Les températures sont douces en ce premier week-end d’avril, dans les Alpes du Nord, en raison notamment de l’effet de foehn. Nous vous expliquons ce phénomène thermodynamique, synonyme "d’un ciel dégagé et d’un vent chaud et sec" selon Météo France.
C’est un premier week-end d’avril que l’on pourrait qualifier d’estival. Ces 6 et 7 avril 2024, les habitants des Alpes du nord rencontrent un épisode de chaleur exceptionnel pour la période avec des températures maximales comprises entre 25 et 29 degrés selon le site Météo Alpes qui prévoit des "vallées sous le foehn" à partir de lundi.
Cet "effet de foehn", synonyme "d’un ciel dégagé et d’un vent chaud et sec" selon Météo France, est un phénomène thermodynamique.
Qu’est-ce que l’effet de foehn ?
Lorsqu’un vent rencontre un relief, la masse d’air est poussée vers le haut. Puis, l’air monte au fur et à mesure tout en se refroidissant. "Une fois que le vent arrive en haut de la montagne, il va descendre et en descendant, il va se réchauffer et s’assécher" explique Mehdi Mattou, météorologue et prévisionniste pour Météo Suisse. C’est alors à ce moment précis que nous ressentons le foehn.
Sans montagne, pas de foehn.
Mehdi Mattou, météorologue et prévisionniste pour Météo Suisse
"Qui dit foehn dit réchauffement et assèchement de la masse d’air à basse altitude" précise le spécialiste, "c’est un phénomène localisé dans les vallées à foehn".
La première conséquence du foehn est un vent fort. "Sur les crêtes alpines, on peut avoir des vents très forts, des rafales qui dépassent allègrement les 140km/h". Mais le vent peut également être très fort en plaine avec pour exemple, un Léman très agité la semaine dernière.
D’où viennent les poussières du Sahara ?
Selon Medhi Mattou, "ce n’est pas le foehn qui cause de quelconque manière l’arrivée" des poussières du Sahara, comme celles rencontrées fin mars en Auvergne-Rhône-Alpes.
Ce n’est pas le foehn qui entraîne les poussières du Sahara mais un courant de sud-ouest qui vient depuis l’Afrique du Nord.
Mehdi Mattou, météorologue et prévisionniste pour Météo Suisse
"Il y a toujours eu du sable du Sahara dans l’atmosphère et on le remarque plus ou moins pour plusieurs raisons : il faut déjà que le soleil soit bien orienté au moment où les concentrations sont maximales, et ainsi voir cette teinte du ciel orangée" témoigne le spécialiste.
Un mois de mars "assez exceptionnel"
"Le mois de mars a été assez exceptionnel avec un grand nombre de tempêtes de foehn" explique le prévisionniste, "en comparaison directe avec 2023, nous avons eu 130 heures de foehn en plus à notre station de référence". "La recherche scientifique n’a pas encore suffisamment de cas exploitables pour faire une analyse et déterminer une tendance que l’on pourrait lier à l’évolution de notre climat" précise le météorologue.