La Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) s'est saisie des différents dossiers judiciaires qui concernent Michel Ohayon, à la tête du groupe Go Sport, placé en redressement judiciaire. Les infractions recherchées sont "l'escroquerie en bande organisée, le blanchiment habituel, la banqueroute et l'abus de bien social".
Le propriétaire de l'entreprise Go Sport, fondée en 1978 à Sassenage (Isère), est un peu plus dans la tourmente. Selon une première information du quotidien Le Monde, confirmée par le parquet de Grenoble ce lundi 27 février, Michel Ohayon est désormais l'objet d'une enquête préliminaire du parquet de Paris, qui s'est saisi du dossier.
Le parquet de Grenoble a en effet été dessaisi de l'affaire, au profit de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco), qui siège dans la capitale. "Les infractions recherchées sont l'escroquerie en bande organisée, le blanchiment habituel, la banqueroute et l'abus de bien social", informe François Touret, procureur adjoint de Grenoble.
Ce délit est passible d'une peine d'emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 375 000 euros pour le dirigeant. "L'enquête reste confiée à la gendarmerie et associe les sections de recherches de Grenoble et Paris, poursuit-il. La compétence nationale de la Junalco lui permet d'étendre les investigations, selon la stratégie d'enquête qui sera fixée par le parquet de Paris."
Selon Le Monde, les enquêteurs de la Junalco ont pour mission d'élargir les investigations à l'ensemble des sociétés détenues par la Financière immobilière bordelaise (FIB), holding de Michel Ohayon, et de sa filiale Hermione People & Brands (HPB), maison mère de Go Sport, placé en redressement judiciaire mi-janvier.
HPB est également à la tête de l'enseigne GAP, de 26 magasins Galeries Lafayette hors de Paris, et de Camaïeu placé en liquidation judiciaire, fin septembre 2022.
Des révélations de faits délictueux
En janvier dernier, le parquet de Grenoble avait ouvert une enquête préliminaire pour "abus de bien social" à la suite de révélations de faits délictueux au sein du groupe Go Sport, en proie à des difficultés financières.
Les représentants syndicaux et le comité social et économique central (CSEC) avaient questionné la santé financière du groupe, s'alarmant notamment d'une remontée de 36 millions d'euros de trésorerie de Go Sport vers sa maison-mère, le groupe HPB.