De vives tensions ont éclaté dans le centre-ville de Grenoble, lors de cette quatrième nuit d’émeutes, après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir de policier. Au lendemain, alors que la ville se relève du chaos, le maire de la ville (EELV) Éric Piolle et le préfet de l’Isère, Laurent Prévost ont tenu à s’exprimer.
"C’est un sentiment de dégoût, c’est une situation très compliquée à gérer que l’on n'a jamais connu ici à Grenoble, même lors des dernières manifestations," commente Éric Piolle, maire EELV de la ville, au micro de notre journaliste Azedine Kebabti cette nuit.
J’ai un sentiment de sidération et de colère
Eric Piollemaire de Grenoble
Ce vendredi soir, des émeutes ont éclaté dans le centre-ville de Grenoble, après le décès de Nahel, 17 ans, tué par un tir de policier en début de semaine. Des affrontements, des tirs de mortiers d’artifices, mais surtout, une cinquantaine de magasins saccagé et pillé par des dizaines de jeunes cagoulés : "quand ça s’embrase, je me suis retrouvé au milieu de gens qui cassaient des magasins devant moi, complétement impuissant."
Les forces de l’ordre sont intervenues en début de soirée, vers 21 h pour tenter de disperser les fauteurs de troubles, en vain. "C’était très compliqué, car quand les gendarmes se déplaçaient quelque part, les troupes réattaquaient de l’autre. Effectivement, il y a un sentiment de sidération et de colère."
Foot Locker, Lacoste, Hugo Boss, mais aussi des enseignes plus petites, au total, une cinquantaine de magasins du centre-ville ont été pillés. Ce midi, le préfet de l’Isère, Laurent Prévost, a également réagi sur le plateau de France 3 Alpes et partagé son soutien aux commerçants, avant d’exprimer son indignation : "Qui peut sérieusement penser que quand on va piller dans des magasins, on est dans la réponse à l’émotion légitime au décès du jeune Nahel, là, on est devant des pilleurs et des casseurs, rien de plus."
Protéger la ville pour éviter de nouvelles émeutes
Les services de l’État doivent se réunir dans l’après-midi pour mettre en place des mesures afin d’éviter de nouvelles violences et dégradations ce samedi soir. La nuit dernière, 166 policiers, 272 gendarmes et 235 pompiers ont été déployés sur tout le département.
Une soixantaine de personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, a annoncé ce samedi qu’une session de comparution immédiate aurait lieu ce dimanche matin à 10 h.