Fête des Tuiles de Grenoble : Eric Piolle "n'a pas été mis en difficulté" pendant sa garde à vue assure son avocat

A l'issue de 9 heures de garde à vue, Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, est sorti libre du commissariat de Valence. Pour l'heure, aucune charge n'est retenue contre lui dans l'enquête sur l'organisation de la Fête des Tuiles. Son avocat se montre plutôt confiant.

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Ce n'était pas une surprise pour lui. Depuis plusieurs jours, Eric Piolle savait qu'il était convoqué ce mardi 2 juin à la Police judiciaire de Valence dans le cadre de l'enquête sur l'attribution de deux marchés publics, sans appels d'offres, relatifs à l'organisation de la Fête des Tuiles, à Grenoble, en 2015 et 2016. Une procédure qui a déjà donné lieu, il y a deux ans de cela, à une perquisition en mairie de Grenoble et à plusieurs auditions au sein du personnel municipal. 

 

"Monsieur Piolle n'a pas été mis en difficulté"

A deux reprises, pendant 2h30 à chaque fois, Eric Piolle a donc été entendu par des policiers venus de Grenoble. Une audition menée à Valence car c'est le Parquet de la ville qui est en charge du dossier et pour "plus de discrétion", selon l'avocat du maire, Thomas Fourrey. Ce fut peine perdue. 

Une garde à vue qui n'a donné lieu à aucune confrontation, aucune contradiction avec d'autres acteurs du dossier : "Monsieur Piolle n'a pas été mis en difficulté. C'est un dossier très technique mais tout cela s'est passé dans les meilleures conditions possibles. Il était évident qu'à un moment, les enquêteurs interrogeraient le Maire", selon Maître Fourrey. 

 

"Ce n'était pas la pyramide du Louvre"

Eric Piolle a dû répondre à trois grandes questions. La première portait sur ses liens potentiels avec l'organisateur de la Fête des Tuiles. Une personne qui ne ferait pas partie du comité de soutien d'Eric Piolle en 2014 et que le Maire aurait dit avoir croisé "mais sans plus, comme on croise des centaines de personnes lors d'une campagne électorale", selon son avocat. Il n'y aurait donc pas, selon le conseil du Maire, de renvoi d'ascenseur, donc de favoritisme. 

La seconde question portait sur d'éventuelles pressions des élus sur les services municipaux pour organiser rapidement et coûte que coûte la première édition de la Fête des Tuiles. Des pressions rejetées par la Défense. Pour elle, la Fête était bien l'un des 120 engagements de campagne du maire mais elle n'aurait jamais été un projet phare justifiant de s'affranchir des procédures pour parvenir à l'organiser rapidement : "Cette fête, ce n'était pas la Pyramide du Louvre de Mitterrand. Ce n'était pas un projet phare", selon Maître Fourrey. Et d'expliquer que seule la trace d'une réunion consacrée au sujet avait été retrouvée. 

 

Eric Piolle fixé "d'ici un à deux mois"

Quant à la troisième question, elle concernait le choix de l'organisateur. Fallait-il, ou non, passer par un appel d'offres ? C'est là le coeur du dossier. La mairie de Grenoble n'a jamais varié de version : dans le cadre d'une prestation culturelle spécifique, un appel d'offres ne serait pas nécessaire, ce que la Chambre régionale des comptes conteste dans son rapport de 2017. Il appartient désormais aux enquêteurs et aux magistrats de trancher cette question juridique très technique. 

Pour Maître Fourrey, Eric Piolle devrait être fixé d'ici "un à deux mois" sur les suites de cette affaire. Renvoi en correctionnelle ? Classement sans suite ou non lieu ? Ce qui, selon la défense, semble désormais évident, c'est que le maire de Grenoble ne devrait pas être mis en examen : "Il n'y a pas besoin de mesures d'investigation particulières qui nécessitent les moyens rapides et importants permis par une mise en examen". 

Ce mardi, le procureur de Valence ne s'est d'ailleurs pas prononcé sur les suites potentielles qu'il entend donner à cette affaire : "La garde à vue de Monsieur Eric Piolle a été levée sans qu'en l'état, de décision n'ait encore été prise sur l'orientation donnée à cette enquête et d'éventuelles poursuites judiciaires", a expliqué Alex Perrin par communiqué. 

Selon ses proches, Eric Piolle estime, lui, avoir fait "son devoir d'élu et de citoyen" et n'entend pas modifier son calendrier des prochains jours, lui qui est très impliqué dans la campagne des Régionales et dans le débat national.

 

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