Le synchrotron de Grenoble perce les secrets du coeur

Pour la première fois dans l’Histoire, les scientifiques ont pu voir le cœur fossilisé d’un poisson vieux de 119 millions d’années. Une expérience rendue possible grâce aux puissants rayons X du synchrotron (ESRF) de Grenoble.

L’évolution du cœur est un point clé dans l’histoire des vertébrés. Pourtant, jusqu’à présent, aucune structure cardiaque n’a jamais été décrite dans les archives fossiles. Ceci s’explique en partie par le fait que le cœur est composé de tissu musculaire qui se désintègre rapidement après la mort contrairement aux os.

Aller au cœur des fossiles

Une équipe internationale, composée de chercheurs brésiliens, suédois et français, a travaillé sur 60 fossiles de Rhacolepis buccalis. Une espèce de poissons qui vivait au Brésil à la période géologique du Crétacé.
Dans deux des échantillons analysés, l'équipe a découvert les cœurs fossilisés grâce aux puissants rayons X de l’ESRF (European Synchrotron Radiation Facility) de Grenoble. Les chercheurs ont ainsi observé pour la première fois, l’architecture cardiaque de ces poissons aujourd’hui disparus. Une observation qui va fournir des indices précieux sur l’évolution cardiaque.


Un nouveau succès pour le synchrotron de Grenoble

Cette découverte n’aurait pas été possible sans l’ESRF de Grenoble. La microtomographie à rayons X a permis d’obtenir des images du cœur, tranche par tranche, et de reproduire numériquement les caractéristiques de l’organe.
« La combinaison de faisceau large, haute énergie et haute cohérence était l’outil parfait pour nous » explique Vincent Fernandez, scientifique à l’ESRF.

L’auteur du rapport, José Xavier-Neto espère que "ce travail incitera les chercheurs du monde entier à placer leurs fossiles les mieux préservés sous la lumière synchrotron pour trouver d'autres fossiles cardiaques, afin que nous puissions rapidement combler les lacunes dans l’histoire de l'évolution ".

une partie du Saint-Graal pour la paléontologie"

Dans un article publié par une revue scientifique, John A. Long, paléontologiste à l'Université Flinders en Australie, définit la nouvelle découverte comme «une partie du Saint-Graal pour la paléontologie". Et il ajoute que : "Ces découvertes peuvent apporter une mine d’informations anatomiques nouvelles, essentielles pour la compréhension des schémas évolutifs".
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