A Grenoble, le Groupe hospitalier mutualiste est officiellement passé ce vendredi 9 octobre sous la bannière de Doctegestio. La vente avait soulevé l'opposition de salariés et d'usagers réunis dans un collectif.
Le Groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble, deuxième acteur de santé du territoire, est officiellement passé, ce vendredi 9 octobre, sous la bannière du groupe privé Doctegestio, malgré de vives réticences locales.
L'assemblée générale de l'Union mutualiste pour la gestion du GHM a acté le remplacement dans sa gouvernance d'Adréa Mutuelle (groupe Aesio) et de la Mutualité française de l'Isère (MFI) par deux mutuelles du groupe Doctegestio, Doctocare et Mutuelles de France du Var.
Bernard Bensaïd, président de la holding familiale Doctegestio, a été élu président du nouveau conseil d'administration. C'est un projet médical "collaboratif qui va préserver l'offre de soins et la faire croître, dans l'intérêt des patients et dans la continuité de sa destination mutualiste", assure dans un communiqué le groupe qui se revendique "premier opérateur global de la santé et du bien-être" en France.
Le GHM, qui regroupe deux cliniques et un institut de cancérologie, compte 1.000 salariés, 280 médecins et 400 lits. En 2019, il a permis plus de 35.000 passages aux urgences et plus de 16.700 interventions chirurgicales. "Les murs ont été vendus 47 millions d'euros. (...) Quant à ses 18 millions de fonds propres, ils vont être distribués à ses adhérents (Adréa, MFI, Mutuelle de Schneider) mais on aurait souhaité qu'une partie serve à éponger les 22 millions d'euros de dette", a déclaré à l'AFP Thierry Carron (FO), représentant des salariés au conseil d'administration.
Annoncée en septembre 2019, cette vente avait soulevé l'opposition de salariés et d'usagers réunis en collectif. Ils avaient monté un projet de coopérative écarté par les repreneurs finalistes. Depuis, ils ont appelé les collectivités locales à faire valoir leur droit de préemption des murs pour empêcher la transaction. Ces dernières, mairie de Grenoble et métropole, ont appelé le ministre de la Santé, le Grenoblois Olivier Véran, à intervenir, sans effet.