Quand le PDG d'Alstom dit "comprendre la situation" des salariés de GE hydro... Et qu'une fois sorti de l'Assemblée, il refuse d'aller leur parler.... cela donne une scène gênante que le député de la FI François Ruffin n'a pas manqué de rendre publique.
C'est le style Ruffin, à mi-chemin entre la pugnacité d'Elise Lucet et l'humour grinçant de Michael Moore. Celui qui l'a rendu célèbre avec "Merci patron", son documentaire réalisé en 2015.
A l'occasion de son audition à la commission des affaires économiques le mercredi 11 octobre, le député de la France Insoumise a tancé et poussé dans ses retranchements le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge.
"Je viens de rencontrer les salariés de votre filiale à Grenoble, ils sont là dehors, sur la place du Palais Bourbon" débute-t-il.
"Ils disent qu'ils n'ont pas de nouvelles de vous" poursuit le rédacteur en chef de Fakir. "Ils n'ont pas de nouvelles d'Alstom alors que vous êtes quand même actionnaire de leur entreprise." Alstom est actionnaire à 50% (moins une voix) de General Electric Hydro.
"Je me pose la question (...) Que vaut votre parole devant la représentation nationale? Il y a trois ans il y avait un engagement de rester sur un certain nombre de filiales. Cet engagement trois ans plus tard, il craque déjà"
Vidéo de François Ruffin publiée sur facebook:
Il y avait un engagement de créer 1000 emplois, il y en a 345 qui vont disparaître à Grenoble"...
"Vos salariés sont là dehors (...) A l'issue de cette commission, je vous invite à aller les rencontrer (...) à renouer le dialogue social (...) à réconcilier les salariés et le capital"
"C'est General Electric qui est opérateur (...) c'est eux qui sont à la manoeuvre..." répond d'abord Henri Poupart-Lafarge.
"Pas de problème pour rencontrer qui ce soit, mais il serait plus efficace de rencontrer General Electric".
"C'est une réponse de Ponce Pilate" s'énerve François Ruffin (...) "Ca va pas, ça va pas!"
"Je ne suis pas la personne la mieux placée", répond Henri Poupart-Lafarge. "Des ouvriers on en rencontre tous les jours, ne caricaturons pas"
A la fin de la séance, François Ruffin adjure une nouvelle fois le PDG d'aller parler aux salariés qui sont sur le trottoir, à 50 mètres de là. Il le suit jusqu'à sa voiture et l'interpelle encore lorsque celle-ci démarre.