Le synchrotron européen de Grenoble a entamé une nouvelle phase dans ses projets d’amélioration. Les premiers électrons circulent depuis lundi 2 décembre dans cet immense scanner à rayons X, en passe de devenir un instrument de 4ème génération.
Depuis un an, le synchrotron européen de Grenoble était à l’arrêt. Ce lundi 2 décembre, les premiers électrons ont circulé dans le tout nouvel anneau de stockage, dont les travaux d’installation, débutés en mars dernier, viennent juste de prendre fin.
Implanté depuis 1994 à Grenoble, le synchrotron est un immense générateur de rayons X, utilisé dans le domaine de la recherche scientifique. Unique au monde, il est géré en partenariat avec 22 pays, dont la France.
Seeing the 1st electrons is a huge achievement. EBS is now coming to life. It’s an important milestone on the way to a new generation of hard X-ray sources.
— Francesco Sette (@FrancescoDSette) December 2, 2019
Congratulations to all the staff and thanks to our 22 partner countries. https://t.co/UKtl7YbjXc
Une capacité de rayonnement multipliée par 100 d'ici 2022
Le synchrotron produit des électrons grâce à un canon spécial. Ceux-ci sont ensuite envoyés dans l’anneau de stockage de 844 mètres de circonférence, où ils circulent à la vitesse de la lumière, produisant des rayons X, dont les usages, multiples, ont permis de révolutionner certains domaines scientifiques, comme par exemple la paléontologie – cet immense scanner ayant notamment permis de déterminer l’âge exact d’un crâne de Neandertal.
Le synchrotron ambitionne d’accroître sa puissance, se fixant l’objectif de multiplier par 100 sa capacité de rayonnement d’ici 2022. L’instrument scientifique deviendrait alors un outil de 4ème génération.
150 millions d'euros d'investissement
La réussite de ce lundi 2 décembre a donc eu lieu dans le cadre de la deuxième phase de "l’update programm" du synchrotron. Un investissement de 150 millions d’euros a été nécessaire pour arrêter, démonter et reconstruire l’anneau de stockage avec 10.000 composants de dernière génération.
"Voir les premiers électrons circuler est un exploit et le résultat du travail acharné et de l'expertise des équipes qui y travaillent depuis 2015, a commenté Pantaleo Raimondi, directeur de la division accélérateur à l'ESRF et inventeur du concept d'anneau de stockage EBS. C’est un grand moment pour toutes les personnes impliquées dans ce projet innovant."Last glimpse into the new #EBS storage ring.
— European Synchrotron (@esrfsynchrotron) November 13, 2019
Have a look at the new machine with this video taken last Friday just before the closure of the tunnel.#WhatsUpEBS #ElectronsBackSoon #EBS pic.twitter.com/TpgYzFyIAx
Après le succès de l'injection des premiers électrons dans le synchrotron, débute maintenant la phase des tests machines. Le programme d'expérimentation devrait pouvoir reprendre aux alentours de mars 2020.