Emeutes à Grenoble : fréquentation en baisse, vitrines barricadées… Les commerces du centre-ville peinent à rebondir après les pillages

Une centaine de boutiques ont été pillées ou vandalisées à Grenoble lors des nuits d'émeutes qui ont fait suite à la mort du jeune Nahel. Les commerçants, qui ont pu rouvrir, accusent une baisse de la fréquentation quand d'autres attendent toujours d'être indemnisés.

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Les séquelles des violences urbaines restent vives à Grenoble. Des panneaux d'aggloméré couvrent toujours les devantures de nombreuses boutiques de la vieille ville, près de quatre semaines après les émeutes déclenchées par la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre.

Epicentre du commerce de proximité, la rue de Bonne et ses artères adjacentes portent encore les stigmates des pillages de la nuit du 30 juin au cours de laquelle 53 personnes avaient été interpellées

L'activité a repris timidement avec des clients quelque peu désorientés mais solidaires des petits commerces. "En voyant les barricades en bois, on ne peut qu'y penser. On est solidaires avec les commerçants, on fait des achats pour les encourager à rester ouverts", témoigne Béatrice, une cliente.

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Emeutes à Grenoble : les commerces du centre-ville peinent à rebondir après les pillages ©France Télévisions

Fréquentation en baisse

Mois des soldes d'été, juillet est une période cruciale pour le chiffre d'affaires. Vandalisée lors des émeutes, la boutique de Sabrina Boutafa retrouve peu à peu ses clients mais elle accuse une baisse de fréquentation de 20 %.

"Ça va un peu mieux par rapport aux premiers jours où il y avait eu de la casse. Mais on constate une baisse de fréquentation. Il y a moins de clients qui arrivent dans les commerces du centre-ville", affirme la commerçante d'une boutique de prêt-à-porter. "Nos vitrines sont cachées donc les clients ne savent pas si on est ouvert ou pas. (...) Ça crée un malaise."

Encore sous le choc, la plupart des commerçants préfèrent parler à mots couverts. Certains ont beaucoup perdu et attendent toujours la visite des experts. Une centaine de magasins, grandes enseignes ou petites boutiques, ont été pillés à Grenoble lors de ces nuits de violences urbaines. Plus de 10 % restent fermés à ce jour.

Des aides qui se font attendre

"Pour ceux qui ont des salariés, il faudra prévoir de les payer. Il faudra aussi racheter du stock, changer les vitrines... C'est du décaissement de trésorerie et tant qu'on n'ouvre pas, il n'y a pas de chiffre d'affaires qui rentre, donc pas de trésorerie", résume Emmanuel Lenoir, président de l'association de commerçants Label Ville qui a interpellé les pouvoirs publics sur cette problématique.

Grenoble-Alpes Métropole a annoncé, le 6 juillet, débloquer une aide d'urgence pouvant aller jusqu'à 10 000 euros en faveur des commerçants ayant subi des dégradations. Le gouvernement a par ailleurs décidé de prolonger les soldes d'été jusqu'au mardi 1er août, au lieu du 25 juillet. "C'est bien pour nous parce que la première semaine (des soldes), nous n'avons pas pu écouler notre stock", commente Sabrina Boutafa.

Mais entre les déclarations aux assurances et l'attente des aides publiques comme des reports de cotisations, beaucoup de commerçants restent dans l'expectative. Cette nuit de pillages et de casse n'a pas fini de les hanter.

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