Après l'évacuation du camp de l'Alliance, mercredi 1er décembre, la mairie de Grenoble a annoncé avoir trouvé une solution d'hébergement pour l'ensemble des occupants, qui avaient investi une bibliothèque municipale afin de se protéger du froid.
La situation des occupants du camp de l'Alliance s'est quelque peu stabilisé ces dernières heures. Ce vendredi 3 décembre, la mairie de Grenoble a annoncé que les familles, pour beaucoup d'origine albanaise, ont pu être hébergées en urgence. Voire relogées pour certaines.
En début de semaine, mardi 30 novembre, une quarantaine de personnes, qui occupaient des tentes installées dans le parc de l'Alliance, avaient investi la bibliothèque municipale à proximité pour faire face à la vague de froid. Sous -4 degrés, des associations s'étaient rendues sur place pour protéger la communauté.
Elles avaient également entamé un dialogue avec la municipalité et la préfecture pour trouver des solutions, des places d'hébergement ou des possibilités de relogement.
L'évacuation difficile
Mercredi 1er décembre au soir, face à la présence toujours clandestine des familles dans la bibliothèque, les forces de l'ordre ont procédé à une évacuation du camp dans des conditions jugées "violentes".
Les CRS auraient fait usage de bombes lacrymogènes, sans ménagement : "Il y a même du gaz qui est rentré à l'intérieur de la bibliothèque où se trouvaient encore des enfants", expliquait Yves Delmonte, de l'association DAL 38 (Droit au logement), présent sur place.
Après trois quarts d'heure d'intervention, les familles avaient évacué les lieux. Ce n'est qu'à ce moment qu'un bus est arrivé sur place, dans la plus grande incompréhension. Celui-ci avait été envoyé par la mairie pour emmener les gens du voyage dans un hôtel à Moirans. "Ils ont tout fait à l'envers", s'est insurgé Yves Delmonte.
"Les résultats sont là"
En cette fin de semaine, la mairie de Grenoble a annoncé que la préfecture s'était mobilisé pour ouvrir, de nouveau, les places d’hébergement qui avaient été prévues dans le cadre de l’évacuation de la bibliothèque.
En dépit des conditions d’évacuation de la bibliothèque de l’Alliance, la Préfecture de l’Isère a su faire son maximum pour mettre à l’abri les personnes.
Eric Piolle, maire de Grenoble.
La Ville de Grenoble a, de son côté, mis à l’abri l’ensemble des 21 personnes qui n’ont pu être prises en charge par la préfecture. Elle assure qu'aucune personne du camp de l'Alliance ne dort désormais à la rue.
"En dépit des conditions d’évacuation de la bibliothèque de l’Alliance, la Préfecture de l’Isère a su faire son maximum pour mettre à l’abri les personnes, et je tiens à saluer cet effort : aujourd’hui les résultats sont là", annonce le maire de Grenoble, Eric Piolle dans un communiqué.
Une lettre à Emmanuel Macron
Dans ce document, l'édile a adressé un message au président Emmanuel Macron. Il y regrette la fin de la gestion de l'hébergement d'urgence en fonction des températures, qui devait être remplacée par "une meilleure dotation structurelle de l'hébergement d'urgence". "Force est de constater que ce n'est pas le cas", observe Eric Piolle.
Devant l'inanité de votre promesse de n'avoir aucune personne à la rue à la fin de votre mandat, devant le manque structurel de places d'hébergement d'urgence, je vous demande d'activer dès cette fin de semaine, un plan national de mise à l'abri.
Eric Piolle, maire de Grenoble.
Pour conclure, le maire grenoblois demande au président un "plan national": "Devant la carence fautive de votre gestion de la grande précarité, devant l'inanité de votre promesse de n'avoir aucune personne à la rue à la fin de votre mandat, devant le manque structurel de places d'hébergement d'urgence, je vous demande d'activer dès cette fin de semaine, un plan national de mise à l'abri."