Après plusieurs mois d'inquiétudes et de manifestations, les négociations sur le plan social vont reprendre sur le site de General Electric Hydro à Grenoble. Le projet de supprimer 345 emplois était rejeté par les syndicats et par la direction régionale des entreprises.
L'intersyndicale (CFE-CGC, CFDT, CGT) avait fait cette proposition mardi lors d'un comité central d'entreprise du site de conception et production de turbines hydroélectriques. La direction de GE Hydro y a répondu favorablement jeudi lors d'un comité d'entreprise. Ces négociations sont prévues pour "se conclure à la fin du mois d'avril" en vue d'une procédure d'information-consultation en mai, a précisé la direction de GE Hydro.
345 postes menacés
Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), lancé en juillet et qui visait 345 des 800 postes, était rejeté par les syndicats et la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) avait refusé de l'homologuer en janvier.
Il s'agit cette fois pour la direction "d'aboutir à la signature d'un accord satisfaisant pour les salariés et pour la sauvegarde de l'activité du site à Grenoble", a-t-elle expliqué. Un accord signé avec les syndicats est quasi automatiquement validé par la Direccte. "Nous sommes tout à fait satisfaits que la direction ait accepté notre demande de réouverture de négociations, que l'on portait depuis des mois", a déclaré Nadine Boux au nom de l'intersyndicale.
Les nouvelles discussions se feront en comité plus resserré (2 représentants par syndicat) et, côté direction, avec deux nouveaux collaborateurs de GE Renouvelables, branche mère de l'hydro.
Concrètement, le PSE est remis sur le métier: la réorganisation et le nombre de postes à supprimer font partie de la négociation, notamment pour prendre en compte les démissions ainsi que les postes créés ou offerts au redéploiement interne. "L'élargissement des conditions d'accès au plan de départs volontaires" et "le maintien des compétences sur le site" sont inclus, selon la direction. La question du maintien ou de la disparition de l'atelier (50 ouvriers très qualifiés) sera l'un des points sensibles.
Enfin, l'actualisation des catégories professionnelles, qui définissent les postes visés par le plan social, est aussi sur la table. C'est sur ce point que la Direccte avait buté.
Un dialogue compliqué depuis des mois
Après des mois de dialogue compliqué, les dernières semaines semblent avoir permis un rapprochement. Un accord est quasiment ratifié avec les syndicats pour "permettre aux employés ayant trouvé un nouvel emploi en CDI de suspendre leur contrat avec GE Hydro pendant la période d'essai de leur nouveau contrat".
Dans l'intervalle, désabusé par le silence du gouvernement sur l'avenir de la filière, le CCE de GE Hydro a déposé une plainte contre X le 2 mars auprès du parquet national financier pour "détournement de bien public par négligence". Les syndicats estiment que la renonciation de l'Etat à exercer son droit d'achat sur les titres d'Alstom qui lui ont été prêtés par Bouygues doit conduire à l'ouverture d'une enquête pénale.
Une plainte similaire déposée par Anticor a été classée sans suite, décision que l'association anti-corruption entend contester. Les syndicats de GE n'ont pas encore été informés de l'évolution de leur démarche.