Devant le commissariat de police de Grenoble, ce mercredi, des habitants attendent patiemment leur tour et remplissent le formulaire de procuration avant les élections législatives. Plus de 2000 ont déjà été enregistrées en Isère. Des alternatives se développent également pour ceux qui n'ont pas trouvé de mandataire.
Les Grenoblois s’organisent pour voter malgré leur absence lors des élections législatives. Ce mercredi 12 juin, même avant l'ouverture du commissariat, une file d'attente se forme."Faire barrage, c’est important, explique Laurent. Avec ce qu’il s’est passé dimanche, il ne faut pas que ça se passe le 30 juin et le 7 juillet. Ma voix doit compter."
Derrière lui, Denise et René attendent aussi pour remplir le formulaire de procuration avant leur départ en vacances. Il était impossible pour eux de s’abstenir "vu l’état de la France. On ne peut pas rester sans rien faire !" Une fois le document rempli, l’agent de police confirme la prise en compte de la démarche "avec un mail de confirmation."
Sites et partis proposent de mettre en contact des votants
Pour ceux qui n’ont pas de mandataire, plusieurs solutions sont possibles. Le site Plan Procu, mis en place par l'ONG "A voté", propose de mettre en contact des personnes disponibles pour prendre des procurations. Depuis l'annonce des législatives anticipées, plus de 2 000 internautes se sont déjà inscrits. Seul bémol, impossible de vérifier le vote une fois dans l'urne.
Marie Chancel s’est inscrite pour la première fois sur la plateforme. Elle l’a découverte en suivant une autrice sur les réseaux sociaux. Pour la jeune femme, le délai de 20 jours avant les élections législatives est "beaucoup trop court pour s’organiser. Beaucoup de personnes partent en vacances." C’est pour cela qu’elle a décidé d'être mandataire.
"Les gens doivent faire la démarche de voter, se renseigner sur les programmes proposés. Là, ils n'ont pas le temps, donc on a un véritable problème systémique, et la seule chose que je peux faire au niveau individuel, c’est en prenant une procuration", estime Marie.
On est 50% à avoir voté aux européennes. Si on prend tous une procuration, on peut couvrir quasiment les 100% (des électeurs). Je respecterai le vote que l’on me propose, sauf si c’est un parti d’extrême droite, je refuserai la procuration.
Marie Chancel
Dans le quartier Saint-Bruno, Jérôme Serodio, co-animateur d'Action populaire, collectif lié à La France Insoumise, propose de prendre des procurations également. Cela peut être perçu comme un gage supplémentaire. Des militants se proposent et entrent ainsi en relation avec les personnes sollicitant le parti. "En seulement deux jours, nous avons reçu une douzaine de demandes", assure-t-il.
Un boom loin d’étonner le militant : "C’est un acte qui montre que les gens veulent voter à cette élection. Jusqu’à présent, lorsque les gens n’étaient pas là, ils se disaient 'bon allez, c’est un vote, ce n’est pas grave'. Cela n’existe plus dans ce genre d’élection, comme lors de législatives où le Rassemblement national peut avoir énormément de députés." Depuis dimanche, en Isère, plus de 2 000 procurations ont déjà été enregistrées.