Le conseil municipal de Grenoble de ce lundi 7 novembre a été marqué par des débats tendus autour de l'augmentation de la taxe foncière. Fin octobre, la municipalité avait annoncé son projet d'augmenter la taxe foncière de 15 à 25 % pour faire notamment face à l'inflation et à la crise énergétique.
Des échanges tendus autour de la hausse de la taxe foncière ont marqué le conseil municipal de Grenoble, ce lundi 7 novembre. La majorité municipale a été attaquée par de nombreux groupes d'opposition autour de ce projet de hausse de 15 à 25 %.
Fin octobre, la municipalité avait esquissé plusieurs scénarios budgétaires en fonction des détails du Projet de loi de finances (PLF) du gouvernement. Pour la Ville de Grenoble, cette hausse aura pour but d'équilibrer ses comptes face à l'inflation, à la crise énergétique, à l'augmentation du point d'indice de la fonction publique et à l'augmentation des taux d'intérêts.
"Au regard de l’ambition politique de la majorité municipale : amplifier la transition écologique, maintenir les services publics locaux largement menacés par la conjoncture et renforcer les mesures de justice sociale, faire face à la hausse des dépenses, tous les scénarios présentés s’appuient sur une hausse de la taxe foncière", avait annoncé la majorité municipale.
Les différents groupes d'opposition avaient déjà dénoncé un "matraquage". Ce lundi, alors que la hausse de la taxe foncière était inscrite à l'ordre du jour du conseil municipal, les critiques se sont multipliées.
"Un projet fou"
Alain Carignon (LR) et autres personnalités d'opposition ont notamment regretté l'absence du maire Eric Piolle (EELV) pour présider cette réunion. "C'est trop facile d'échapper au débat", a déclaré l'ancien édile. Eric Piolle, en déplacement à Paris pour le comité d'engagement de l'ANRU (agence nationale de la rénovation urbaine, ndlr), n'a en effet pas pu assister aux discussions.
Le chef de l'opposition municipale a rapidement enchaîné, en dénonçant un "projet fou en matière de fiscalité" : "Vous avez vendu les bijoux de famille pour boucler le budget. Vous augmentez les impôts comme ils n'ont jamais été augmentés dans la ville de Grenoble."
De son côté, l'ancienne députée Renaissance, Emilie Chalas, regrette le manque d'anticipation de la municipalité, selon elle : "L'augmentation de cette taxe foncière ne vient pas financer un super projet pour la ville, mais vient renflouer les caisses que vous avez vidées. Si la taxe foncière augmente, ce sera la seule faute d'Eric Piolle et de sa majorité."
Cette majorité a également été attaquée par le groupe Nouvel Air, Socialistes et Apparentés (NASA), qui a évoqué "un cruel aveu d'échec des politiques menées depuis 2014". "Etre en responsabilité, ça ne signifie pas de juste aller manifester le dimanche contre la vie chère et, une semaine après, annoncer une augmentation des impôts et donc des charges aux Grenoblois et Grenobloises", ajoute Cécile Cenatiempo, élue municipale NASA. Le vote du budget 2023 est prévu en mars prochain, au lieu de décembre.