Après l'incendie qui a ravagé, ce lundi 13 janvier, un bâtiment d'Enedis à Seyssinet-Pariset, le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant s'est exprimé devant la presse. Il a annoncé avoir contacté le procureur national antiterroriste pour lui proposer de se saisir de l’enquête.
Treize véhicules ont été impactés par l'incendie qui s'est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi dans un bâtiment Enedis à Seyssinet-Pariset, près de Grenoble. Un incendie criminel revendiqué dans la journée sur un site anarchiste.
Le procureur de la République, Eric Vaillant s'est exprimé sur cette affaire devant la presse. Il a notamment annoncé avoir contacté le procureur national antiterroriste pour lui proposer de se saisir de l’enquête.
La conférence de presse s’est tenue quelques heures seulement après les faits. Le procureur de la République s’est adressé à la presse durant une quinzaine de minutes.
Il est d’abord revenu sur l’incendie et les dégâts provoqués. Treize véhicules d'Enedis détruits ou endommagés, dont cinq camions équipés de grues utilisés pour la maintenance du réseaux. Le préjudice sera "sans doute supérieur à 2 millions d’euros".
Eric Vaillant a rappelé que c'était la seconde fois en trois ans que l'entreprise était ainsi visée. Le 30 mai 2017, 13 véhicules d'Enedis avait été incendiés à Grenoble.
A Seyssinet-Pariset, les incendiaires auraient laissé sur place "un certain nombre éléments" qui pourront être exploités par la police technique et scientifique pour remonter jusqu'aux incendiaires a expliqué le procureur qui n'en dit pas davantage pour préserver l'enquête.
Une enquête qu'il souhaite confier au procureur national antiterroriste. Eric Vaillant considère ce nouvel incendie, revendiqué en fin de matinée "de manière rapide et crédible par l’ultragauche libertaire sur son site internet habituel et dans son style habituel" comme un acte terroriste.
"On peut avoir différentes appréciations de ce dossier. Pour ma part, j’estime qu’il s’agit d’un attentat terroriste et que l’on pourrait attribuer à l’ultragauche libertaire."
Eric Vaillant a expliqué que cette demande n'était pas une première. "Cette qualification terroriste nous l'avons envisagée depuis très longtemps" mais jusqu'à présent le parquet national antiterroriste n'a pas souhaité se saisir des enquêtes.
L'incendie criminel de Seyssinet s'ajoute, en effet, à une longue liste d'incendies criminels qui ont débuté à Grenoble il y a trois ans.
Depuis janvier 2017, une douzaine de lieux symboliques de l'agglomération ont été la cible d'incendies revendiqués par l'ultragauche libertaire : les casernes de gendarmerie de Grenoble et de Meylan, la mairie de Grenoble, les locaux de France Bleu Isère, l'église Saint-Jacques, le centre de culture scientifique "La Casemate".
Ont également été visées des installations du centre communal d'action sociale, du groupe de BTP Eiffage, de la société des transports en commun (TAG) ou encore des antennes relais TDF.