Grenoble : immersion au cœur de la brigade "contact tracing" qui traque les cas de Covid-19 en Isère

En Isère, une centaine d'agents de l'Assurance maladie sont chargés d'appeler les patients dépistés positifs au Covid-19 pour identifier leurs contacts récents et ainsi ralentir l'épidémie. Ils constatent une forte accélération des contaminations au cours des dernières semaines.

"Bonjour Monsieur, je vous appelle dans le cadre de l'enquête sanitaire sur les risques de transmission du Covid puisque vous avez été en contact avec une personne testée positive." C'est un refrain que l'on entend souvent à la brigade "contact tracing" de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM). En Isère, 135 agents sont mobilisés 7 jours sur 7 pour effectuer un traçage des cas positifs et de cas contact au Covid-19.

Un véritable travail de fourmi dont la première pierre est apportée par les médecins de ville. Ils signalent un patient dépisté positif à l'Assurance maladie, et les coups de fil s'enchaînent. Les agents appellent le patient zéro sous 24 heures après ce signalement, le questionnent pour obtenir les noms et numéros de téléphone des personnes avec qui il a été en contact récemment. Puis ils appellent ces cas contact pour leur recommander de passer un test et de rester à l'isolement.

Chaque personne dépistée positive deviendra à son tour un patient zéro. Au jeudi 15 octobre, 13 000 malades et 42 000 cas contact ont été traités en Isère, selon la CPAM. La plupart du temps, les personnes contactées acceptent de collaborer. "Ils réagissent très bien. Ils prennent nos conseils, quelques fois ils ont déjà vu leur médecin aussi. Certaines personnes ont déjà une ordonnance pour faire un test (...) mais généralement, ils attendent vraiment notre appel. J'ai toujours été très bien accueillie", témoigne Anne-Laure Jean, volontaire au sein de la brigade covid-tracing de l'Assurance maladie en Isère.
 

 

Accélération de l'épidémie


Ce système a été imaginé par le gouvernement au lendemain du déconfinement pour casser les chaînes de contamination. Alors que l'épidémie rebondit en Isère et dans la métropole de Grenoble, des agents supplémentaires ont été recrutés. Personnels médicaux, administratifs... Face à l'urgence de la pandémie, de nombreux volontaires sont arrivés au sein des brigades "contact tracing", tous soumis au secret médical.
 
La résurgence de l'épidémie s'est fait ressentir dès mi-août, puis la cadence s'est accélérée. "La plateforme de contact tracing iséroise est passée de quelques centaines d’appels hebdomadaires à 15 000 appels par semaine au début du mois d'octobre", rapporte la CPAM dans un communiqué. Et rien ne semble enrayer l'accélération de l'épidémie. Sur la semaine du 12 au 18 octobre, plus de 4 600 patients ont été signalés positifs au coronavirus en Isère. Un chiffre en augmentation de 54% par rapport à la semaine précédente, qui représente presque un tiers des cas signalés dans le département depuis le début de la crise sanitaire.

Les agents de la brigade "contact tracing" travaillent aussi avec l'Agence régionale de santé (ARS) qui a pour mission d'éviter l'apparition de foyers de contamination - clusters - ou de les gérer le cas échéant. L'ARS s'occupe également des situations complexes telles que la découverte de cas positifs dans les écoles, établissements pénitentiaires ou établissements de santé. En tout, l'Assurance maladie passe quelque 70 000 appels par jour. En cinq mois, c'est "plus de 2 millions de personnes" qui ont été identifiées et appelées en France dont 550 000 "patients diagnostiqués positifs".

 
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