Le rachat de Go Sport par Intersport, annoncé ce vendredi 28 avril par le tribunal de commerce de Grenoble, est accueilli comme une "bonne nouvelle" par les salariés de l'enseigne iséroise, ainsi que par le ministre de l'Industrie Roland Lescure.
Les salariés et le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, ont salué, ce vendredi 28 avril, l'annonce du rachat de Go Sport par Intersport. Le tribunal de commerce de Grenoble a préféré la proposition de reprise d'Intersport en coentreprise avec une société qatarie, Al-Mana, à celle du groupe britannique Sports Direct.
"Malgré cette bonne nouvelle qui permet de trouver une solution pour la quasi-totalité des salariés, tous n'ont pas pu être repris. La priorité pour nous est aujourd'hui d'accompagner les salariés qui ne seront pas repris, afin de faire en sorte que chacun et chacune puisse retrouver un emploi au plus vite", a déclaré le ministre Roland Lescure dans un bref communiqué.
En effet, dans son offre, Intersport avait proposé de reprendre 72 magasins, correspondant à 90 % des emplois. Au total, quelque 1 440 emplois dans les magasins devraient être préservés sur les 1 574 actuels.
Les salariés "satisfaits"
Christophe Lavalle, délégué Force Ouvrière (FO) et membre du CSE de Go Sport, a aussitôt fait part à l'AFP de sa "satisfaction d'avoir échappé aux griffes d'un actionnaire incompétent et malfaisant, HPB". La société Hermione, People & Brands (HPB), détenue par l'homme d'affaires Michel Ohayon, entendait initialement présenter un plan de redressement de Go Sport. Elle y avait finalement renoncé "avec regret" le 17 avril, faute de partenaire.
Christophe Lavalle s'est dit également satisfait de "pouvoir sauver 90 % des emplois de Go Sport au profit d'une société française en plein développement".
Les nouveaux repreneurs attendus en Isère
"On est soulagés de la décision du tribunal. Manifestement, l'offre d'Intersport était la plus pérenne en termes d'emplois et de reprise. C'était la meilleure des solutions. On est beaucoup plus proche du fonctionnement d'Intersport que celui de Sports Direct", a indiqué Pascal Pajean, trésorier du CSE de Go Sport, ce vendredi.
Intersport est le repreneur qui présentait le moins de casse sociale.
Karine Valentin, secrétaire du CSE de Go Sport.
Le représentant de Sports Direct avait en effet plusieurs fois indiqué lors de l'audience du 18 avril "d'une part qu'il ne pouvait apporter aucune garantie sur le maintien de l'emploi dans les deux ans, et d'autre part que la marque Go Sport n'avait aucun avenir", souligne le jugement tout en notant qu'au "regard des critères sociaux l'offre d'Intersport était la mieux-disante".
"Intersport est le repreneur qui présentait le moins de casse sociale. On savait qu'il y allait en avoir. Mais Intersport propose de reprendre plus d'emplois, s'engage à un maintien de l'emploi sur 24 mois", ajoute Karine Valentin, secrétaire du CSE de Go Sport. "On est dans l'expectative. On va attendre les nouveaux repreneurs. Ils doivent normalement venir la semaine prochaine pour rencontrer les salariés", indique-t-elle.
"Un projet fantastique" pour Intersport
Devant quelques médias le PDG d'Intersport, Jacky Rihouet, a toutefois averti, ce vendredi 28 avril, qu'il faudra "un effort collectif intense pour remettre le vaisseau droit".
Mais pour lui, ce rachat est un "projet fantastique". "On mesure quand même la tâche, c'est lourd de reprendre dans ces conditions une entreprise dans un moment comme celui-là", a-t-il expliqué.