Grenoble : une vingtaine de personnes mises en cause dans un trafic d'êtres humains, le délibéré attendu vendredi

Le tribunal correctionnel de Lyon doit rendre son jugement ce vendredi 17 décembre, dans une vaste affaire de trafic d'être humains dans l'agglomération de Grenoble. Vingt personnes sont mises en cause pour différents délits.

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Après deux années d'enquête sur un vaste réseau de trafic d'êtres humains, notamment entre le Viêtnam, la France, l'Allemagne et l'Angleterre, une vingtaine de prévenus ont été appelés à comparaître, depuis le lundi 6 décembre, devant le tribunal correctionnel de Lyon.

Après deux semaines d'audience, le délibéré est attendu ce vendredi 17 décembre. Au cours du procès, la majorité des prévenus avait fait le déplacement jusqu'à Lyon. Certains étaient accompagnés de traducteurs, ne pouvant pas parler français.

Sur le banc des accusés : des cuisiniers, des serveurs, des gérants de restaurant, mais aussi Cherif Boutafa, conseiller municipal d'opposition élu sur la liste d'Alain Carignon à Grenoble. Cet ancien délégué syndical FO - son adhésion a été suspendue - s'est révélé être un associé minoritaire d'un restaurant à Meylan.

"Petites mains" et profiteurs

Cherif Boutafa, ainsi que sa compagne, est accusé d'aide au séjour en bande organisée. Ils encourent jusqu'à un an de prison avec sursis, une amende de 10 000 euros et une interdiction d'activité de restaurateur de deux ans.

Lors de ses réquisitions, mardi 14 décembre, le vice-procureur de Lyon, Aurélien Buffart, a classé en trois catégories les vingt prévenus avec des peines différentes selon leur classement.

Ainsi, des peines allant de trois mois de prison avec sursis à un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende ont été requises contre huit "petites mains" et complices, accusés en grande partie d'aide au séjour en bande organisée et d'avoir profité de faux papiers.

Des interdictions définitives du territoire français

Le vice-procureur a requis des peines plus lourdes pour les intermédiaires qui travaillent directement avec les passeurs. Cinq ressortissants vietnamiens risquent ainsi entre deux ans de prison avec sursis et trois ans de prison dont une avec sursis. Une interdiction définitive du territoire français a été requise contre quatre d'entre eux.

Enfin, les peines plus lourdes ont été requises contre les restaurateurs, qui ont profité de ce réseau de trafic d'être humains. Nassira et Cherif Boutafa font partie de ceux-là. Mais la plus lourde a été demandée à l'encontre de Laurent Huynh. Le gérant du China Moon à Grenoble, du Wok Asia à Meylan et du New Saïgon à Crolles employait des clandestins et est mis en cause pour cinq chefs d'accusation. Le vice-procureur a requis une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis, une interdiction d'activité de restaurateur de dix ans ainsi qu'une amende de 50 000 euros.

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