La nuit du vendredi 30 juin au samedi 1ᵉʳ juillet a été émaillée de violences dans le centre-ville de Lyon. Des commerces ont été saccagés. La nuit a été marquée par des scènes de pillage. Ce samedi matin, on dénombrait des dizaines d'interpellations dans l'agglomération lyonnaise. Des représentants des forces de l'ordre ont été blessés.
Ce samedi 1er juillet au matin, plusieurs dizaines d'interpellations ont été réalisées ces dernières heures dans l’agglomération lyonnaise dans le cadre des émeutes et pillages survenus lors de cette troisième nuit de colère. Ce samedi matin, le parquet de Lyon indiquait que 49 personnes étaient actuellement en garde à vue.
Quatre policiers ont été blessés à Vaulx-en-Velin à la suite de l’usage d’une arme à grenailles. Le parquet de Lyon confirmait ce matin qu'une enquête a été ouverte du chef de "violences volontaires avec arme sur des personnes dépositaires de l’autorité publique" et "de participation à un groupement en vue de commettre des violences". L'enquête a été confiée par le parquet à la DIPJ de Lyon.
Pillage des commerces de presqu'île
"C'est le chaos. Un déferlement de violence, de haine. C'est complètement inutile, c'est vraiment écœurant", déplorait la nuit dernière un habitant du 2ᵉ arrondissement. "Il y a beaucoup d'inquiétude dans le quartier". "On était en train d'éteindre un feu de poubelle avec mon fils, pendant que le magasin était forcé", raconte le riverain.
Des groupes de jeunes, très mobiles, certains cagoulés, armés de mortiers d'artifice ou de barres de fer, ont pris tout leur temps vendredi soir pour piller plusieurs magasins dans les rues piétonnes du centre-ville et allumer des feux de poubelle. Ils se dispersaient rapidement dans les rues à l'approche des forces de l'ordre.
La Presqu'île a été victime de nombreux pillages, notamment rue de la République, la rue Victor Hugo ou encore la rue Edouard Herriot. Dans cette rue, le magasin Lacoste a spécifiquement été vidé par des individus cagoulés. Le Monoprix Cordeliers a également été pris pour cible.
À pied, à trottinette ou à vélo, plusieurs dizaines ont embarqué des jeux vidéo, des bouteilles, des vêtements, des chaussures de sport après avoir brisé des vitrines en poussant des cris de joie. Des pillages ont aussi été notés dans le 7ᵉ arrondissement, comme avenue Jean-Jaurès contre un magasin de motos. La mairie de Lyon a dénombré une vingtaine de commerces pillés en fin de soirée.
Des tirs de mortiers d'artifice ont ponctuellement illuminé la ville jusque tard dans la nuit, parfois dans des fumées de lacrymogènes. La place Bellecour a aussi été le théâtre de violences.
Des forces de l'ordre sur le terrain
Dans la nuit, la préfecture indiquait que le RAID avait été engagé avec la BRI dans le centre-ville de Lyon pour mettre un terme aux attaques contre les commerces. Au milieu de la nuit, on dénombrait déjà plusieurs dizaines d'interpellations à Lyon.
En soutien de l'action de la Police nationale et des compagnies de CRS, l'hélicoptère et les véhicules blindés de la Gendarmerie avaient également été déployés dans l'agglomération lyonnaise pour lutter les troubles à l'ordre public, avait signalé la préfecture.
Une manifestation non autorisée dispersée
Prévue vendredi soir à 20h place des Terreaux, la manifestation lyonnaise en hommage à Nahel et contre les violences policières avait été interdite quelques heures auparavant. La préfète du Rhône avait pris un arrêté afin d’empêcher tout rassemblement dans un large périmètre allant de la Croix-Rousse à la pointe de la Presqu’île en passant par le Vieux-Lyon et la Guillotière.
Mais, certains n'ont pas hésité à braver l'interdit malgré l'arrêt des transports en commun vers 20h.
En début de soirée à Lyon, quelque 1.300 manifestants - selon les autorités - se sont rassemblés devant l'Hôtel de ville de Lyon. Ils ont été dispersés par les forces de l'ordre. Mais, plusieurs groupes se sont dirigés vers les Pentes de la Croix-Rousse pour un jeu du chat et de la souris. Des feux de poubelles ont également été allumés.