Six villes européennes, dont Grenoble, sont encore en lice pour recevoir le prix de l'accessibilité 2023, décerné par l'Union européenne. La présence de la capitale des Alpes dans cette shortlist interpelle l'AFM-Téléthon en Isère.
"Grenoble est finaliste de l'EU Access City ! Nous agissons au quotidien pour garantir l'accessibilité et la non-exclusion de la ville aux personnes en situation de handicap", s'est réjoui Eric Piolle, maire de Grenoble sur les réseaux sociaux. La capitale des Alpes a, en effet, candidaté à un prix de l'Union européenne, qui récompense les actions en faveur de l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap.
Grenoble figure dans la shortlist de ce prix "EUAccessCity". Cinq autres villes sont également encore en lice : Hambourg (Allemagne), Ljubljana (Slovénie), Skellefteå (Suède), Cordoue et Mérida (Espagne).
Encore "beaucoup à faire"
Cette sélection étonne certaines associations. "Quand on évoque l'accessibilité à Grenoble, j'ai un sentiment mitigé", réagit Philippe Mariage, membre d'APF France Handicap et de la commission municipale pour l'accessibilité au titre de l'association AFM-Téléthon en Isère.
"La Ville pourrait mieux faire. Il y a des problèmes sur la gestion de cette question. Notamment pour régler certains détails, la Ville et la Métropole se rejettent la balle. C'est écœurant de voir que les différends entre ces collectivités empêchent l'avancement de certains dossiers", poursuit-il.
Il donne en exemple les poubelles laissées sur la chaussée, qui peuvent gêner les personnes à mobilité réduite : "La Métropole et la Ville se refilent la responsabilité. La Métropole nous explique qu'elle n'est en charge que du ramassage, pas du rangement. Nous demandons à la Ville d'organiser une réunion avec les principaux syndicats de copropriété. Mais tout est très long."
"Peut mieux faire"
"Nous devons nous battre pour faire en sorte que les obstacles mobiles, comme les vélos cadenassés ailleurs que sur les parkings dédiés, diminuent. Les vélos attachés aux pylônes avant un passage piéton représentent un vrai danger pour les personnes malvoyantes", poursuit-il. "On a également dû se battre pour préserver certains feux de route. La Ville voulait en supprimer pour obtenir l'étiquette 'Ville apaisée'. Mais ces feux tricolores sont encore une fois très importants pour les malvoyants."
En termes d'accessibilité dans les ERP, Philippe Mariage observe que "le plan d'adaptation avance", notamment dans les bâtiments publics. Il observe toutefois quelques progrès à faire : "Par exemple, la préfecture ne présente pas un Ad'AP (agenda d'accessibilité programmée, ndlr) en règle. Une personne en situation de handicap ne pourrait pas travailler dans ce bâtiment. C'est un peu un comble pour un bâtiment qui doit représenter l'Etat à l'échelle locale", explique-t-il. Selon lui, le nouveau siège des Archives municipales et métropolitaines présente également des problèmes : "La Ville a refusé de s'engager sur des travaux 'trop coûteux', repassant la patate chaude à la Métropole."
En somme, même si des progrès ont été réalisés pour l'accessibilité, Philippe Mariage dresse un bilan mitigé : "Peut mieux faire", résume-t-il.