Le tribunal de commerce de Grenoble a constaté l’état de cessation de paiements du distributeur d'articles sportifs Groupe Go Sport et a ouvert une procédure de redressement judiciaire, a annoncé le parquet ce jeudi 19 janvier.
Le couperet est tombé : le distributeur d'articles sportifs Groupe Go Sport a été placé en redressement judiciaire, a annoncé le parquet de Grenoble ce jeudi 19 janvier. Le tribunal de commerce a constaté l'état de cessation de paiements de la société, après des mois d'inquiétude de la part des représentants des salariés.
"Par un jugement solidement motivé, le tribunal (...) a constaté l'état de cessation des paiements de la société Groupe Go Sport et a ouvert une procédure en redressement judiciaire", a annoncé le parquet de Grenoble dans un communiqué.
Des mandataires judiciaires désignés
Deux administrateurs et deux mandataires judiciaires ont été désignés pour une "période d'observation de six mois". Leur mission sera de "gérer l'entreprise dans le meilleur intérêt des salariés et des créanciers, sous le contrôle des juges et du parquet".
Il a précisé que "la société Go Sport France n'est pas déclarée en cessation des paiements, mais sa situation sera impactée par celle de sa société mère (Groupe Go Sport)", par ailleurs visée par une enquête préliminaire pour "abus de bien social".
Les 2.160 salariés en France de Go Sport, marque fondée en 1978 à Sassenage (Isère) attendaient anxieusement la décision quelques semaines après la liquidation de la chaine de prêt à porter Camaïeu --qui appartenait au même groupe (Hermione, People & Brands), branche distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB), un fonds d'investissement de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon.
Jean-Henri Miszel, membre du CSE central, craint que "le redressement judiciaire de Groupe Go Sport n'entraîne le redressement judiciaire de Go Sport France". Un représentant du syndicat majoritaire, la CGT, s'est lui inquiété du fait que "les magasins du réseau intégré vendent les produits issus de la centrale d'achat au siège du groupe".
"Si ce dernier n'est plus en mesure de payer les fournisseurs, comment les magasins seront-ils approvisionnés ?", s'interroge-t-il.
"Gestion malveillante"
Les représentants syndicaux et le comité social et économique central (CSEC) avaient questionné la santé financière du groupe, s'alarmant notamment sur une remontée de 36 millions d'euros de trésorerie de Go Sport vers sa maison-mère, le groupe HPB.
Le parquet a décidé de lancer une enquête après que "les commissaires aux comptes ont transmis plusieurs révélations de faits délictueux".
"Cette enquête pourrait sans doute prouver que les salariés de l'entreprise Go sport, comme avant nos collègues de Camaïeu, et peut-être demain Gap, ne pourraient être que les victimes de la gestion incompétente et malveillante de sa holding HPB. Aujourd'hui, c'est une première victoire car la justice pénale avance", ont déclaré les représentants du personnel dans un communiqué.
Dans sa décision, le tribunal de commerce de Grenoble a constaté que Groupe Go Sport se trouvait en cessation des paiements, citant le rapport du cabinet Eight Advisory & Associés établissant au 5 janvier un passif s'élevant à plus de 14 millions d'euros.