Une semaine après l'accord entre l'Assurance maladie et les médecins libéraux sur la revalorisation de certains actes, SOS Médecins, écarté, écrit au président de la République et brandit le risque d'un arrêt pur et simple des visites à domicile qu'ils sont les seuls à faire 24 h 24, 7 jours sur 7.
A Echirolles, comme pour tous les 1300 praticiens de la Fédération SOS Médecins, la nouvelle passe mal, et c'est un euphémisme.
L'Assurance maladie et les médecins libéraux - MG France, Avenir Spé-le Bloc et la CSMF - ont signé vendredi dernier un accord pour près de 800 millions d'euros d'investissements avec, notamment, plus de 300 millions d'euros de revalorisations pour les généralistes et les spécialistes et 300 autres pour le numérique en santé.
"Cet avenant réussit un prodige : revaloriser la visite médicale à domicile, tout en excluant de cette revalorisation ceux qui l'effectuent principalement, 365j/365, 24h/24", en l'occurrence SOS Médecins, s'est ému le président de cette organisation, le Dr Jean-Christophe Masseron.
"Est-ce une attaque délibérée contre SOS Médecins ? Est-ce une ignorance de notre pratique ? Est-ce parce que nous n'avons pas de représentation syndicale spécifique ?", interroge l'organisation dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, dans lequel elle assure que le ministre de la Santé Olivier Véran avait "donn(é) le gage", en juin, d'inclure la revalorisation de la visite.
L'ADN de SOS Médecins
"La visite à domicile risque de disparaître totalement, au préjudice des patients", prévient l'organisation, dont tous les médecins interviennent auprès de "patients âgés ou en ALD (Arrêt de longue durée) (...) lorsqu'ils n'ont pas de médecin traitant, ou bien lorsque ce dernier n'est pas disponible rapidement".
Ouvertes de 8 heures à minuit, les consultations affichent complet, mais les visites à domicile représentent 50 % de l'activité de soins du centre : "chaque jour, sur une journée de 10 heures, on consacre près de cinq heures aux consultations chez les patients. Alors que les généralistes soient payés 80 euros la visite et nous 35 euros, vous ne pensez pas que c'est de la discrimination ?", enrage le docteur Romain Vernier, président de SOS Médecins d'Echirolles qui ne veut pas lâcher : "ça fait quatre ans qu'on se bat, mais à ce tarif là, ce n'est plus possible, alors que les généralistes on le sait, n'en font quasiment plus."