DIRECT. Procès affaire Maud Carretta : de 6 à 10 mois de prison avec sursis requis pour 4 policiers grenoblois

Le procès de l'affaire Maud Carretta se déroule ce lundi 8 octobre 2018 à Lyon. 4 policiers grenoblois comparaissent après la manifestation au cours de laquelle une étudiante avait perdu un oeil en 2007. Les principaux moments forts de cette audience sont à suivre dans cet article.

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4 policiers grenoblois sont jugés ce lundi 8 octobre 2018 à Lyon. La justice devra déterminer leur niveau de responsabilité après la manifestation au cours de laquelle une étudiante en médecine, Maud Carretta, avait perdu un oeil. C'était en 2007, en marge d'une manifestation à Grenoble. Depuis 11 ans, la jeune femme réclame réparation.

L'une de nos équipes assiste à l'audience. Voici les dernières informations en provenance du palais de justice.




22h30 : l'avocat des trois policiers a demandé leur relaxe et l'avocat du commissaire une simple amende. Poursuivis pour violences involontaires, ils encourent une peine maximale de trois ans d'emprisonnement. Le jugement a été mis en délibéré au 10 décembre.

21h00 : le procureur requiert : 10 mois de prison avec sursis pour le commissaire qui dirigeait les opérations de maintien de l'ordre, 8 mois avec sursis pour le policier qui a reconnu avoir agi de son propre chef et 6 mois avec sursis pour les 2 policiers de la brigade canine.

20h30 : le procureur : "On était pas dans une situation périlleuse. On a utilisé ces grenades, non pas pour mettre fin à une situation de danger mais à titre préventif".

20h15 : le procureur va requérir sur le chef de "blessures involontaires par violation d'une obligation de sécurité et de prudence ayant entraîné une ITT de plus de 3 mois". Le procureur : "Il s'est écoulé près d'une 1/2 heure entre la sommation et le tir. De plus, ce ne sont pas les mêmes personnes qui étaient présentes à ces 2 moments. Enfin, le haut-parleur qu'on a laissé dans la voiture parce que c'était pas très pratique, il aurait été utile dans cette manifestation". Selon le procureur, "on a pris certaines libertés avec la loi".

19h40 : Maître Gerbi : Si les sommations avaient eu lieu, tous les témoins se seraient mis à l'abri". "Tous les policiers reconnaissent avoir lancé une grenade mais aucun n'est en capacité de dire si elle a atterri". "Aucun des policiers ne prend ses responsabilités, cela fait 11 ans qu'ils se renvoient la balle". "Pour madame Carretta, c'est le procès de l'erreur humaine, après 11 ans d'attente".

19h30 : Maître Gerbi, avocat de la défense : "Madame Carretta n'est pas là pour remettre en cause les carrières de ces 4 policiers". "On est pas en état de guerre, il va donc falloir prouver s'il s'agit d'un accident ou d'une erreur judiciaire".

19h05 : Parmi les 4 policiers, 2 travaillaient à la brigade canine. Ils expliquent que c'était la première fois qu'ils faisaient du maintien de l'ordre et utilisaient des grenades de désencerclement.

17h40 : le tribunal interroge le commissaire au sujet de l'usage des grenades de désencerclement : "dans la notice, il est indiqué 'à utiliser en cas de danger'. Comment vous expliquer qu'on vous remette çà" ? Le commissaire : "On était dans le cas où potentiellement un groupe pouvait se reformer". Le président : "Mais vous n'étiez pas en danger".

17h35 : le commissaire : "c'est très compliqué de distinguer les passants des manifestants quand on vous demande de disperser un groupe avant même qu'il ne se forme et qu'il devienne menaçant".

17h28 : le commissaire : "on avait eu de nombreuses dégradations dans la journée. On voulait disperser ce groupe pour éviter que d'autres personnes le rejoignent".

17h18 : le président lui fait remarquer que ce n'est pas la procédure indiquée dans les textes : les fusées sont un moyen subsidiaire, le principe c'est le haut-parleur "car certaines personnes peuvent ne pas comprendre la signification des fusées".

17h15 : le commissaire explique qu'il n'a pas fait de sommations par haut-parleur, mais en utilisant des fusées rouges... "C'était l'habitude à l'époque".

17h10 : le commissaire qui dirigeait les opérations est à la barre : "J'ai une compassion pour la victime qui a été blessée et qui ne participait pas à la manifestation".

16h55 : Maud Carretta : "Il n'y avait pas d'attroupement, il y a sans doute eu une erreur (des policiers). J'attends une reconnaissance de ce qui s'est passé."

16h50 : Maud Carretta : "Ce soir-là, on ne se sentait pas en insécurité et on a pas vu d'attroupement. Sinon, jamais on se serait arrêté là".

16h46 : Maud Carretta était en 4e année de médecine. Elle a été hospitalisée 15 jours après avoir reçu un éclat de grenade de désencerclement dans l'oeil gauche.

16h40 : l'audience reprend avec l'audition de la victime, Maud Carretta.

16h29 : l'audience est suspendue une dizaine de minutes.

16h25 : l'amie toujours : "Si j'avais entendu un ordre d'évacuation, j'aurais demandé par où on pouvait évacuer".

16h22 : l'amie de Maud Carretta : "On a pas vu d'armes, ni vu d'hostilités envers la police. J'ai vu un policier s'approcher de nous rapidement, puis j'ai entendu un bruit entre le policier et Maud".

16h18 : un dernier témoin est interrogé. Il s'agit de l'amie avec qui Maud Carretta venait de dîner au restaurant : "On sortait du restaurant avec Maud. On ne savait pas qu'il y avait des manifestations et on a pas compris tout de suite de quoi il s'agissait. Il y avait très peu de monde".

16h10 : un 3e témoin se présente à la barre, le mari du couple.

15h50 : on passe à un 2e témoin, la femme d'un couple qui passait sur la place Grenette ce soir-là : "en sortant du restaurant, j'ai entendu des policiers dire entre eux 'on va les éclater'. Puis je me suis avancée vers le groupe d'une dizaine de personnes qui étaient présentes, j'ai entendu 2 détonations dans mon dos et j'ai ressenti une énorme douleur dans le dos. Pendant 2 ans, je n'ai pas pu m'asseoir en tailleur".

15h21: le photojournaliste : "à ce moment là, il y avait moins d'une vingtaine de personnes sur la place (manifestants et non-manifestants). Avant le jet de la grenade, il y avait quelques discussions véhémentes avec les forces de l'ordre mais pas de violences".

15h10 : le photojournaliste, qui à l'époque n'était pas encore professionnel : "j'ai été surpris par l'usage des grenades. Les policiers sont arrivés très rapidement. Il y avait peu de monde sur place, on était pas une menace".

14h50 : le premier témoin est interrogé. Il s'agit d'un photo-journaliste présent sur place pour faire des photos. La cour examine les photos.

14h15 : l'audience débute avec l'évocation de la soirée au cours de laquelle la jeune femme a été gravement blessée.

14h02 : l'audience a débuté à 14 heures. Les 3 policiers grenoblois et leur commissaire sont présents, de même que la victime Maud Carretta.



 

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