Grenoble : entre manque d’entretien et respect de la biodiversité, l’équilibre est difficile à trouver dans les cimetières sans pesticides

Depuis juillet 2022, l’usage de pesticides est interdit dans les cimetières. Mais à Grenoble, c’est déjà le cas depuis dix ans. Mauvaises herbes, parcelles en friche : la mairie veut laisser place à la biodiversité. Mais certains usagers se plaignent d’un manque d’entretien.

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Après un an d’absence, c’est la mauvaise surprise pour René. "L’année passée, j’avais tout nettoyé, c’était propre !", s’agace-t-il en arrachant les branches d’une Renouée du Japon, deux fois plus grande que lui. 

En quelques mois, cette plante invasive a entièrement recouvert la tombe de ses proches. "C’est inadmissible, je suis très choquée", siffle Eliette, qui l’accompagne.

Quelques allées plus loin, Colette est préoccupée par un arbre, qui s’est enraciné juste à côté d’une tombe. "On a la malchance d’être à côté d’une tombe qui n’est pas entretenue, dit-elle en coupant les branches de l’arbre avec un sécateur. Alors je ne sais pas qui doit le faire, si c’est le cimetière ou les gens…"

C’est en effet aux particuliers d’entretenir leurs concessions, tandis que les 22 kilomètres d'allées dans les cimetières de Saint-Roch et du Grand Sablon sont gérés par les services municipaux. "On intervient parfois entre les tombes mais que sur la partie aérienne de la plante. On ne va pas pouvoir dessoucher, du coup, ça va rejeter. Donc on essaye d’avoir des interventions régulières pour couper la végétation au fur et à mesure et que la plante s’épuise" explique Nicolas Gonon, technicien gestion durable au service Nature en ville.

Mauvais entretien ou friche volontaire ? 

Pourtant, de nombreux promeneurs évoquent un mauvais entretien des lieux. Mais les élus s’en défendent et mettent en avant une gestion sans pesticides et une biodiversité préservée.

"Ce cimetière a été créé en 1810 environ, raconte Anouch Agobian, adjointe au maire de Grenoble. Et à l’époque, il ressemblait à ça, il n’y avait pas de produits phytosanitaires, il y avait de la végétation de partout, les allées étaient engazonnées et les plantes vivaient leur vie de plante."

Les services de la Ville comptent reprendre en masse les concessions abandonnées. L’objectif étant de créer un cimetière plus moderne en surface, mais aussi sous terre, "pour que le défunt soit inhumé de manière plus naturelle, sans soins de conservations et avec un cercueil non traité", ajoute Cécile Allibe, cheffe de service aux relations usagers.

Au total, 36 000 concessions occupent actuellement les cimetières de Saint-Roch et du Grand Sablon de Grenoble.

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