeté sur l’écran géant. Le témoin est invité à montrer la sortie du parking. " L’ensemble des gens qui partent doivent donc longer les bâtiments pour sortir avec leur véhicule" souligne l'avocat de la défense.

15h05 : L’avocat de Nordahl Lelandais veut savoir à quel moment s’est produite "la scène de la table" lorsque Maëlys et sa mère ont regardé les photos de chiens sur le téléphone de l’accusé. "Voilà la faiblesse du témoignage humain et ses limites" démontre l’avocat, lorsque le témoin reconnait ne pas se souvenir de l’heure exacte.

14h50 : Me Jakubowicz, l’avocat de Nordahl Lelandais, se lève pour poser des questions. Il veut savoir à quelle table était assis le témoin pendant le mariage, et où il se trouvait par rapport à l’accusé.

La présidente Valérie Blain demande à ce que soit projeté le plan des tables, qui portaient toutes des noms de massifs. Avec un laser, David montre sa chaise ainsi que celle de l’accusé. Puis il retrace le déplacement de sa cousine, qui a rejoint sa fille à la table de Nordahl Lelandais. "Le diable se cache dans les détails" assume l'avocat, qui demande de nombreux éléments au témoin. Il veut montrer que ce dernier n'était pas bien placé pour voir toute la scène. 

14h45 : C’est au tour de Me Caroline Remond, avocate des petites cousines de l’accusé, d’interroger le témoin. "Vous avez employé énormément de superlatifs dans votre déposition, vous êtes le témoin qui exprime le plus sa colère depuis le début" analyse l’avocate. "Ca fait 4 ans que ça bout à l’intérieur, et qu’on a énormément de choses à exprimer. On ne peut pas se retenir" reconnait-il.

Puis il est invité à parler des trois moments où il a croisé l’accusé pendant la noce. "Avait-il l’air bourré ou sous l’effet de la drogue ?" demande Me Remond. "Non pas plus que ça" répond le témoin.

14h37 : A la demande de Me Rajon, le témoin raconte "l’après". Il décrit son sentiment d’impuissance, son incapacité à aider ses proches plongés dans une attente interminable. Il explique aussi avoir souffert des commentaires publiés sur les réseaux sociaux. "On s’est fait insulter, j’ai reçu des menaces. On a raconté que j’avais enlevé la petite sur Twitter, dénonce-t-il. Ce sont les à-côtés de l’affaire qui font qu’on se sent impuissant mais aussi pris à partie par des gens qu’on ne connaît même pas".

David, qui raconte avoir été très actif sur les réseaux sociaux au moment de l'enquête, parle par exemple d’un message malveillant envoyé par le frère de Nordahl Lelandais. "C’était des provocations pour me faire péter un plomb" résume-t-il. 

14h30 : L’un des collaborateurs de Me Rajon, avocat de la mère de Maëlys, demande au témoin de revenir sur le moment où tout a basculé. "Quelle est l’ambiance à ce moment-là ? Comment se comportent les uns et les autres ?" questionne-t-il.  

"L’ambiance est lourde, on se demande ce qui arrive. Et plus on cherche, plus on se dit que ce n’est possible, qu’on est pas en train de vivre ça, relate le quadragénaire, avec un débit très rapide. Quand on commence à chercher dans des chambres froides et des poubelles, c’est l’enfer. On voit ses parents qui sont désœuvrés, paniqués. Tout le monde pleure, les grands-parents reviennent. C’est la panique".

14h23 : A la demande de la présidente, il revient sur le moment où il a vu Jennifer Cleyet-Marrel rejoindre sa fille, qui était en train de regarder les photos de chiens sur le téléphone de l'accusé. Il reconnait que rien ne lui avait paru suspect à ce moment-là. "C'est un mariage, on ne pense pas au pire, ajoute-t-il. Pour moi, à la base c'est une scène lambda"

Puis il explique y avoir repensé après la disparition de la fillette. "C'est une gifle, on essaye de tout se remémorer mais au bout d'un moment, on ne sait plus" reconnaît-il. 

14h20 : La présidente interroge le témoin sur la personnalité de Maëlys. Il présente une enfant timide, réservée, à qui il faut "du temps" pour être en confiance. 

14h15 : Le premier témoin à déposer cet après-midi était présent lors du mariage au cours duquel Maëlys a disparu. Il s’agit de David, un homme de 41 ans tout vêtu de noir. Il se présente comme le cousin de Jennifer Cleyet-Marrel, la maman de la fillette. "C’était une magnifique soirée de mariage jusqu’au raz-de-marée qui a renversé ma famille" raconte-t-il.  

Il se souvient avoir vu Maëlys et sa mère regarder les photos de chiens sur le téléphone de Nordahl Lelandais au cours de la soirée. Puis il raconte les premières recherches, lorsque les invités se sont rendu-compte que la fillette avait disparu : "On a commencé à chercher sous les tables, elle n’était pas là. Puis arrive le moment où on commence à faire les extérieurs, à chercher dans le parking. Je me suis retrouvé à chercher dans un champ, puis au bord d’une rivière à crier son nom dans la nuit. Et aucune réponse".  

14h10 : La cour vient de prendre place, l’audience reprend. Après les dépositions des mariés et d’une de leurs invités ce matin, d’autres témoins doivent se relayer à la barre pour raconter la soirée au cours de laquelle Maëlys a disparu. 

12h14 - Me Jakubowicz souligne qu'il s'agit de photomontages pornographiques et non pédopornographiques. "Le point sordide, dégueulasse, sur lequel tu as été interrogé est circonscrit à ton obsession du sexe féminin d'une femme ?", demande-t-il à son client. "Bien sûr", répond Lelandais.

L'audience est suspendue. Elle reprendra à 14 heures.

12h12 - Me Boguet interroge l'accusé sur son "rapport extrêmement sexualisé aux autres", évoquant notamment la vingtaine de photomontages pornographiques retrouvés dans son ordinateur. Il le reconnaît. "Ca n’a pas toujours fonctionné comme ça, nuance Lelandais. En 2016, 2017, je reconnais l’avoir fait." Il fait référence à ces deux années comme étant les dernières qu'il a passées en liberté. Deux années également marquées par des "ruptures sentimentales".

12h06 - La présidente demande à Lelandais de se lever. Elle questionne l'accusé sur des contacts qu'il a entretenu avec Jeanne* (le prénom a été changé) une ex-collègue de la témoin qui vient de quitter la barre. Jeanne a affirmé que Lelandais l'avait draguée lourdement.

La présidente indique qu'entre autres photos pornographiques, des photomontages ont été retrouvés dans l'ordinateur de Nordahl Lelandais. Une "photo pornographique" où a été apposé le visage de Jeanne est notamment découverte. "Je la trouvais jolie", se défend l'accusé. "C'était quelque chose qui me plaisait."

11h57 - Nordahl Lelandais a-t-il vraiment joué au ballon avec Maëlys ? "Il lui a fait plusieurs fois la passe", affirme la témoin auprès de Me Jakubowicz. L'avocat de la défense se demande si l'accusé ne lui a pas simplement "fait une passe", une nuance selon lui "extrêmement importante".

11h50 - Questionnée par Me Rajon, la témoin affirme avoir été "harcelée" par le frère de Nordahl Lelandais sur son lieu de travail. L'avocat de l'accusé, Me Jakubowicz, s'adresse à présent à elle pour revenir sur ces faits. Il souligne qu'elle a déposé plainte contre le frère de Lelandais, il a été relaxé. La jeune femme précise que le parquet a fait appel de cette décision.

11h47 - Pour la témoin, Maëlys était une petite fille "souriante", mais surtout "très méfiante". Quant à elle, depuis cette soirée de mariage, elle dit n'avoir "plus confiance en personne". "On est un peu des dommages collatéraux. La famille adverse n’est pas la seule à souffrir. Nous aussi on subit les conséquences, le harcèlement. On se fait insulter, on vient me harceler sur mon lieu de travail", affirme la jeune femme.

11h43 - Interrogée par Me Rajon, l'avocat de la mère de Maëlys, la témoin revient sur la chronologie des faits. "Quand elle disparaît, on cherche pendant un bon moment. A l’arrivée des gendarmes, on est un peu perdus", se rappelle-t-elle.

La jeune femme revient sur sa première audition par les gendarmes, quelques heures après la disparition de Maëlys. "J'étais là sans être forcément là", ajoute la témoin.

11h35 - Aux premiers instants de l'enquête sur la disparition de la fillette, la témoin ne signale pas cette interaction avec Nordahl Lelandais. La présidente cherche à comprendre pourquoi. "Je n'y ai pas pensé", se justifie la jeune femme.

11h33 - La jeune femme, qui se présente comme la cousine de Maëlys, a vu Nordahl Lelandais jouer au ballon avec la fillette au cours de la soirée. Elle ne connaissait pas l'accusé avant de le croiser au mariage.

11h28 - L'audience est reprise. Une invitée du mariage lors duquel la petite Maëlys a disparu se présente à la barre.

11h02 - "On pensait le connaître", regrette Anne-Laure, questionnée par Me Jakubowicz. L'avocat lui demande si elle a vu Nordahl Lelandais s'adresser à Maëlys au cours de la soirée. Elle réfute. L'audience est suspendue, elle reprendra à 11h20.

10h53 -  Elle décrit Nordahl Lelandais, quelqu'un de "très jovial, un bon vivant, qui aimait faire la fête" bien qu'"un peu vantard". La mariée se questionne sur les actes qui sont reprochés à l'accusé. "Est-ce qu’il a toujours été comme il est aujourd’hui et on ne l’a pas perçu quand on avait 20 ans ? Je ne sais pas, et c’est une question qui me triture."

10h47 - La mariée évoque la "noirceur" de l'accusé et sa "dangerosité". "Il ne va pas être jugé pour tous ses crimes. Il n’est pas jugé pour les dommages collatéraux dont on fait partie, pour toutes les séquelles psychologiques, pour les vies brisées. Oui, il est dangereux, il nous a dupés et on le regrette amèrement", affirme-t-elle.

10h41 - Lelandais se rassoit. C'est au tour d'Anne-Laure, la mariée, de témoigner devant la cour.

10h37 - La présidente demande à l'accusé de se lever. Elle l'interroge sur les raisons de sa présence au mariage alors qu'il n'y était à l'origine pas invité. "Quand je l’ai (le marié, ndlr) appelé, c’était pour le féliciter. De la conversation, il m’a proposé de passer au vin d’honneur", répond Lelandais qui se dit "un petit peu" contrarié de ne pas avoir été convié dans un premier temps.

10h30 - Me Jakubowicz interroge le témoin sur sa perception de Nordahl Lelandais. "L’homme que vous avez connu 5 ans avant les faits n’est pas capable de commettre l’abomination qui l’amène ici aujourd’hui ?", demande l'avocat.

"C’était le Nordahl avec qui ça se passait bien avec les enfants, avec tout. Quand j’entends ce qu’il a fait à des petites filles, ça me fait froid dans le dos (...) Comment on peut, avec autant de discernement, autant de maîtrise, duper tout le monde ?", répond le marié. Me Jakubowicz tente de revenir aux faits.

10h22 -  Le témoin s'adresse à Nordahl Lelandais, assis dans le box des accusés. "Si Maëlys ne t’avait pas arrêté, tu aurais fait quoi derrière ? C’était quoi ton objectif ? Tuer et violer encore ? Moi, je ne te reconnais pas", lance-t-il.

10h17 - "Il est peut-être venu au mariage avec une autre idée en tête que de faire la fête", se demande le témoin, questionné par Me Remond. Le marié se questionne sur l'état de Nordahl Lelandais à la fin du mariage, ce dernier affirmant avoir vomi. "J’arrive à reconnaître une personne qui a consommé trop d’alcool. Là, il allait très bien. Comme une fin de soirée sans avoir fait d’excès", remarque-t-il.

10h12 - "Vous finissez tous, les uns après les autres, par culpabiliser sur la situation. C’est d’ailleurs ce qui interpelle", remarque Me Boguet, l'avocat du père de Maëlys, à propos des dépositions des différent témoins. "Est-ce qu’au-delà de la colère que vous avez exprimée, on pourrait parler d’un sentiment de trahison ?", demande-t-il au marié.

"Au début, j’ai eu ce sentiment de trahison. Mais quand on brosse son portrait, c’est une personne que je ne connais pas. Il nous a dupé pendant combien d’années ? Je ne sais pas", se questionne Eddy.

10h05 - Me Rajon, l'avocat de la mère de Maëlys, tente de comprendre pourquoi le témoin a invité Lelandais à son mariage alors qu'il ne l'avait pas vu depuis plusieurs années. "Il connaissait du monde, il y a une confiance qui s'installe", se justifie-t-il.

9h57 - "Ça me fait mal qu’il essaye de se cacher derrière la drogue, l’alcool", réagit le témoin. Il évoque quelqu'un qui pouvait se montrer "bagarreur", qui "aimait plaire". Au mariage, alors qu'il n'avait pas vu Lelandais depuis 5 ans, Eddy ne remarque pas de changement dans la personnalité de l'accusé. "J'avais l'impression que c'était la même personne. Pour moi, rien n'avait changé", affirme-t-il.

9h45 - "Mis bout à bout, il y avait quand même beaucoup d’éléments où j’avais des doutes", poursuit le marié. Il apprend que Lelandais a minutieusement nettoyé sa voiture le lendemain de la disparition de Maëlys. Et toujours aucun appel de sa part.

"Pour un ami, c’est quand même bizarre. L’indifférence qu’il avait à ce moment-là, c’est encore un voyant qui s’est allumé", ajoute Eddy qui a longtemps eu des doutes sur l'implication de l'accusé, sans vouloir y croire. "Quand les faits sont là, on tombe de haut."

9h38 - "Quand on nous dit que Maëlys a disparu, on n’y croit pas", se rappelle le quadragénaire. "Pendant un quart d’heure, je n’y crois pas. On ne la trouve pas, donc on commence à s’affoler. On ne comprend pas."

Au cours des recherches, il croise Nordahl Lelandais qui lui dit ne pas avoir vu la fillette. Le marié a rapidement "ciblé" l'accusé dans ses déclarations aux gendarmes. Son comportement le questionne, notamment son départ au beau milieu des recherches.

"Le connaissant, il est toujours en train d’aider les autres. Normalement, il serait parti chercher ses chiens pour nous aider", poursuit le témoin.

9h32 - Le témoin connaît Nordahl Lelandais depuis une vingtaine d'années. Au fil du temps, ils se perdent de vue. Mais trois jours avant son mariage, Eddy reçoit un appel de Lelandais. Il lui propose de venir pour l'apéritif. Tous deux ne s'étaient pas revu depuis cinq ans. Puis Lelandais est invité pour le gâteau et la fin de la soirée.

9h27 - Eddy, le marié, témoigne en premier pour faire part de la "colère" qu'il éprouve depuis 4 ans. "J’éprouve de la colère parce que j’ai fait rentrer le loup dans la bergerie. J’avais une certaine confiance en lui. Mes amis, ma famille, avaient confiance en moi", regrette le témoin.

"Je suis là devant vous mais je ne crois pas en la justice en France. Il n’aura jamais les peines que j’estime qu’il devrait avoir. Il a touché tellement de familles, des préjudices partout. Sa peine ne sera jamais, pour moi, assez haute", dit-il froidement.

9h17 - L'audience est reprise pour cette septième journée du procès de Nordahl Lelandais. Les mariés sont attendus à la barre ce matin pour revenir sur la soirée de l'enlèvement de Maëlys de Araujo à Pont-de-Beauvoisin le 27 août 2017.

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