Émeutes à Lyon : "ils ont tout saccagé, c'était un semblant de guerre civile", les commerçants sous le choc, sont dévastés

Des commerces pillés sur les principales rues commerçantes de Lyon. Ce samedi1er juillet, la presqu'île porte encore les stigmates des violences urbaines de la nuit dernière. Les commerçants dont les boutiques ont été dévastées sont sous le choc ce samedi matin.

Tôt ce matin, les équipes de nettoyage étaient à pied d'œuvre devant les enseignes des grandes rues commerçantes de la presqu'île de Lyon. C'est un premier samedi de soldes d'été, mais certains magasins ne pourront pas ouvrir. Un manque à gagner pour les commerçants. 

Des commerçants sous le choc

"C'est catastrophique, pour ce premier samedi des soldes, je serai obligée de fermer. Et, malheureusement, je ne suis pas la seule. Il ne me reste qu'à sécuriser mes vitrines", déplore Nathalie Dutilleul, responsable d'une boutique de la rue Victor Hugo, dans le 2ᵉ arrondissement de Lyon. Elle craint un nouvel épisode de violences ce samedi soir. "On est visé, ils ont l'impression que l'on est milliardaire".

Le responsable de l'enseigne de lingerie et de maillots de bain Calzedonia est aussi sous le choc et en colère. Cette nuit, Marco di Paolo n'a pu que constater les dégâts : "Ils ont tout saccagé. Une tornade est passée : pleins de mortiers et de pétards à l'intérieur du magasin, ce n'était pas beau à voir." Ce franchisé entend toutefois ouvrir son magasin aujourd'hui pour "sauver les meubles". "On est désemparés devant cette violence injustifiée", ajoute-t-il.

Devant Micromania (magasin de jeux vidéo), c'était l'anarchie la plus totale.

Kelly Ingargiola

Présidente de l'association des commerçants de la rue Victor Hugo

"Un semblant de guerre civile", c'est le sentiment Kelly Ingargiola, présidente de l'association des commerçants de la rue Victor Hugo ce samedi matin. Son commerce de stylos et objets d'écriture n'a pas échappé aux vandales.

"La télésurveillance m'a téléphoné à minuit et a appelé les forces de l'ordre pour intervenir sur le magasin. J'ai foncé au magasin et quand on est arrivé, c'était lunaire," raconte la jeune femme. "Il y avait des magasins complètement défoncés, des gens qui se promenaient pour prendre des photos et dans le même temps des bandes de jeunes qui courraient dans tous les sens et se refilaient les tuyaux des magasins qu'ils pouvaient piller". Cette commerçante a le sentiment qu'"un cap a été passé". Le centre-ville n'a pas été le seul quartier touché.

Des réactions politiques aux pillages

Les premières réactions des élus lyonnais sont intervenues dans la nuit. Ainsi, le maire du 2ᵉ arrondissement, Pierre Oliver a apporté tout son soutien aux commerçants de son arrondissement touchés par ces saccages. 

Le maire de Lyon Grégory Doucet a condamné "sans réserve" les violences. L'élu EELV a appelé les Lyonnais "à la vigilance et à l’apaisement".

 Ce samedi matin, on dénombrait des dizaines d'interpellations dans l'agglomération lyonnaise. 49 personnes étaient en garde à vue, a indiqué le parquet de Lyon.  

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