Kelly Laboire a été condamnée à 10 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Isère, ce vendredi 23 février, pour avoir donné un coup mortel à son compagnon Valentin, poignardé en plein cœur. La cour n’a pas retenue la légitime défense pourtant plaidée par la défense.
À l’issue de quatre jours et demi de procès, Kelly Laboire, 28 ans, a été condamnée par la cour d’assises de l’Isère à 10 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son compagnon Valentin D., le 18 mai 2020. Dans sa décision rendue ce vendredi 23 février, la cour n’a pas retenu la légitime défense, au cœur des débats de ce procès. L'accusée a été condamnée pour violence volontaire avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
"On a commencé l’audience en espérant de l’équilibre, de la justesse, et je crois que la justice a été rendue avec beaucoup de modération et de respect pour les deux parties", confie Me Florian Medico, l’avocat de la défense, à l’issue du procès. Avant d'ajouter, "Kelly Laboire a toujours indiqué n’avoir jamais voulu donner la mort à Valentin, c’était très important pour elle que juridiquement cela soit reconnu, c’est le cas donc ça fait partie évidemment des éléments plutôt favorables qui ressortent de ce délibéré."
La jeune femme comparaissait devant les assises de l’Isère pour le meurtre de son compagnon Valentin D., âgé de 28 ans lorsqu’il a été tué, poignardé en plein cœur.
Légitime défense ?
Dès ses premières déclarations, Kelly Laboire évoque la légitime défense. Une thèse soutenue par ses avocats lors du procès : "On a toujours été très modéré sur cette question, on avait une thèse, on l’a défendu, en estimant qu’elle était juridiquement constituée, confie Me Florian Médico. Mais on a toujours indiqué au juge et aux jurés que cela était très dépendant du ressenti de chacun et on accepte que la cour d’assises n’ait pas eu un point de vue identique au nôtre."
"Aujourd’hui, nous sortons avec une vérité judiciaire d’une dernière scène de violence commise par Madame Laboire qui ne peut revendiquer aucun fait justificatif et avec ce cadre posé par le ministère public que Valentin était un homme victime d’un cri de violence de la part de cette femme", confie quant à lui, Me Hervi Gerbi, avocat des parties civiles.
La veille, l'avocate générale avait requis 15 ans de réclusion criminelle à l'encontre de Kelly en réfutant la thèse de la légitime défense : "Il n’y a pas de trace de défense de la part de Valentin D., qui lui est resté désarmé. Kelly n’était pas en situation de vulnérabilité au moment du coup de couteau, elle a conscience qu’elle peut le tuer", a indiqué l’avocate générale lors de ses réquisitions. Elle avait requis 15 de réclusion criminelle à l’encontre de Kelly Laboire.
Celle-ci a désormais 10 jours pour faire appel de la condamnation de la cour d’assises de l’Isère.