Trois instituts de recherche grenoblois viennent de recevoir 14 millions de fonds européens pour mener à bien un projet très ambitieux : inventer l'ordinateur le plus puissant du monde, une information révélée par nos confrères des Échos.
Trois centres d'investigation grenoblois ont été sélectionnés par le Conseil européen de la recherche (ERC) pour développer le projet "QuCube", créer un objet qui pourrait bien révolutionner la recherche fondamentale et le monde de l'informatique : un ordinateur quantique.
Selon un article des Echos, le CEA-Leti, l'Inac et l'Institut Néel vont bénéficier d'un fonds de 14 millions d'euros pour mettre un point, d'ici six ans environ, la machine la plus puissante du monde en termes de calcul : un processeur quantique d'un de 100 qubits physiques. A long terme, cette découverte, si elle a lieu, doit établir une architecture reproductible. En quoi est-ce crucial ? Cela permettrait de savoir si oui ou non il est possible de créer un ordinateur d'un million de qubits, une avancée sans précédent pour toute l'informatique quantique.
Quelle différence avec nos ordinateurs classiques ? Les appareils que nous utilisons tous actuellement parlent le bit. Des combinaisons de 1 et de 0, correspondant à la présence ou à l'absence de courant électrique. Ces lignes de chiffres forment des milliards de "codes", chaque assemblage se rapportant à une action précise : cliquer, augmenter le son, allumer son écran, aller à la ligne.
Un ordinateur quantique ne parle pas le bit mais le qubit. Les particules sont superposées pour démultiplier de manière phénoménale le nombre d'opérations simultanées. Actuellement, le modèle le plus performant a été développé par Google : il s'appelle Bristlecone, c'est un ordinateur quantique de 72 qubits.
D'où viennent les 14 millions d'euros alloués au projet grenoblois ? Dans le cadre de l'appel européen "ERC Synergy Grant 2018", un des volets du programme de recherche européen Horizon 2020, le Conseil européen de la recherche va récompenser une trentaine de lauréats qui recevront chacun leur part d'un gâteau à 250 000 millions d'euros, les isérois en font partie.