Neuf personnes ont été interpellées lundi en Isère et dans la Loire, soupçonnées d'être impliquées dans un trafic international de drogue. Quatre d'entre elles ont été mises en examen. Elles se seraient servi d'entreprises vendant du CBD pour dissimuler leurs activités.
Plus de 500 kg de cannabis ont été saisis auprès de commerçants de CBD à Grenoble et son agglomération lundi 15 novembre. Neuf personnes, soupçonnées d'être impliquées dans un trafic international de stupéfiants, ont été interpellées par les gendarmes en Isère et dans la Loire.
Selon le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, "535 kg d'herbe et 57 kg de résine de cannabis" ont été saisis chez ces commerçants de cannabidiol (CBD), une substance tirée du cannabis qui ne contient quasiment pas de THC aux effets psychotropes. Le parquet a ouvert une enquête sur ce trafic présumé, il y a près d'un an, après un signalement du service des douanes.
Un colis en provenance de Rome contenant 3,7 kg d'herbe de cannabis a conduit les enquêteurs à s'intéresser à un auto-entrepreneur de Varces-Allières-et-Risset (Isère), âgé de 29 ans. "Les enquêteurs de la brigade des recherches de Grenoble parviennent à démontrer que son activité sert d'écran à un important trafic international de stupéfiants", indique M. Vaillant dans un communiqué.
30 000 euros pas mois
Sous l'apparence légale de cette entreprise et de son site internet, les trafiquants auraient acheminé "plus de 2 000 colis par mois à leurs clients, aussi bien en France qu'à l'étranger". Un vaste trafic de stupéfiants qui a permis à l'entreprise d'enregistrer "près de 300 000 euros de recettes mensuelles", toujours selon le procureur.
Au total, trois entreprises auraient œuvré dans le cadre de ce trafic à Grenoble, Varces et Turin, en Italie. Chacune conditionnait la drogue et l'expédiait sous couverture d'un montage financier permettant de "frauder les administrations et de blanchir d'importantes sommes d'argent", précise le magistrat.
Quatre mis en examen
Une opération d'envergure mobilisant plus de 80 gendarmes, avec l'appui de la police financière italienne, a eu lieu lundi pour saisir la marchandise et interpeller les neuf suspects. Les quelque 500 kg de cannabis saisis représentent à eux seuls plus de 5 millions d'euros à la revente. Plus de 245 000 euros ont par ailleurs été saisis sur un compte bancaire italien.
Sur les neuf personnes placées en garde à vue, trois hommes et une femme âgés de 22 à 29 ans ont été ce jeudi mis en examen pour "trafic de stupéfiants", "exécution d’un travail dissimulé", "blanchiment général" et "blanchiment de trafic de stupéfiants".
Pour leur défense, les mis en cause ont expliqué qu’ils revendaient du CBD et non du cannabis. Mais "l'analyse de nombreux échantillons (démontre) que la drogue saisie avait un taux de THC en moyenne 4 fois supérieur au taux légal de 0,2 %", objecte Eric Vaillant. Les mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire. Le parquet, qui avait requis la détention provisoire pour le principal protagoniste, va faire appel du refus de placement en détention.