Le 25 janvier, quatre personnes ont été interpellées dans le cadre d’une enquête pour proxénétisme. Un couple de retraités louait ses propres appartements grenoblois à des prostituées. Les deux autres utilisaient la plateforme Airbnb pour mettre à disposition des logements et augmenter leurs tarifs lorsqu'ils étaient loués à des fins de prostitution.
C’est un site de petites annonces qui a mis la puce à l’oreille des enquêteurs.
"Lors d’une phase de surveillance sur internet de sites de propositions de relations sexuelles tarifées, le Groupe de lutte contre la Cybercriminalité de la Section de Recherches de Lyon a découvert plusieurs profils actifs sur le secteur de l’agglomération grenobloise, dont les rendez-vous étaient fixés dans des appartements privés" a-t-on appris ce 28 janvier par le parquet de Grenoble.
Des appartements loués entre 450 euros et 600 euros la semaine
Ces premières investigations ont permis d’identifier un retraité grenoblois âgé de 66 ans. Il était propriétaire de plusieurs appartements, dont certains étaient destinés à accueillir des prostituées. "L’enquête a révélé que le retraité louait actuellement entre 4 et 5 studios à des prostituées, mais également, que d’autres appartements avaient accueilli depuis 2018 ces personnes, sur un total de 4 adresses. Ces appartements étaient loués entre 450 euros et 600 euros la semaine" précise Boris Duffau, procureur adjoint de la République de Grenoble.
Au cours de ces investigations, les enquêteurs ont également identifié un Grenoblois de 43 ans qui exerçait en tant que concierge dans le cadre de locations via la plateforme Airbnb. "Par sa profession, lorsque ce dernier détectait des prostituées, il leur soumettait une augmentation de tarif de location, pouvant aller jusqu’à 100 euros la nuit. Il était rémunéré par une commission de 20 % sur les loyers encaissés" ajoute le Parquet.
Selon les enquêteurs, ce dernier aurait aussi conseillé à un individu de Lyon, âgé de 51 ans et propriétaire de deux appartements à Grenoble, de détourner la location de ses biens au profit de prostituées "notamment pour compenser la perte d'une partie des revenus locatifs liée à la période de crise sanitaire" indique le procureur adjoint.
Des saisies de plus de 185 000 euros
Le 25 janvier 2022, les deux propriétaires et le concierge ont été interpellés à leurs domiciles, ainsi que l’épouse du retraité "qui profitait en toute connaissance de cause, des revenus illicites de son mari".
Placés en garde à vue, ils ont reconnu les faits avant d’être présentés à un juge d’instruction. "Les 3 propriétaires (le couple de retraités et l’homme de 51 ans) ont été mis en examen pour mise à disposition d'un local privé à des personnes se livrant à la prostitution et le concierge pour complicité de proxénétisme" conclut Boris Duffau.
Les quatre protagonistes ont été placés sous contrôle judiciaire. Des saisies ont été réalisées notamment sur des comptes bancaires pour un total de 185 470 euros.