Le procès du maire de Grenoble pour soupçons de favoritisme dans l'affaire de la Fête des Tuiles s'ouvre ce lundi devant le tribunal correctionnel de Valence. Eric Piolle s'est dit "serein" avant le début de cette audience qui va durer deux jours.
"Je suis serein." Le procès du maire de Grenoble, Eric Piolle, s'ouvre ce lundi 26 septembre devant le tribunal correctionnel de Valence. L'édile écologiste est jugé pour des soupçons de favoritisme dans l'attribution d'un marché public, celui de la Fête des Tuiles, en 2015 et 2016.
"Je suis à l'aise avec la décision prise par les services de la ville, a-t-il confié devant la presse à son arrivée au tribunal judiciaire. Parfois, on peut se dire en se penchant sur une décision passée : 'on n'aurait peut-être pas dû faire comme ça'. Mais là, je suis serein".
Lors de ces deux jours d'audience, la juridiction drômoise - où l'affaire a été dépaysée - doit se pencher sur des faits supposés "d'octroi d'avantages injustifiés" de la part de l'édile écologiste et d'anciens agents territoriaux de la ville, dont son ancien directeur général des services François Langlois.
La justice suspecte la municipalité d'avoir attribué par deux fois, et sans mise en concurrence, l'organisation d'une partie de la Fête des Tuiles à l'association "Fusées", dont le président est proche de la majorité municipale.
La mairie estime qu'il s'agissait, dans ce cas précis, d'un marché public à procédure adaptée (MAPA) pour une prestation artistique ne nécessitant pas de mise en concurrence pour cette fête populaire organisée chaque année depuis 2014 sur l'une des principales artères de la ville. "Il y a un débat technique pour savoir quelle ligne des marchés publics" il fallait respecter, a assuré Eric Piolle avant l'ouverture de l'audience.
Le groupe d'opposition municipale se constitue partie civile
"Pour qu'une prestation soit considérée comme artistique, il faut qu'elle soit originale et unique, ce qui n'est pas le cas. C'est de la prestation de service et toute structure similaire aurait pu l'offrir. Il fallait donc l'ouvrir au marché", a rétorqué auprès de l'AFP Thierry Aldeguer, avocat de l'opposition municipale de Grenoble menée par l'ancien maire Alain Carignon, qui s'est constituée partie civile.
Pour l'avocat, "le renvoi d'ascenseur est facile à comprendre" entre le maire de Grenoble et cette association qui, selon lui, a milité pour son élection en 2014.
Le 1er juin 2021, Éric Piolle avait été placé en garde à vue et entendu par la brigade financière de la police judiciaire de Valence, après une enquête préliminaire ouverte en 2018 suite à un signalement de la Chambre régionale des comptes (CRC).
Celle-ci avait alors soupçonné "plusieurs irrégularités importantes" dans son rapport annuel, mentionnant cette attribution, effectuée notamment contre l'avis de son service des marchés publics, en faveur de l'association proche de la majorité municipale.