Vendredi 14 octobre, la métropole grenobloise accueillait un conseil inédit : la Convention pour le climat métropolitaine. Sur le modèle de celle créée au niveau national, une centaine de citoyens ont présenté leurs propositions au sein de l’Assemblée. Face à eux, les élus n’ont pas hésité à critiquer certaines actions difficiles à mener.
Ces citoyens avaient pour mission de répondre à deux questions : comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ? Et comment atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 ?
Ensemble, ils ont passé des mois à réfléchir, à apprendre et à comprendre. Ce qui les a profondément changés. "Pendant cinq week-ends, on a appris au fur et à mesure. Et plus on avançait, plus on apprenait des choses, raconte Aurélie Patruno, commerciale et membre de la Convention citoyenne pour le climat. Aujourd’hui, je fais partie d’un collectif citoyen pour parler de plein de sujets dont l’écologie, je suis devenue végétarienne aussi. Il y a plein de choses qui ont changé !"
"On a voulu envoyer des signaux forts"
Lors du conseil métropolitain organisé le 14 octobre, les citoyens de la Convention métropolitaine pour le climat sont venus présenter leurs 219 actions prioritaires. Parmi elles, le développement des petites communes, la rénovation, mais aussi la gratuité des transports ou la réduction des trajets en avion.
"On a voulu envoyer des signaux forts, dire qu’il fallait changer nos modes de vie avec 2050 en perspective et à plus grande échelle que nos simples déplacements du quotidien, souligne Nicolas Chartrain, lui aussi membre de la Convention. On a eu des échanges sur des débats épiques autour de l’aviation qui étaient enrichissants. Et on voit bien que les gens changent aussi de perception sur ces sujets-là".
Au cours de la soirée, plusieurs maires ou élus de petites communes sont intervenus lors des débats pour rappeler aux citoyens que tout n’était pas de leurs compétences. Laurent Thoviste, élu à Fontaine, s’est par exemple exprimé lors du débat sur la gratuité des transports en commun. "Il y a des gens pour qui payer un ticket de transport n’est pas un problème. Alors pourquoi on irait se priver de recettes qui nous permettraient de continuer à développer l’offre de transports ?" a-t-il questionné.
"Il y a une partie des choses qui existent déjà, mais ils ne le savent pas. Et d’autres choses qui ne sont pas de nos compétences, qu’on ne peut pas faire, renchérit Dominique Escaron, le président du groupe Communes au cœur de la Métropole et maire du Sappey-en-Chartreuse. Par exemple, je ne peux pas faire de la recherche sur le stockage de l’électricité. Personne n’y arrive au CEA, on ne va pas faire ça dans ma mairie ! Donc si on enlève ce qui n’est pas possible, ou ce qui est déjà fait, il reste un certain nombre d’actions intéressantes".
Le Président de la Métropole Christophe Ferrari l’a promis : ces propositions ne resteront pas lettre morte… Allusion à la Convention nationale pour le Climat, où seules 10% des recommandations citoyennes avaient été retenues par l’Etat.