Plusieurs milliers de personnes venues de toute la France ont convergé à Paris, ce samedi, pour manifester pour les droits des sans-papiers lors d'une "marche des solidarités". Les 70 Grenoblois partis à pied, le 29 septembre, jusqu'à la capitale, aimeraient achever leur périple devant l'Elysée.
Pluie, froid, ampoules... Les dix-neuf jours derniers jours des membres du collectif Sans-papiers 38 (CSP38) ont été pavés de difficultés. Des embûches qui paraissent pourtant peu de chose au regard du quotidien de ceux qui préfèrent être appelés "demandeurs de papiers".
"On est très fatigués, mais c'était magnifique. On a passé trois semaines comme des frères, sourit Oussama, représentant du CSP38. On marche pour demander nos droits, pacifiquement, car on n'en peut plus de cette vie de précarité."
"Le gouvernement reste sourd à nos demandes"
Partis à pied de Grenoble le 29 septembre, les 70 membres du collectif, dont 40 sans-papiers, sont arrivés ce samedi à Paris. Ils sont venus grossir les rangs de la "marche des solidarités", un cortège rassemblant des manifestants venus de toute la France, constitué à l'appel de 15 collectifs, des Etats généraux des migrations et de plus de 120 organisations. Au fil de leur parcours et, ils l'espèrent, bien que la préfecture de police de Paris leur en est interdit l'approche, jusque devant le palais de l'Elysée, ces Grenoblois ont porté trois principales revendications : la régularisation des sans-papiers, la fermeture des centres de rétention administrative, et le droit au logement pour toutes et tous.
"Le gouvernement reste sourd à nos demandes, malgré les deux premiers actes", explique Oussama, évoquant les marches du 30 mai et du 20 juin à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Rennes, Montpellier et Strasbourg.
Place de la République, à 15 heures, entre les slogans et les klaxons, le représentant du CSP38 ne se décourage pas : "S'il faut de nouvelles actions, on sera là. On ne peut pas lâcher l'affaire."
Une manifestation très suivie
Arrivé en France il y a huit ans, Oussama déplore la situation à laquelle sont réduits les "demandeurs de papiers" : "On est considéré comme des criminels, on n'a pas le droit de travailler. Pourtant, on était en première ligne pour le Covid. Les livreurs, les nettoyeurs, c'est nous. Certaines familles vivent comme ça depuis quinze ans. Pour nous, les adultes, c'est très difficile. Mais pour les enfants, c'est horrible."Familles et enfants sont d'ailleurs arrivés en bus de Grenoble, ce samedi. Une centaine de personnes qui s'ajoute aux 10 000 environ, selon les premières estimations, venue se faire entendre dans les rues de la capitale.
On estime entre 300 000 et 600 000 le nombre d'immigrés en situation irrégulière en France.