Le dernier rapport d'enquête concernant l'autorisation environnementale pour l'aménagement de l'A480 relativise la pollution de l'air au niveau de l'agglomération grenobloise. Des propos qui divisent la Ville et le département.
"Au niveau de l'agglomération grenobloise, même si sa pollution suscite des inquiétudes, le bilan fourni par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes permet de relativiser ce constat qui se veut inutilement alarmant.", ces propos sont tirés du dernier rapport d'enquête qui donne un avis favorable à l’élargissement de l’autoroute A 480 et l’aménagement du Rondeau.
Les experts du rapport émettent également des doutes les conclusions du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) sur le réchauffement climatique.
114 décès par an lié à la pollution atmosphérique dans l'agglomération grenobloise
Des propos climato-sceptiques qui surprennent d'autant plus que d'après le bilan 2017 d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l'observatoire sur la qualité de l’air, dont les experts de la commission d'enquête font mention, affirme que la "pollution atmosphérique est à l'origine de 114 décès par an dans l’agglomération grenobloise".
L'observatoire affirme également, comme les experts, que " la situation tend à s’améliorer" depuis 10 ans mais la conclusion tirée diffère.
En 2017, "plus de 95% des habitants de l’Isère restent exposés à un dépassement du seuil préconisé par l’OMS concernant les particules fines. L’exposition des populations est encore plus marquée dans les agglomérations comme Grenoble ou Vienne. Les populations résidant en milieu urbain et en bordure de grandes voiries routières sont exposées à des niveaux élevés de dioxyde d’azote. Près de 40 000 habitants de la région sont exposés à des niveaux supérieurs au seuil réglementaire. En Isère, ils sont 4 000 dont 3000 dans l’agglomération grenobloise."
Des propos qui "discréditent l'ensemble du rapport"
Pour la ville de Grenoble, les déclarations des experts surprennent et "discrédite[nt] l’ensemble du rapport et des conclusions de cette commission d’enquête". La Ville estime que "l’amélioration du projet doit absolument se poursuivre".
Du côté du conseil départemental, il n'y pas problème : "il est vrai que j'ai été surpris de voir ce genre de propos dans le rapport mais ça ne le remet absolument pas en cause. Ce qui m'intéresse, c'est que le contenu de ce rapport soit réglementaire, qu'il soit étayé et émette des analyses et des conclusions pour que le projet puisse aboutir", explique Jean-Claude Peyrin, vice-président Les républicains du conseil départemental de l'Isère également en charge des routes, de l'habitat et de l'environnement.
Le début de la phase principale des travaux est prévue pour le débuter en mars 2019 mais des recours pourraient émerger.