Go Sport : des perquisitions menées dans l'enquête visant Michel Ohayon, les anciens salariés ne décolèrent pas

L'homme d'affaires Michel Ohayon est visé par une enquête, à Paris, pour une possible "escroquerie en bande organisée" au sein de ses sociétés. Des perquisitions ont été menées début février. Moins d'un an après le rachat de Go Sport par Intersport, la colère est toujours présente pour les salariés de Grenoble.

Moins d'un an après la reprise de Go Sport par Intersport, Michel Ohayon, l'ancien propriétaire de l'enseigne sportive fondée en 1978 à Sassenage (Isère), a fait l'objet de perquisitions début février, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

L'homme d'affaires, repreneur de multiples magasins et enseignes, est visé par une enquête à Paris pour une possible "escroquerie en bande organisée" au sein de ses sociétés.

Sollicité par l'AFP jeudi 29 février, le parquet de Paris a confirmé que les parquets de Lille, Grenoble et Bordeaux s'étaient dessaisis au profit de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) des signalements et plaintes reçus fin 2022 et début 2023 sur des soupçons de détournements commis au préjudice de plusieurs enseignes.

Une enquête pour abus de bien social au préjudice de Go Sport

Concernant l'enquête ouverte à Grenoble, la Junalco s'était saisie fin février 2023 des différents dossiers liés au groupe Go Sport. L'une des enquêtes initiales concernait un possible abus de bien social au préjudice de la société iséroise.

Le journal Libération avait indiqué que les enquêteurs s'intéressaient à deux "ponctions" suspectes sur la trésorerie de Go Sport totalisant plus de 50 millions d'euros. Alors que dans le même temps, l'enseigne avait bénéficié de deux prêts garantis par l'Etat, d'un montant de 55 millions d'euros, pour l'aider à surmonter ses difficultés au moment de la crise liée au Covid.

La colère ne retombe pas

Un an après les différents rebondissements concernant l'entreprise Go Sport, Géraldine Rey, salariée d'un ancien magasin et ex-représentante syndicale CGT, affirme "revivre depuis décembre (2023)". Mais elle ne décolère pas contre Michel Ohayon. "Tant qu’il ne sera pas puni, on ne sera pas bien", exprime-t-elle. "On attend avec impatience que la justice rende son verdict."

Celle qui a travaillé durant plus de 20 ans dans l'entreprise n'accepte pas "la façon" dont celle-ci s'est écroulée. Le 28 avril 2023, les salariés de Go Sport apprenaient la reprise de leurs emplois, à 90 %, par l'enseigne Intersport, après décision du tribunal de commerce de Grenoble.

Au moment de l'annonce, Géraldine Rey, salariée et représentante syndicale CGT, se souvient de "la panique". "Ils avaient pris le repreneur le plus puissant", ce qui lui inspirait une certaine méfiance.

Un an après, mentalement, psychologiquement, ça va.

Géraldine Rey

Salariée d'un ancien magasin Go Sport

Celle qui travaille désormais pour le magasin Intersport de Grand Place, à Grenoble, décrit un soulagement et une bonne entente avec le repreneur de ce secteur. "Un an après, mentalement, psychologiquement, ça va. Il y a des hauts et des bas. On a perdu des choses, on en a gagné d'autres."

Les enseignes du groupe Go Sport ont été rachetées par plusieurs entreprises appartenant à la coopérative que forme Intersport. Le magasin de la ville iséroise a été repris par le groupe Rolland qui regroupe 11 magasins de la région.

Les liquidations se sont faites progressivement. Celle du magasin où travaille Géraldine Rey a eu lieu en novembre 2023. Depuis, il est passé sous bannière Intersport. "Le magasin commence à se remplir", rapporte-t-elle.

Désormais, sans oublier les 10 % de salariés dont les emplois n'ont pas été sauvés, Géraldine Rey espère un bon fonctionnement avec le nouveau repreneur et qu'il n'y aura pas de fermeture du magasin dans les années à venir.

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