Le ministère public a requis jeudi un an d'emprisonnement, dont dix mois avec sursis probatoire, à l'encontre de Christophe Tostain, ancien PDG du Dauphiné Libéré. Il avait été condamné en 2019 pour des faits de violences conjugales.
L'ancien PDG du Dauphiné Libéré comparaissait jeudi 4 novembre devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Christophe Tostain, 50 ans, est poursuivi pour des faits de violences par concubin en récidive. Le ministère public a requis un an d'emprisonnement, dont dix mois avec sursis probatoire pendant deux ans, à son encontre.
L'accusation a également demandé la révocation des six mois de sursis prononcés en 2019 par le tribunal correctionnel de Lyon lors d'une première condamnation pour des faits similaires. A la suite de cette première affaire, le groupe Ebra, principal actionnaire du quotidien régional, annonçait le suspendre de ses fonctions.
A la barre ce jeudi, Christophe Tostain a rejeté les accusations de "gifles, insultes, coups", survenus à son domicile le 14 février 2021 à Grenoble. "A l'évidence, il y a de la part de la plaignante une volonté de se venger et de me piéger", s'est défendu le prévenu.
Il conteste tout fait de violence
Une incapacité totale de travail d'un jour avait été prononcée mais le chef d'entreprise a seulement reconnu plusieurs disputes entre eux cet après-midi là. "Depuis plusieurs mois, elle me sollicitait pour obtenir un job" au sein du Dauphiné Libéré, ce que lui refusait, a-t-il notamment allégué. Une dispute "assez violente verbalement" en aurait résulté.
La plaignante a produit l'enregistrement du moment qui a suivi, où le prévenu apparaît manifestement très alcoolisé. "Vous traitez Madame de pauvre connasse", a précisé la présidente du tribunal, Béatrice Nicollet. M. Tostain s'est excusé pour "des propos agressifs, arrogants et blessants" mais a contesté tout fait de violence, pourtant suggéré dans l'enregistrement.
Aucune marque n'a été relevée sur le corps de la plaignante, "parce qu'il n'y a pas eu de claque", a considéré Christophe Tostain. Il a, par ailleurs, contesté le concubinage avec cette dernière, évoquant seulement "une vingtaine de contacts" pendant la période. "Il n'a jamais été question qu'on vive ensemble", a-t-il assuré.
Du côté de la partie civile, Me Ingrid Botella a évoqué des SMS prouvant, selon elle, cette relation de concubinage, "exclusive" de tout autre relation amoureuse, tout autant que l'envoi, par exemple, d'un bouquet de fleurs pour la Saint-Valentin. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 16 décembre.