Disparition de Marie-Thérèse Bonfanti : ce que l'on sait de l'enquête en cours et du profil du suspect

Le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, a tenu une conférence de presse, ce jeudi 12 mai, suite à l'interpellation et la mise en examen d'un homme de 56 ans suspecté du meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, disparue le 22 mai 1986 à Pontcharra (Isère).

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L'affaire Marie-Thérèse Bonfanti pourrait toucher à son terme, 36 ans après la disparition de la jeune fille, le 22 mai 1986 à Pontcharra (Isère). D'après les premières informations du Dauphiné Libéré, confirmées par l'avocat de la famille, Me Bernard Boulloud ce jeudi 12 mai, un homme a été interpellé en début de semaine et a été mis en examen.

Voici ce que l'on sait du suspect et de l'enquête en cours :

Un homme connu de la justice ?

L'individu interpellé est un homme de 56 ans. Interpellé dimanche 8 mai, il a été placé en garde à vue et a reconnu avoir tué Marie-Thérèse Bonfanti, le 22 mai 1986. Il a également reconnu les faits devant le juge d'instruction, qui a mis en examen le suspect pour "enlèvement, séquestration et pour meurtre", a indiqué le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, en conférence de presse, ce jeudi.

L'homme interpellé faisait partie des trois premiers suspects de l'enquête à l'époque, avec le mari de Marie-Thérèse Bonfanti et un locataire de l'immeuble où la victime livrait des journaux le 22 mai 1986, tous deux disculpés depuis.

Le suspect, Y.C, âgé de 21 ans à l'époque, était le propriétaire de l'immeuble de six logements où Marie-Thérèse Bonfanti effectuait sa tournée. Il était également le propriétaire de la maison mitoyenne, où il logeait.

Il avait déjà eu affaire avec la justice dans sa jeunesse. En 1979, alors âgé de 14 ans, il avait "agressé une jeune femme sur son vélo". En avril 1985, il a également "agressé une automobiliste par étranglement", indique Boris Duffau, procureur de la République adjoint. Un acte qui lui a valu à l'époque 8 mois de prison avec sursis ainsi qu'une amende de plusieurs centaines de francs.

Les circonstances de la disparition

Le 22 mai 1986, Marie-Thérèse Bonfanti, 25 ans, mariée et mère de deux enfants, disparaissait à Pontcharra (Isère). Elle avait été aperçue pour la dernière fois par une voisine près de l'immeuble situé au 1140 avenue de la gare. Un ensemble de logements désormais détruit.

Vers 15h30, deux témoins, des employés de la SNCF, avaient rapporté avoir entendu des cris "longs et dégressifs". Le soir, Marie-Thérèse Bonfanti n'était pas venue récupérer son enfant de 6 mois chez sa nourrice et n'était pas rentrée à son domicile. Son mari avait donné l'alerte le soir-même. Les circonstances de sa disparition sont longtemps restées mystérieuses. Mais, plusieurs éléments ont orienté les enquêteurs vers la piste criminelle.

"Elle sort de sa voiture, laisse les clés sur le contact et ouvre le coffre, prend le paquet, va le déposer. Il est environ 15h30 et plus personne ne l'a vue sortir. Des témoins ont entendu un grand cri (...) des cris aussi intenses, ça ne s'oublie pas", retraçait Me Bernard Boulloud, l'avocat de la famille Bonfanti, en mai 2021 alors que de nouvelles recherches avaient été entreprises sur les lieux de sa disparition.

Une dispute à l'origine de la disparition ?

D'après les déclarations du suspect lors de ses interrogatoires, il aurait agi sur le coup de la colère. "Il a expliqué avoir eu une altercation verbale avec Marie-Thérèse Bonfanti, sa voiture gênant le passage de la sienne au retour de ses courses", indique Boris Duffau.

A la suite de cet accrochage, Marie-Thérèse Bonfanti se serait rendue au domicile du suspect, situé dans la maison mitoyenne, pour lui demander de s'excuser. Y.C l'aurait saisie "par le cou à deux mains" et l'aurait étranglée.

Il aurait ensuite, toujours selon ses déclarations, placé le corps dans le coffre de sa voiture, roulé "quelques kilomètres" et caché le corps "en pleine nature".

Le suspect avait déjà été entendu aux moments des faits, ainsi que sa compagne. Mais faute de preuve, de corps et d'éléments concrets, il avait été relâché.

Vers un long travail d'enquête

Selon le procureur, le suspect ne fait état d'aucun mobile sexuel. Depuis ses aveux, Y.C coopère avec les forces de l'ordre afin de retrouver les ossements de Marie-Thérèse Bonfanti : "De grosses opérations nous attendent", a également déclaré Eric Vaillant. La découverte des ossements de Marie-Thérèse Bonfanti est désormais la priorité des enquêteurs.

L'avocat de la famille Bonfanti, Me Bernard Boulloud, a de son côté fait part du "grand soulagement" de ses clients soutenus par l'association d'Assistance et recherche de personnes disparues. Après tout ce temps, le mari de la victime, Thierry Bonfanti, ne ressent "pas de haine", a-t-il assuré.

M. Vaillant s'est félicité de l'élucidation de ce "cold case", la deuxième à Grenoble en moins d'un an, a-t-il souligné, après celle de l'affaire Marinescu en juin 2021. Dans cette affaire, un homme avait été mis en examen et incarcéré, 28 ans après les faits, pour l'assassinat de sa femme et le meurtre et viol de sa fille, retrouvées égorgées en 1993 près de Grenoble.

Ce résultat est "d'abord la conséquence de la persévérance des familles aidées par leurs avocats et les associations des familles de disparus", qui a été "parfaitement relayée par la volonté de la justice et des services d'enquête de faire toute la vérité sur ces affaires anciennes", a-t-il souligné.

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