Elections départementales 2021 : comment la droite a renforcé sa mainmise sur l'Isère

L'Isère confirme son ancrage à droite à l'issue des élections départementales. Le département restera présidé par Jean-Pierre Barbier (LR) alors que la gauche perd du terrain, conservant principalement ses cantons grenoblois.

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La droite renforce sa mainmise sur l'Isère en remportant 21 des 29 cantons aux élections départementales. La majorité sortante de la droite et du centre va donc conserver la présidence du Conseil départemental, siège occupé par Jean-Pierre Barbier (Les Républicains) depuis 2015. Le président sortant a été largement réélu dans son canton de la Bièvre (76,4%) face à la liste d'union de la gauche et des écologistes, le Printemps isérois.

Dans ce département qui a connu quatorze années de présidence socialiste, la gauche fait pire cette année qu'en 2015 et passe de 11 à 8 cantons. "La gauche en général va être très retranchée sur les quatre cantons de Grenoble, Echirolles et l'Oisans. Finalement, ça ne fait pas grand chose", résume le politologue Florent Gougou, invité de la soirée électorale sur France 3 Alpes dimanche 27 juin.

Ces élections, marquées par une abstention massive, se sont donc soldées par une progression de la droite qui acquiert "une majorité très confortable", s'est félicité Jean-Pierre Barbier. "Une série de prises était possible, elles ont toutes été réalisées et même encore un petit peu plus avec une victoire dans le Grésivaudan. Malgré la défaite à Meylan, la droite progresse à la fin dans le Conseil départemental. Ca tient aussi au choix des candidats. Certains ont fait de remarquables performances", analyse M. Gougou.

 

Stratégie payante

Là où l'union des gauches s'est attachée à former des binômes de divers horizons politiques, la droite a privilégié des candidats ancrés dans leur canton. C'est notamment le cas de Nathalie Faure et Franck Longo à Fontaine-Vercors, investis par le Modem, soutenus par Les Républicains et La République en marche. Le binôme était notamment porté par le nouveau maire MoDem de Fontaine qui a fait basculer ce bastion communiste vers le centre aux dernières élections municipales. Résultat, tous deux ont été élus avec près de 59% des voix au second tour face au Printemps isérois dans un canton qui a pourtant voté pour la liste de Fabienne Grébert (EELV) aux élections régionales.

"Il ne faut pas oublier qu'une élection départementale, c'est avant tout une élection territoriale, souligne M. Barbier. Les grandes stratégies politiques dirigées de Grenoble ou de l'agglomération ne fonctionnent pas. C'est 29 élections où il faut choisir des candidats ancrés dans leur territoire qui ont envie de porter leur territoire et envie de porter l'Isère. C'est le choix que nous avons fait, 50% de nos candidats étaient élus maires et ça, c'est important."

 

La gauche en ordre dispersé

A noter également, quelques dissidences dans les rangs de la gauche qui lui ont fait perdre du terrain. Dans le canton de Pont-de-Claix, ville dirigée par l'ex-socialiste Christophe Ferrari, la majorité sortante LR s'est imposée face à une gauche divisée. D'un côté au premier tour, la liste d'union de la gauche et des écologistes portée par deux candidats présentés comme des proches d'Eric Piolle. Et d'un autre, une liste divers gauche dissidente soutenue par M. Ferrari - éliminée au premier tour, énième séquelle de la guerre pour la présidence de la métropole en juillet 2020.

"Le binôme du Printemps isérois a atteint un plafond de verre et ne rassemble pas au second tour pour pouvoir gagner, a estimé le président de Grenoble-Alpes métropole Christophe Ferrari. C'est ce que j'ai dit au Printemps isérois depuis de nombreux mois, que cette alliance France insoumise - EELV n'était pas représentative de la sensibilité des gauches dans ce canton. Si on m'avait écouté un peu plus, nous ne serions peut-être pas avec ce résultat ce soir."

C'est dans ce contexte que la majorité sortante a renforcé ses positions. Une progression qu'elle ne doit pas seulement aux querelles de la gauche mais aussi à "un bilan et un programme clair", selon Jean-Pierre Barbier. "Je crois que l'erreur stratégique qui a été faite par le Printemps isérois, c'est de s'allier avec La France insoumise", a jugé le président du département.

La majorité départementale fraîchement reconduite a dressé une liste de dix engagements qu'elle compte tenir dans ses 100 premiers jours de mandat. "Dès la session de juillet, nous allons voter les repas à 2 euros (à la cantine) pour tous les collégiens, quel que soit le revenu des parents. Nous allons voter également 50% de prise en charge des licences sportives, toujours pour les collégiens, pour le pouvoir d'achat des familles et aussi pour relancer les clubs sportifs", a listé M. Barbier, esquissant quelques-uns des chantiers prioritaires. A l'assemblée départementale, la gauche restera la principale force d'opposition tandis que le Rassemblement national ne remporte aucun siège sur les deux cantons où il était en ballotage au second tour.

 

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