Environnement : en Isère, la réserve naturelle du lac Luitel abrite un écosystème riche et unique

En Isère, la réserve naturelle du lac Luitel, créée en 1961, regorge de trésors. Située dans la chaîne de Belledonne, elle occupe une surface de 17 hectares et abrite un écosystème unique. Découverte.

Elle est la doyenne des réserves naturelles. Créée en 1961, en Isère, à 1250 mètres d’altitude, la réserve nationale du lac Luitel se situe sur la commune de Séchilienne, près de Chamrousse, en Isère.

Un site surveillé de près par les scientifiques

Depuis les années 1 950, 75% des zones humides ont disparu en France. Celles qui subsistent à l’état naturel, comme le lac Luitel, sont surveillées de près par les scientifiques et Carole Desplanque de l’Office National des Forêts (ONF). Elle est la conservatrice de ces lieux qui recèlent des espèces végétales et animales très spécifiques. Parmi elles, 22 espèces de libellules évoluent dans la réserve, très sensibles au réchauffement climatique.

Découverte de la tourbière du Luitel

Carole Desplanque connaît tous les recoins de ce lieu unique. La cuvette du lac Luitel a été creusée par un glacier il y a 15 000 ans, à 1 250 mètres d’altitude.

Depuis, 80 espèces de mousses, des plantes carnivores ou aquatiques se sont développées dans la réserve naturelle. De plus, une tourbière (une large épaisseur de tourbe, autrement dit de matière végétale fossile qui provient de milieux humides et pauvres en oxygène) a pris possession des lieux.

Une tourbe de 10 mètres d’épaisseur

Parmi les 80 espèces de mousses que le visiteur peut découvrir : les sphaignes primitives, des mousses sans racine, qui ne peuvent vivre que dans ce lieu et dont la croissance est continue. Petit à petit, elle forme "un matelas, une éponge de matière qui ne se décompose pas" précise la spécialiste. Tout cela, donne vie à la tourbe.

"Sous nos pieds, c’est une énorme éponge" affirme la conservatrice de l'Office National des Forêts. En effet, en 15 000 ans, la tourbe a pris 10 mètres d’épaisseur. "Le sol tremble quand on passe dessus" explique Carole Desplanque avant de préciser qu’il s’agit en réalité "d’un radeau qui flotte à la surface de l’eau du lac et qui parfois, est très peu épais". C’est pour cela que des sentiers aménagés permettent de découvrir la réserve.